Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

4ème Dimanche du Temps Ordinaire
Mémoire de la mort de Gandhi. Avec lui, nous nous souvenons de tous ceux qui, au nom de la non-violence, sont devenus des artisans de paix
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

En ce quatrième Dimanche du Temps Ordinaire, nous entamons la lecture de la grande composition de Matthieu qui couvre trois chapitres, du cinquième au huitième. Il s’agit du célèbre Sermon sur la Montagne, qui est le guide du disciple. Matthieu donne à ce message un relief particulier. Il nous dit que Jésus gravit une montagne, lieu par excellence de la rencontre avec Dieu, comme pour suggérer un parallèle entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance entre Dieu et son peuple. La Première Alliance avait été marquée par le don de la loi à Moïse sur le Sinaï ; la Deuxième Alliance est scellée par la nouvelle loi proclamée sur la montagne des béatitudes. Dans l’Évangile que nous avons entendu dimanche dernier, nous avons vu les premiers disciples et les premières foules se rassembler autour de Jésus. Ces hommes et ces femmes avaient été conquis par le discours de Jésus, un discours bien différent de ceux qu’ils avaient l’habitude d’entendre. Jésus n’enseignait pas comme le faisaient les maîtres en ce temps-là (il y en avait beaucoup). Il parlait « avec autorité », note l’évangéliste à la fin du sermon sur la montagne. Il avait l’autorité d’un homme venu pour servir et pas pour être servi, prêt à aimer l’Évangile plus que sa propre vie. Les gens qui venaient l’écouter comprenaient que ses paroles étaient vraies et concrètes. Parmi eux, il y avait des malades, des pauvres, des mendiants, des violents, des orgueilleux, des désespérés.
Ils étaient avec Jésus depuis plusieurs jours. Nous pouvons l’imaginer en train de regarder ces hommes et ces femmes qui le suivent, souvent au prix de sacrifices. Il les interroge, les écoute. Il a appris à connaître quelques-uns d’entre eux par leur nom. Il connaît leurs demandes, leurs besoins. Et il éprouve de la compassion pour eux. Ce sentiment intense de compassion est à l’origine de la scène évangélique qui nous est présentée aujourd’hui. En voyant ces hommes et ces femmes fatigués, il gravit la montagne et se met à leur parler du bonheur. Qui est heureux ? Qui est vraiment bienheureux ? Le prophète de Nazareth nous présente ici son idée du bonheur et de la béatitude. Les psaumes avaient habitué les croyants d’Israël au sens des béatitudes : « Heureux qui s’abrite dans le Seigneur, heureux celui qui observe le droit et pratique en tous temps la justice, heureux qui se fie dans le Seigneur ». Cet homme peut se dire heureux.
Dans cette même perspective, Jésus déclare heureux les hommes et les femmes qui ont une âme de pauvre, les miséricordieux, les affligés, les doux, les affamés et assoiffés de la justice, les purs de cœur, les persécutés pour la justice, et ceux qui sont insultés et persécutés à cause de lui. Des paroles comme celles-là, ces gens ne les avaient jamais entendues. À nous qui les écoutons aujourd’hui, elles paraissent très éloignées de nous, de notre monde, presque irréelles. Oui, nous serions tentés de dire qu’elles sont belles, mais inapplicables. Pour Jésus, il n’en est pas ainsi. Il veut pour nous un bonheur vrai, entier, solide, qui résiste aux sautes d’humeur et ne dépend pas des modes et des exigences de consumérisme. En vérité, tout ce que nous désirons, c’est de vivre un peu mieux, un peu plus tranquilles. Rien de plus. Nous n’avons pas envie d’être vraiment « bienheureux ». La béatitude est un mot étrange, trop chargé de sens, excessif ; un mot si fort et si chargé de sens qu’il est à mille lieues de nos satisfactions souvent insignifiantes. La page évangélique des béatitudes nous arrache à notre vie banale pour nous conduire vers une vie pleine, vers une joie bien plus profonde. Les béatitudes ne sont pas inaccessibles pour nous, comme elles ne l’étaient pas pour la foule qui les entendit pour la première fois. Elles ont un visage humain, le visage de Jésus. C’est lui, l’homme des béatitudes, l’homme pauvre, doux et assoiffé de justice, l’homme passionné et miséricordieux, l’homme persécuté et mis à mort. Regardons cette homme et suivons-le : nous serons alors bienheureux.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.