Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

4ème Dimanche de Carême
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Ce dimanche est appelé laetare, dimanche de la joie, d’après le premier mot de l’antienne d’ouverture de la messe. Aujourd’hui, la liturgie interrompt la sévérité du Temps de Carême. Le violet liturgique cède la place au rose pour marquer notre allégresse, anticipation de celle de Pâques. La sérénité que nous découvrons dans cette messe ne vient pas de nous : c’est un don d’En-Haut. Elle ne dépend pas de notre honnêteté ou de nos autres qualités, mais du fait que quelqu’un est prêt à nous accueillir tels que nous sommes, sans poser de condition.
L’Evangile commence par nous dire que « les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : ‘Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux’ ». L’évangéliste décrit avec une certaine bienveillance l’étrange public qui se presse autour de Jésus. Pour les pharisiens, au contraire, c’est un scandale, car la communauté de table avec les pécheurs conduit à partager leur impureté. L’accusation qu’ils portent contre Jésus est loin d’être anodine. Pourtant cette scène, scandale pour les bien-pensants, est pour nous l’Evangile, la « Bonne Nouvelle ». Car c’est vraiment une bonne nouvelle de savoir que Jésus est proche des pécheurs. Du reste, la Messe dominicale n’est-elle pas un festin que nous partageons avec Jésus, nous qui sommes pécheurs ? Ne s’entretient-il pas avec nous ? Ne nous fait-il pas manger de son pain et boire à sa coupe ? Chaque dimanche, ces versets de l’Evangile de Luc se réalisent à nouveau. Loué soit le Seigneur pour ce don immense et immérité ! Ceux qui sont trop sûrs d’eux-mêmes ne peuvent pas comprendre cette page de l’Evangile, ni goûter la joie qui s’en dégage. Seul ceux qui n’ont pas besoin d’être accueillis, pardonnés et embrassés raisonnent comme les pharisiens et les scribes. À première vue, leur accusation peut d’ailleurs sembler raisonnable.
Comment Jésus se défend-il ? Non pas en parlant de lui, mais en parlant du Père. Il leur raconte la célèbre parabole de « l’enfant prodigue » (qu’il serait plus juste d’appeler du « père miséricordieux »). C’est l’une des pages les plus émouvantes de l’Evangile. Elle commence par la requête d’un fils cadet à son père de lui remettre sa part d’héritage. L’ayant obtenue, il quitte le toit familial. Pendant un certain temps, il mène une vie de plaisirs, mais quand il a dépensé tout son argent ses amis l’abandonnent. Resté seul, il doit s’engager comme gardien de porcs : c’est la seule ressource qui lui reste ! Même les porcs sont mieux traités que lui : « Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien » (v. 16).
La vie de ce fils est brisée, comme le sont aussi ses sentiments. Avec tristesse, il se souvient des jours passés dans la maison de son père ! Cette pensée le conduit enfin à rentrer en lui-même. « Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi… Prends-moi comme l’un de tes ouvriers ». Il quitte sa triste condition et se met en route pour rentrer chez lui. Son père est là qui l’attend. Nous pouvons l’imaginer devant sa maison, le regard fixé sur l’horizon dans l’espoir de voir venir son fils. Le père voit venir son fils de loin et « saisi de pitié, il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ». Il ne sait pas pourquoi il est revenu, il ignore encore ce qu’il va lui dire, mais peu importe. Ce qui compte, c’est qu’il soit revenu. Sans lui laisser le temps d’ouvrir la bouche, il le serre dans ses bras. Le cœur de son fils est touché, et sa langue se délie. Il dit quelques mots. Le père ne l’écoute même pas. Il lui fait revêtir des habits neufs, des sandales et une bague, et donne des instructions pour qu’on prépare sans tarder une grande fête. Tout s’est passé très vite.
Le fils aîné rentre des champs. Il a toujours fait son devoir. En apprenant le motif de cette fête, il se met en colère et refuse d’entrer. Alors son père sort et va à sa rencontre. Il lui demande de partager sa joie pour ce qui vient d’arriver et de se joindre à la fête. Mais le fils aîné refuse d’entrer. Il a des mots très durs pour son père : « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans jamais avoir désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est arrivé, après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ». Le père répond avec douceur : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi » ; et il ajoute fermement : « Il fallait bien festoyer ». Il a compris que ce fils, quoique étant resté à la maison, est loin de lui. Il ne comprend ni son amour pour son frère cadet, ni le besoin d’affection et de pardon de ce dernier. Le père se montre ferme : il n’accepte pas qu’il demeure enfermé dans son égoïsme triste. Ce faisant, il manifeste un amour tout aussi grand que celui qu’il a témoigné au cadet. Dans une société avare lorsqu’il s’agit d’accueillir les plus faibles et peu encline au pardon, cette parabole est un Evangile, une bonne nouvelle. Tous les hommes ont besoin d’un père comme celui-la, d’une maison comme celle-là, où ils sont accueillis dans la joie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.