Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

2ème Dimanche de l'Avent
Mémoire de saint Nicolas (+350), évêque en Asie mineure (l'actuelle Turquie), vénéré dans tout l'Orient.
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Pour nous, hommes et femmes « modernes », plongés dans une civilisation pleine de bruits, de messages, de distractions, comme dans une sorte de Luna Park de l’éphémère, il n’est pas facile de comprendre la figure de Jean-Baptiste. Homme rude et austère dans son essentialité, Jean-Baptiste est un bon compagnon pour ceux qui veulent découvrir le vrai sens de la vie. Après Jésus et la Vierge Marie, c’est l’un des personnages les plus vénérés dans l’imaginaire collectif de l’œkoumène chrétien. Sa renommée, renforcée par la prolifération de ses reliques, s’est même répandue au-delà du monde chrétien, notamment dans l’islam. Quasiment au centre de la grande mosquée des Omeyyades à Damas, se trouve la tombe de Jean-Baptiste, entourée, aujourd’hui encore, de nombreux pauvres. Jean-Baptiste est une figure complexe, qui dès le début a fait discuter. Jésus apostropha ainsi les apôtres à son sujet : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? » (Mt 11,7). L’une des caractéristiques de Jean-Baptiste est d’être un homme qui parle. Menant une vie stricte et essentielle, il proclame d’une voix forte à tous les hommes la venue du Seigneur.
Mais Jean-Baptiste ne parle pas de sa propre initiative ; il le fait parce qu’il a été touché par la « parole » à un moment donné, dans la quinzième année, en un lieu donné, dans le désert, comme nous le dit Luc : « En l’an quinze du règne de l’empereur Tibère… la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie ». Loin d’être un fait évanescent, une entité vaguement spirituelle, un mythe ou une idée, la « parole » est une réalité historique « descendue » dans l’histoire des peuples, située dans le temps des hommes : dans le temps du peuple d’Israël et de l’Empire romain, et dans le nôtre. Le désert ne nous est pas si étranger non plus. Pensons au désert de nos villes, où trop souvent, une vie digne de ce nom est chose rare ; au désert de ce monde, où le péché et la solitude sèment l’amertume et la mort. Jean-Baptiste est un témoin et un prédicateur libre face aux jeux vicieux des puissants, aux intrigues de palais, aux divertissements des hommes vêtus d’habits soyeux. C’est un homme pauvre, comme le montrent son mode de vie : il est vêtu de peaux de chameau, une ceinture autour des reins, et il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Mais dans sa pauvreté, c’est un homme libre.
Jean-Baptiste parle avec force. Il s’en prend aux pharisiens et aux sadducéens, en révélant leur habileté à feindre le repentir tout en restant toujours pareils à eux-mêmes. Il ne craint pas de critiquer ce qui se passe dans le palais du roi, même si cet acte de courage risque de lui coûter la vie. Bref, Jean-Baptiste ne justifie par l’orgueil de ceux qui se sentent protégés parce qu’ils vivent dans un palais ou dans ses abords immédiats, ni celui de ceux qui revendiquent le mérite d’être des « fils d’Abraham ». L’orgueil est étranger au cœur de Jean-Baptiste : « Je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale » (Jn 1,27), dit-il à propos de Jésus. Cet homme humble n’hésite pas à blâmer l’orgueil et l’autosuffisance. L’humilité n’est pas synonyme de peur, silence, modération, esprit d’adaptation. L’homme humble met sa confiance dans le Seigneur, et en lui seul.
Malgré sa force et sa détermination, Jean-Baptiste n’est pas inhumain, ni distant : il sait écouter, parler, accomplir des gestes de pardon envers les foules d’hommes et de femmes venues le trouver pour confesser leurs péchés et recevoir le baptême de pénitence. C’est un prophète qui crie. Et il le fait parce que, dans le désert chaotique de ce monde, il doit annoncer une vie nouvelle, ouvrir le chemin du Seigneur dans le désert. L’évangéliste Luc reprend ici une expression utilisée par le prophète anonyme qu’on appelle le Second Isaïe pour décrire le voyage de retour d’Israël à la fin de l’exil à Babylone. Il parle d’une grande route rectiligne et plate, semblable à celles qui menaient aux temples dans l’Antiquité, appelées « chemins processionnels », que les pèlerins parcouraient parmi les chants et la joie. Oui, nous avons besoin d’aplanir les aspérités de notre orgueil et de notre arrogance. De combler les nombreux ravins de notre froideur et de notre indifférence. Et de préparer ainsi le chemin du Seigneur qui va venir. Dans sa sévérité austère, Jean-Baptiste est une voix qui crie : « Convertissez-vous, car le Seigneur va venir ! ». C’est un message simple, mais radical. Une oreille habituée à ces paroles pourrait les ranger parmi celles déjà connues ; mais ceux qui estiment que ces paroles du prophète sont déjà connues vont grossir les rangs des pharisiens, qui tentent de se soustraire au « jugement de Dieu ». À nous aussi, il est demandé d’aller rejoindre Jean-Baptiste dans le désert pour lui demander son baptême de pénitence, et pour attendre et œuvrer pour un monde différent. Nous verrons alors s’ouvrir une grande route dans le désert, où le seul encombrement – qui est le bienvenu ! – est celui des pauvres, des faibles, de tous ceux qui sont à la recherche d’une parole de salut.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.