Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

3ème Dimanche de Pâques
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

« Ils passèrent la nuit sans rien prendre », nous dit l’évangéliste. Telle est l’amère expérience qu’avaient fait Pierre, Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée, et deux autres disciples (sept en tout, symbole de l’universalité et premier germe de l’Église), après une nuit de pêche épuisante. Une expérience analogue à celle de tant d’hommes et femmes qui travaillent tout le jour ou toute la nuit en vain. La « nuit » dans ce cas-là, outre qu’une indication temporelle, est le signe de l’absence du Seigneur et du sentiment d’égarement qui en découle. À l’aube, un homme s’approche des apôtres fatigués et découragés. La présence de Jésus, qu’ils en aient conscience ou non, marque la fin de la nuit et, ce qui est plus important encore, le début d’un jour nouveau, d’une vie nouvelle.
Jésus leur demande s’ils ont du poisson ; les sept disciples sont contraints d’admettre leur pauvreté et leur impuissance. Jésus, qu’ils n’ont pas reconnu, les invite avec amitié et autorité à aller pêcher ailleurs : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez ». Ces sept hommes font ce qu’il dit sans faire d’objection. Leur pêche est considérable, au-delà de toute mesure. Face à cette expérience de fécondité et de joie, l’un des disciples, celui que Jésus aimait, reconnaît la voix du Maître et dit aux autres : « C’est le Seigneur ! ». Une fois encore, par la bouche d’un disciple, les apôtres reçoivent l’annonce pascale de la victoire du Seigneur sur la mort. Simon Pierre, en prenant conscience de la présence du Seigneur, est gêné. Il passe un vêtement car il est nu et se jette à l’eau pour rejoindre Jésus. Les autres disciples le suivent en barque, en traînant leurs filets pleins de poissons. L’Evangile nous présente ensuite une scène conviviale, pleine de tendresse : Jésus et ses disciples sont assis autour du feu de braises allumé par Jésus, partageant du poisson grillé et du pain. Personne n’ose le questionner ; ils restent silence, submergés par l’amour et la tendresse.
C’est la troisième fois que Jésus se manifeste à ses disciples. Pour nous, c’est la troisième fois que la liturgie dominicale nous renouvelle l’invitation de Jésus à ses disciples : « Venez manger ». La même scène se répète aujourd’hui, et les mêmes paroles résonnent à nos oreilles : « Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne ». C’est une scène toute simple, et pourtant lourde de questions. Se tournant vers Simon Pierre, Jésus lui demande simplement : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Jésus interroge Pierre sur son amour pour lui. Il ne mentionne pas sa trahison, quelques jours plus tôt, car l’amour efface bien des péchés. Et Pierre, qui s’est senti gêné en le voyant, mais s’est néanmoins précipité à sa rencontre, répond sans hésiter : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais ». Sa réponse est plus vraie, plus humaine que celle qu’il lui avait faite au cénacle le jeudi soir, quand il avait dit à Jésus : « Je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort » (Lc 22, 33). À lui qui ne mérite rien, Jésus dit : « Sois le berger de mes agneaux ». Autrement dit, tu seras le responsable des hommes et des femmes que je te confierai. Ce même Pierre qui s’était montré incapable d’être fidèle, peut-il vraiment devenir le responsable ? Oui, car maintenant Pierre accepte l’amour de Jésus ; et l’amour rend capable de témoigner, de parler aux autres, de veiller sur eux.
Jésus ne l’interroge pas une seule fois sur son amour, mais trois fois, c’est-à-dire toujours. Chaque jour, le Seigneur nous demande si nous l’aimons. Chaque jour, il nous demande de veiller sur les autres. La seule force, le seul titre que nous ayons pour cela, c’est notre amour pour le Seigneur. Jésus dit encore à Pierre : « Quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ». Pierre s’est peut-être souvenu de sa jeunesse à Capharnaüm, quand il se levait de bon matin pour aller à la pêche, peut-être aussi de ses déceptions, et de sa première rencontre avec Jésus. Alors que ces souvenirs lui reviennent en mémoire, Jésus ajoute : « Quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et c’est un autre qui te mettra la ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller ». L’évangéliste nous explique qu’il lui parle de sa mort. Mais comme chaque croyant, Pierre ne sera pas seul : l’amour sur lequel le Seigneur nous interroge l’engage autant que nous. Il nous a aimés le premier et ne nous abandonnera jamais, même quand un autre nous mettra la ceinture pour nous emmener là où ne voudrions pas aller. Ce qui compte, c’est de rester fidèle à cette scène sur la rive du lac de Tibériade, qui se répète pour nous chaque dimanche, et qui a un goût d’éternité.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.