Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

3ème Dimanche de l'Avent
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie ». C’est par cette invitation pressante de saint Paul que s’ouvre la liturgie de ce dimanche, appelée Gaudete, le dimanche de la joie. L’Apôtre dicte ces paroles alors qu’il est en prison à Rome – dans les environs de Trastevere, d’après la tradition – et qu’il a peut-être déjà devant lui la perspective de sa mise à mort. Pourtant, il s’exhorte lui-même et exhorte les chrétiens de Philippe à se réjouir, car ajoute-t-il : « le Seigneur est proche ». Le motif de cette joie réside précisément dans la proximité de la venue du Seigneur. Déjà le prophète Sophonie exhortait Israël à se réjouir : « Réjouis-toi, tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem ! ». Pourquoi nous réjouir ? Sophonie nous l’explique : « Le Seigneur a écarté tes accusateurs, il a fait rebrousser chemin à ton ennemi… Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui le héros qui apporte le salut… Il te renouvellera par son amour ». Le prophète parle de la libération de Jérusalem : la condamnation disparaît, l’assaut est levé, les ennemis se retirent, et la ville peut enfin recommencer à respirer et à vivre. Le Seigneur l’a sauvée. La Parole de Dieu nous invite à ne pas nous laisser gagner par la tristesse, à ne pas céder à l’angoisse. Pourtant, nous aurions quelques raisons de le faire en regardant notre monde, face à toutes les guerres, aux innombrables injustices et à la crise dramatique que nous traversons actuellement. Comment ne pas être tristes devant tout cela ? Si la liturgie nous exhorte à nous réjouir, ce n’est pas que – comme on l’entend dire parfois avec une certaine superficialité – le chrétien soit optimiste par nature. Non, le motif de notre joie, c’est l’approche de Noël. Car à Noël nous ne serons plus seuls : le Seigneur va venir habiter parmi nous.
La liturgie interrompt la sévérité du Temps de l’Avent : elle abandonne les vêtements violets de la pénitence pour revêtir ceux de la joie, pare l’autel de fleurs et fait la fête. Le Seigneur, en effet, va venir. Il est tout proche. Tout, dans la liturgie, invite chacun de nous à se disposer à accueillir le Seigneur qui vient. Elle nous exhorte à nous libérer du sommeil de l’égoïsme et de l’ivresse de l’orgueil pour aller à la rencontre de Jésus. Quelques jours seulement nous séparent de Noël, et notre cœur est encore distrait, pas du tout prêt. L’évangéliste Luc constate que tout le peuple vivait dans l’attente du Messie, qui allait changer le monde, délivrer les hommes et les femmes de tous les esclavages, secourir les pauvres et guérir les malades. C’est pourquoi de toutes parts, de Galilée et de Judée, des hommes et des femmes en grand nombre – note l’évangéliste – avaient quitté leur ville et leur lieu de résidence habituel pour se rendre dans le désert auprès de Jean-Baptiste.
Nous aussi, quittons nos lieux de résidence, nos occupations habituelles et nos pensées de tous les jours, pour venir écouter Jean-Baptiste en cette sainte Liturgie. Aujourd’hui, il est là qui nous parle. Sa prédication a la même vigueur, la même force de changement qu’elle avait autrefois au bord du Jourdain. Avec cette foule d’hommes et de femmes, avec ces soldats et ces publicains massés autour de lui, nous sommes là, nous aussi, qui demandons avec eux : « Que devons-nous faire ? ». Telle est la question que nous nous posons aujourd’hui : que devons-nous faire pour accueillir le Seigneur qui vient ? Jean-Baptiste répond de façon simple et claire : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ». La charité est la première réponse à la question « Que faire ? ». L’amour gratuit, le service des plus pauvres, la disponibilité à aimer tout homme, disposent les cœurs à accueillir le Seigneur qui, d’après l’évangéliste Matthieu, se présente à nous sous l’apparence des pauvres et des faibles. Jean-Baptiste, s’adressant ensuite aux publicains et aux soldats, les exhorte à ne rien exiger de plus que ce qui a été établi, et à ne jamais maltraiter personne et à ne rien extorquer à qui que ce soit. En somme, il nous demande d’être juste, de respecter notre prochain. Le prédicateur du désert rappelle que l’attente du Messie doit se dérouler dans la charité et la justice, dans la miséricorde et le respect, dans la tendresse et la compassion. Paul n’a-t-il pas dit aux Philippiens : « Que votre charité s’exerce à l’égard de tous » ? Le Seigneur va venir et habiter le cœur de chacun de nous, et il nous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. Nul ne restera avec ce qu’il possède, nul ne restera tel qu’il est. L’Esprit Saint dilatera notre cœur, et le feu de son amour nous guidera.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.