Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

28e Dimanche du Temps Ordinaire
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

« On n’enchaîne pas la parole de Dieu ! », dit Paul en dictant sa lettre à Timothée alors qu’il est enchaîné dans sa prison (2 Tm 2, 9). Il ajoute : « C’est pourquoi je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu’ils obtiennent eux aussi le salut ». Ces mots, qui trahissent la souffrance de l’apôtre, nous disent aussi la liberté et la force de la sainte Écriture qui nous est annoncée chaque dimanche. En ce sens, la Parole de Dieu est vraiment un don précieux du Seigneur. Les événements tristes ou heureux qui nous arrivent personnellement ou qui se produisent dans le monde qui nous entoure n’arrivent pas à étouffer l’Evangile, de même que les chaînes n’arrêtèrent pas l’apôtre Paul dans son ministère de prédication. Chaque dimanche, que nous participions à la liturgie ou que nous la désertions, l’Evangile revient parler à la vie des hommes. Nous pouvons dire que, à la différence de Paul, contraint à « être enchaîné comme un malfaiteur » à cause de l’Evangile, nous nous enchaînons nous-mêmes pour nous exclure de l’écoute de la seule parole capable de nous sauver. L’Evangile de ce dimanche (Lc 17, 11-19) nous montre la puissance de la parole.
Jésus se trouve dans le territoire de Jezréel, entre la Galilée et la Samarie. Comme il entre dans un village, dix lépreux viennent à sa rencontre. On les rencontrait le plus souvent aux abords des lieux habités. S’arrêtant à distance, comme le prévoit la Loi, ils lui crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous ! » (v. 13). Jésus ne les évite pas, comme tous le font d’habitude, et il leur parle même. A la fin, il les congédie en disant : « Allez vous montrer aux prêtres » (v. 14). Il ne les guérit pas immédiatement, comme il l’a fait dans d’autres cas (Lc 5, 12-16). Il ne les touche pas non plus avec ses mains, mais il les envoie aux prêtres, leur demandant ainsi un acte de foi. Les dix lépreux obéissent et se rendent aussitôt chez les prêtres. L’évangéliste note qu’en cours de route ils sont « purifiés » ; autrement dit, ils s’aperçoivent qu’ils sont guéris. Tout cela n’est pas sans signification : la guérison, le miracle, n’est pas un fait prodigieux qui arrive à l’improviste, comme par un acte de magie. Nous pouvons comparer la première partie de cette scène évangélique aux premiers pas de toute conversion et à la vie même du disciple en général. La conversion naît toujours d’un cri, d’une prière, comme celle de ces dix lépreux. Chaque dimanche, la Liturgie nous fait répéter tout au début : « Seigneur, prends pitié !». La guérison naît dans la reconnaissance de notre maladie, de notre besoin d’aide, de protection et de soutien.
A la différence des hommes souvent distraits devant un cri d’appel à l’aide, le Seigneur entend et s’arrête. Mieux encore, il répond aussitôt. Comme nous l’a dit précédemment l’apôtre, la Parole de Dieu n’est jamais enchaînée : elle parle toujours avec liberté et avec force. Le problème serait plutôt de notre côté ; c’est nous qui n’écoutons pas, soit parce que nous sommes découragés, soit parce que nous sommes trop pleins de nos propres paroles. En ce dimanche, il nous est demandé d’écouter la parole évangélique avec confiance, comme le firent les dix lépreux. Obéissant à Jésus, ils se mirent en route pour aller trouver les prêtres et, c’est précisément en cours de route qu’ils furent tous purifiés. Cela montre que la guérison arrive quand on commence à obéir à l’Evangile, et non plus à soi-même ou à ses habitudes frivoles. En ce sens, notre cheminement spirituel pourra guérir notre cœur et notre corps dans la mesure où il sera rythmé par l’écoute de l’Evangile. La même chose arriva aux deux disciples d’Emmaüs : ils guérirent de la profonde tristesse de leur cœur pendant qu’ils cheminaient en écoutant Jésus parler.
Après avoir indiqué que les dix lépreux furent tous guéris, le texte évangélique de ce dimanche ajoute qu’un seul revint sur ses pas « en glorifiant Dieu à pleine voix ». En arrivant près de Jésus, il « se jeta la face contre terre à ses pieds en lui rendant grâce » (v. 16). L’évangéliste entend souligner par ce geste le pas supplémentaire accompli par cet homme sur le chemin de la conversion : à savoir, la reconnaissance et la remise de sa vie à Jésus. Car la vraie guérison touche aussi le cœur. Le dixième lépreux ne fut pas seulement « guéri », mais aussi « sauvé ». Les neuf autres, tous Juifs, considéraient sans doute que la guérison leur était due parce qu’ils étaient des fils d’Abraham. Le dixième, un Samaritain, un étranger, ressentit la guérison comme une grâce, comme un don immérité, qui exige en retour l’amour. C’est un exemple pour chacun de nous, pour que nous accueillions l’émotion gratuite de Dieu sur notre vie et que nous le remerciions de s’être penché sur nous.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.