Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

21ème Dimanche du Temps Ordinaire
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

La liturgie de ce dimanche s’ouvre sur la vision du salut tel que Dieu le conçoit : « Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Ils viendront et ils verront ma gloire » (Is 66,18). Dieu confirme son projet salvifique, qui consiste à rassembler tous les peuples de la terre en une unique famille, comme il l’a révélé lors son Alliance avec Israël. Bien qu’Isaïe s’adresse uniquement au peuple d’Israël, on trouve déjà chez lui une préfiguration du jour où tous les peuples de la terre se rassembleront sur la montagne sainte pour chanter la gloire de l’unique Seigneur. Ce souffle universel de salut se manifeste clairement dès les premières pages de l’Écriture : Adam et Ève représentent d’une certaine façon tous les hommes et les femmes de la terre entière et de tout temps. Après avoir été sauvé du déluge, Noé fait un nouveau pacte d’alliance avec Dieu au nom de toute l’humanité. Depuis toujours, le Seigneur est l’ami des peuples, et depuis le commencement il a voulu le salut de chaque homme et de chaque femme. Le salut est un don du ciel destiné à tous les hommes. Le Seigneur veut le donner à tous. Mais nul ne peut le revendiquer comme un droit ou se l’approprier en vertu de sa naissance ou d’une simple appartenance extérieure. Le salut n’est pas la propriété d’une ethnie, d’un groupe, d’une communauté, d’un peuple ou d’une nation, d’une civilisation.
Dans l’Evangile de Luc, proclamé ce dimanche, quelqu’un demande à Jésus : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? ». En ce temps-là, il était communément admis qu’il suffisait d’appartenir au peuple élu pour participer au royaume futur. Cette question semble au contraire suggérer qu’il ne suffit pas d’appartenir au peuple élu pour obtenir la vie éternelle. Jésus est d’accord sur ce point, et il va même encore plus loin. Il ne répond pas directement à son interlocuteur, mais il dit en s’adressant à tous : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas » (v. 24). Jésus souligne que la porte est étroite et qu’elle est encore ouverte ; toutefois le temps presse, car elle va bientôt se refermer. Il faut entrer avant que le maître de maison ne « se lève et ferme la porte ». Pour ceux qui seront dehors pour avoir trop traîné à régler leurs affaires, inutile de frapper obstinément en invoquant leur appartenance, leur bonne conduite, ou leurs mérites. Le maître n’ouvrira pas. Par cette image de la porte étroite, Jésus entend souligner qu’il est urgent d’adhérer à l’Evangile. Notre salut ne dépendra pas de notre appartenance à un peuple ou à une communauté. Il ne dépendra pas de notre participation à des rites, et même à la messe dominicale, mais uniquement de notre pleine adhésion au Seigneur avec tout notre cœur et toute notre vie. Dans l’Église aussi, on rencontre quelquefois les attitudes que Jésus reproche aux pharisiens, comme l’orgueil de se croire irréprochable ; ou encore, l’observance de pratiques extérieures, tout en ayant un cœur endurci, éloigné de Dieu et des hommes. Dans un monde où l’indifférence et le repli sur soi ne cessent de gagner du terrain, il est urgent que chacun retrouve sa profondeur spirituelle grâce à l’écoute fidèle de l’Evangile, au service des pauvres et à une vie fraternelle ouverte à tous. Il n’est pas rare que les croyants et les communautés chrétiennes se laissent gagner par la mentalité étriquée et égoïste de ce monde, en se repliant sur eux-mêmes et sur leurs problèmes.
Nous le savons par expérience : la porte de l’égoïsme est large et toujours grande ouverte : nombreux sont ceux qui s’y engouffrent. C’est donc avec raison que l’auteur de la lettre aux Hébreux nous rappelle l’importance de la correction, pour changer notre cœur et notre comportement. Car la porte de l’Evangile n’est pas étroite en soi ; elle l’est à cause des nombreux rejetons qui poussent sur la souche de notre égoïsme. Pour pouvoir franchir cette porte, nous devons tailler les rejetons de l’orgueil, de la haine, de l’avarice, de la médisance, de l’indifférence, de la jalousie, et bien d’autres encore. Ces rejetons ont grandi et se sont fortifiés à tel point qu’il nous est devenu quasiment impossible de passer à travers cette porte. Mais celui qui accueille l’Evangile avec son cœur se trouve comme élagué. Car comme le dit encore la lettre aux Hébreux : « Quand on vient de recevoir une leçon, on ne se sent pas joyeux, mais plutôt triste ; par contre quand on s’est repris grâce à la leçon, plus tard on trouve la paix et on devient plus juste » (v. 11). La récompense consiste à entrer dans la grande salle où le Seigneur a préparé le festin. « Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu » (Lc 13,29). Dès à présent, dans cette Liturgie, nous pouvons avoir un avant-goût de ce festin et nous réjouir avec des hommes et des femmes qui nous étaient étrangers, mais qui sont devenus nos frères et nos sœurs au sein de l’unique famille de Dieu. Jésus nous répète ce qu’il a dit ce jour-là : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu ! » (Lc 10,23-24).

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.