Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

Vème Dimanche de Pâques Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

L’évangile qui nous a été annoncé nous ramène à la dernière Cène de Jésus avec ses disciples. Jésus va bientôt les quitter – nous allons aussi bientôt célébrer son Ascension au ciel – et il veut que ses disciples puissent comprendre jusqu’au bout les exigences de son évangile: les mots ne suffisent pas, il faut des gestes concrets, et lui en donne le premier l’exemple. Il les a vus tristes, lorsqu’il leur disait : «Je suis encore avec vous mais pour peu de temps» (Jn13,33). D’ailleurs, comment pouvaient-ils ne pas être attristés ? Celui pour lequel ils avaient tout quitté - maison, terre, liens, travail – celui-là s’en allait. Jésus a essayé de les apaiser : «Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». Il le leur avait déjà dit à d’autres reprises: «Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé» (Jn 12,44). Par ces mots, Jésus confirme une fois de plus qu’il y a identification entre le choix pour Dieu et le choix pour lui. Si l’on veut traduire ce texte à la lettre, il faut dire : «Lorsque quelqu’un me donne son adhésion, ce n’est pas à moi qu’il la donne, mais à celui qui m’a envoyé». Les disciples l’avaient deviné, bien qu’ils ne l’aient pas compris. Il fallait l’expliquer encore, surtout à l’heure de l’adieu, car c’est à ce moment-là que se jouait et que se joue le critère de discrimination entre les humains. Il s’agissait de saisir cette relation très singulière qu’il y a entre Jésus et son Père. La première communauté, toute petite et fragile, pour laquelle Jésus avait travaillé et souffert, ne devait pas s’attrister. Et lui, de leur en expliquer la raison.
C’est lui qui, le premier, n’entend pas se séparer d’eux; et il le leur fait comprendre aussitôt : «Dans la maison de mon Père, beaucoup pourront trouver leur demeure… Quand je serai allé vous préparer (une place), je reviendrai vous prendre avec moi. Et là où je suis, vous y serez aussi». Jésus est en train de parler de la “maison de son Père”. Cette fois-ci, il ne se réfère pas au temple (Jn 2,16), mais au Royaume de Dieu, au Paradis, à ce lieu où nous verrons Dieu «face à face». Et ce n’est pas tout ; Jésus ajoute qu’eux connaissent déjà le chemin pour y parvenir. En entendant ces paroles, Thomas éclate : «Nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ?». Jésus lui répond : «Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi». A ce moment-là, Philippe intervient: «Montre-nous le Père; cela nous suffit». Jésus reprend la parole avec un reproche ému : «Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu, a vu le Père».  Nous touchons là au cœur de l’évangile et de la foi chrétienne. Si ce n’est au cœur de toute quête religieuse. Oui, où chercher Dieu ? Où le rencontrer? L’apôtre saint Jean, dans sa première Lettre, nous dit: «Dieu, personne ne l’a jamais vu» (4,12), c’est Jésus qui nous l’a révélé. Ce qui veut dire que, si nous voulons “voir” le visage de Dieu, il suffit de voir celui de Jésus; si nous voulons connaître la pensée de Dieu, il suffit de connaître la pensée de Jésus, c’est à dire l’évangile; si nous voulons comprendre la volonté de Dieu, il suffit de voir quelle est la volonté de Jésus. Les chrétiens n’ont, en somme, pas d’autre image de Dieu que Jésus. Notre Dieu a les traits de Jésus, le visage de Jésus, l’amour de Jésus, la miséricorde de Jésus. Le Paradis, c’est Jésus ; c’est en regardant Jésus que nous voyons Dieu «face à face».
Et nous y voyons le visage d’un Dieu puissant qui guérit les malades, mais aussi le visage d’un enfant nouveau-né qui doit fuir devant des menaces de mort. Nous voyons un Dieu qui ressuscite les morts, mais qui s’émeut aussi et pleure face à son ami décédé. C’est le visage d’un Dieu rempli de miséricorde, qui marche sur nos routes non pour condamner et pour punir, mais plutôt pour guérir et pour assainir, pour réconforter et pour soutenir, pour encourager et pour aider tous ceux qui sont dans le besoin. Qui ne souhaiterait avoir besoin d’un tel Dieu? Et à la fin de la péricope, Jésus semble vraiment excessif : «Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que  moi. Il en accomplira même de plus grandes». Non, il ne s’agit pas de l’une de ces exagérations habituelles de Jésus. Il s’agit plutôt de l’ambition qu’il nourrit à l’égard de ses disciples de tous les temps, son ambition pour nous aussi. Que nous ne cessions d’aimer comme il a aimé et d’œuvrer comme il a œuvré. C’est d’une telle Eglise que le monde a besoin ; c’est de tels disciples que nos cités ont besoin. Et c’est là aussi la consigne que Jésus nous fait aujourd’hui.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.