Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

4ème Dimanche de Pâques
Mémoire de saint Marc : il partagea avec Barnabé et Paul la tâche de témoigner et de prêcher l'Evangile. Son Evangile est le premier à avoir été écrit.
Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Ce jour-là, un jour de sabbat dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, une ville très ancienne située au cœur de l’Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie), se produit un événement qui n’appartient pas seulement aux origines de l’histoire de la communauté chrétienne : c’est le moment où l’Église se détache du judaïsme. Il y a dans cette synagogue des femmes pieuses de haut rang et des hommes habitués à se rencontrer entre eux ; ils forment un groupe très uni de personnes qui croient dans le Dieu unique, chose belle et singulière dans cette terre habitée par des païens et des incroyants. Paul et Barnabé arrivent dans cette réunion de personnes religieuses et croyantes, et avec eux « presque toute la ville », une foule désireuse d’entendre l’annonce évangélique. « Quand les Juifs virent tant de monde », nous dit l’auteur des Actes, ils furent saisis de jalousie et se mirent à répondre aux paroles de Paul par des insultes.
Cet épisode lointain dans le temps se répète en fait à chaque génération, selon des modalités différentes. En fait, les croyants de la synagogue d’Antioche représentent en quelque sorte tous ceux qui croient connaître et posséder la parole évangélique, au point de ne plus éprouver le besoin de l’écouter. Et de toute façon, ils ne l’écoutent pas avec le cœur, n’étant pas disposés à changer. Lorsque la Parole tente de les arracher à leurs préceptes et à l’intérêt pour eux-mêmes, ou lorsqu’elle dépasse les limites du groupe, du clan, de la race, de la nation, ils réagissent par un refus. Ce qui s’est produit à Antioche est une mise en garde pour chaque croyant et pour chaque communauté ecclésiale, contre la mentalité individualiste si répandue de nos jours, qui tend à mettre l’accent sur ses particularismes. Croire qu’on connaît déjà le Seigneur et qu’on le possède, tout en ignorant l’appel à la conversion du cœur qui permet de surmonter ses limites, c’est contredire l’Evangile, et c’est finalement un blasphème. Vivre à la suite de Jésus et de son Evangile n’a rien à voir avec la sécurité d’une appartenance ou avec la certitude d’une prédilection ancienne. Elle demande un engagement, l’écoute constante et la volonté de changer son cœur. Jésus a dit : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais et elles me suivent ». Être fidèle au Seigneur, c’est écouter sa voix et le suivre chaque jour, là où il nous conduit. Tout le contraire de rester assis paresseusement et orgueilleusement dans la synagogue d’Antioche. À celui qui l’écoute et le suit – et la seule façon de le suivre est de se mettre à l’écoute quand il parle tout en parcourant les chemins du monde – Jésus a promis la vie éternelle. Pas un seul des siens ne se perdra, nous a dit Jésus avec la confiance de celui dont le pouvoir est plus fort que la mort. Et il ajoute : « Personne ne les arrachera de ma main ». Ce berger bon et fort tient beaucoup à ses brebis. La vie de tous ceux qui le suivent est entre les mains de Dieu ; des mains qui n’oublient pas et qui soutiennent en toute circonstance.
L’Apocalypse présente à nos yeux la vision d’une « foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau en vêtements blancs ». C’est l’image de la fin de l’Histoire et de son aboutissement. Cette multitude est celle de tous ceux qui ont suivi le Bon Pasteur. Cette vision, tous les croyants et les hommes de bonne volonté sont appelés à la réaliser dès maintenant, surtout à notre époque où individus, nations, groupes ethniques s’attachent à revendiquer leurs droits aux dépens de la communion, qui est la « mission historique » de Jésus. Ils oublient ainsi qu’il existe une unité du genre humain. L’Apocalypse nous présente l’opposé de l’attitude des juifs d’Antioche de Pisidie, lorsque la prédication a dépassé les limites étroites de leurs préceptes religieux pour se projeter dans le vaste monde des hommes. L’Evangile élargit le cœur de chaque croyant, en arrachant la racine amère de l’individualisme égoïste et violent. Dans le cœur de chaque membre de la « foule immense » dont nous parle l’Apocalypse – et dans celui de tous ceux qui sont animés par l’Esprit de Dieu, même sans le savoir – on distingue le souffle universel qui habite le cœur du Bon Pasteur. En ce dimanche, l’Église nous invite à prier pour les prêtres et pour leur mission pastorale. C’est une prière qui nous concerne aussi, car nous devons tous – et eux tout spécialement – nous ouvrir au souffle de charité universelle qui caractérise l’Evangile chrétien.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.