Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

31e Dimanche du Temps Ordinaire
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Le passage de l’Evangile que nous avons entendu nous fait entrer à Jéricho avec Jésus. Il ne s’agit pas d’une traversée distraite et hâtive comme c’était habituellement le cas dans cette ville frontalière, ou comme c’est encore le cas dans la vie quotidienne agitée de nos villes, où seuls les embouteillages nous arrêtent. Même si son but est Jérusalem, Jésus marche pour rencontrer les gens, pour aider ceux qui en ont besoin, pour guérir ceux qui sont malades et pour apporter la consolation à ceux qui sont affligés. Il marche dans les rues de la ville, mais en réalité il veut parcourir les routes de notre cœur, les plus intimes, celles que nous tenons parfois même cachées aux personnes qui nous sont les plus proches.
Jéricho, l’une des plus anciennes villes du monde, était une oasis florissante au milieu du désert. Sa proximité avec les gués du Jourdain en avait fait une importante douane. C’est là que vivait un chef des collecteurs d’impôts du nom de Zachée, probablement un homme d’affaires, que les autorités publiques avaient chargé de superviser toutes les activités de perception des impôts dans la région. Son travail lui avait permis d’encaisser de belles sommes, peut-être même par des méthodes pas toujours très honnêtes. Zachée, ce notable de la ville de Jéricho, nous pourrions le comparer au juge riche et malhonnête dont parlait l’évangéliste au chapitre 18, qui était sans doute encore plus pécheur que lui.
Intrigué par l’enthousiasme de la foule, Zachée voudrait, lui aussi, voir ce Jésus qui passe dans sa ville. Mais, étant de petite taille, il n’y arrive pas à cause de la foule. Peut-être n’est-il pas question ici uniquement de sa taille physique. La foule ou plutôt, le climat frénétique et confus de la ville, n’aide pas à voir Jésus. Or Zachée n’est pas au-dessus de cette foule, comme du reste nous tous ne sommes pas au-dessus ou en dehors de la mentalité commune. Nous sommes tous trop terre à terre, trop préoccupés de nous-mêmes et de nos affaires, pour apercevoir Jésus qui passe. Il ne suffit pas de se soulever sur la pointe des pieds, en restant où l’on est. Zachée doit courir en avant, sortir hors de la foule, et grimper sur un arbre. La foule n’est pas seulement celle qui est en dehors de nous ; bien souvent, notre cœur est rempli d’une foule de pensées et de soucis qui ne nous laissent pas libres de sortir de nous-mêmes, et nous tiennent attachés et esclaves de notre égoïsme. Oui, il nous faut sortir de la foule présente dans le cœur de chacun de nous. L’arbre sur lequel nous grimpons peut être un ami, un prêtre, un temps de réflexion que nous devons chercher, ou même la communauté chrétienne : tous peuvent être une aide pour sortir de l’impasse où, souvent, nous nous mettons nous-mêmes.
En passant, Jésus regarde en l’air et aperçoit Zachée. Il lui dit alors : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (v. 5). Imaginons la stupeur et l’embarras de ce notable qui avait risqué de se ridiculiser pour voir Jésus. Cette fois-ci, la scène de l’homme riche qui s’en va tristement ne se répéta pas. Au contraire, Zachée « vite, descendit, et reçut Jésus avec joie » (v. 6). L’Evangile a hâte ; il a hâte que le monde change ; il a hâte que chacun de nous vive mieux ; il a hâte que le bonheur se répande ; il a hâte que les faibles et les malades soient secourus. A ceux qui disent : « Il est difficile de changer », ou bien : « Il est pratiquement impossible de transformer la vie autour de nous », Zachée donne l’exemple. Après sa rencontre avec Jésus, il change d’attitude et dit : «je fais don aux pauvre de la moitié de mes biens » (v.8). C’est un homme très réaliste. Il ne dit pas « je donne tout », mais «la moitié de mes biens ». Il établit une mesure et la respecte. On peut dire qu’il montre le chemin du réalisme dans l’évaluation de sa condition et dans la décision de partir de là pour changer. Nous aussi, personnes ordinaires, nous pouvons trouver notre mesure concrète et la respecter. De cette façon, le salut pourra entrer dans notre vie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.