Parole de Dieu chaque jour

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Dimanche de l'Ascension
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Libretto DEL GIORNO

Homélie

C’est le dimanche de l’Ascension. Après avoir donné ses dernières instructions à ses apôtres réunis au Cénacle, Jésus part avec eux en direction de Béthanie et gravit le mont des Oliviers. Arrivé au sommet, il bénit ses disciples, prend congé d’eux, et est enlevé au ciel. Ce récit occupe à peine trois versets. Pourtant il représente un moment crucial de la vie de Jésus et de celle de ses disciples. Luc le rapporte deux fois. La première, à la fin de son Evangile ; la seconde, au début du livre des Actes des Apôtres (c’est la première lecture de la messe d’aujourd’hui). Il semble vouloir nous dire que l’Ascension marque à la fois la fin de la vie publique de Jésus, et le début d’une nouvelle présence dans la vie de ses disciples, qui est en quelque sorte à l’origine de l’histoire de l’Église dans les siècles. « Monter au ciel » signifie s’élever au-dessus de la vie des hommes jusqu’à arriver en présence de Dieu. Dans sa lettre aux Hébreux, Paul décrit ainsi ce mystère : « Ce n’est pas, en effet, dans un sanctuaire fait de main d’homme, dans une image de l’authentique, que le Christ est entré, mais dans le ciel lui-même, afin de paraître maintenant devant la face de Dieu en notre faveur » (He 9,24). Jésus est monté au sanctuaire du ciel, qui n’est pas fait des mains de l’homme comme nos églises. Pourtant, chaque fois que nous célébrons la liturgie, nous sommes introduits au cœur de ce mystère. Chaque dimanche, quand nous nous rassemblons autour de l’autel, ne sommes-nous pas en présence de Dieu ? Ne vivons-nous pas avec Jésus le mystère de l’Ascension ? L’ambon n’est-il pas semblable au mont du haut duquel Jésus s’adresse à ses disciples et les bénit ? Et la nuée qui l’entoure, ne pouvons-nous pas la comparer à l’encens qui se répand autour de l’autel, en enveloppant le pain béni et la coupe du salut, alors qu’ils sont élevés au ciel ?
Le fait que Jésus monte au ciel ne veut pas dire qu’il s’éloigne de ses disciples, mais seulement qu’il a rejoint son Père et qu’il est assis à côté de lui dans la gloire. Monter, c’est entrer dans une relation définitive avec Dieu. Désormais, sa présence est encore plus forte : elle nous enveloppe, comme le ciel enveloppe la terre. Loin d’être un éloignement, c’est donc une proximité plus profonde et plus intense. S’il n’en était pas ainsi, on ne comprendrait pas la joie des disciples. Comment peut-on se réjouir en voyant le Seigneur s’en aller ? Pourtant, Luc écrit : « Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie » (Lc 24,52). Non seulement cette séparation n’attriste pas les apôtres, mais elle les remplit de joie.
Pourquoi ? Parce que ce jour-là, les disciples ont compris que le Seigneur serait désormais définitivement à leur côté par sa Parole et son Esprit ; une présence un peu mystérieuse, et pourtant encore plus réelle qu’auparavant. Peut-être que leur sont revenues en mémoire ces paroles de Jésus : « Que deux ou trois soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20). En ce jour de l’Ascension, ils en ont enfin saisi le sens : en tout lieu, à toute époque, à toute heure, chaque fois que deux ou trois disciples se réuniront en son nom, le Seigneur sera là au milieu d’eux. Dorénavant, la présence de Jésus ne cessera de se dilater dans l’espace et le temps ; il accompagnera ses disciples, toujours et en tout lieu. Tel est le motif de leur joie. Personne au monde ne pourra éloigner Jésus de leur vie. La joie de ces disciples est aussi la nôtre, car nous pouvons vivre ce qu’ils ont vécu.
On peut dire que les deux anges qui apparaissent aux disciples représentent, dans les saintes Écritures, l’Ancien et le Nouveau Testament. Ils viennent à notre rencontre alors que notre regard est fixé sur le ciel de notre égoïsme, de nos caprices. Non, ce n’est pas ce ciel-là que nous devons regarder. « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? » (Ac 1,11). Cette question, les Écritures nous l’adressent chaque dimanche, comme pour rompre les limites étroites de « notre » ciel personnel. Le ciel de Jésus est bien plus grand. Aussi vaste que le monde et aussi profond que le cœur des hommes, il couvre le visage des faibles, les pays déchirés par la guerre, le lit des malades, les rues et les places où vivent les sans-abri ; et ce ne sont là que quelques-uns des ciels que les anges nous invitent à contempler. Aujourd’hui, le Seigneur Jésus nous fait la grâce de nous sauver avec lui, en nous rapprochant ainsi de Dieu et des hommes.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.