Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

XXXIe Dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

L’Évangile que nous avons écouté rapporte un passage du dernier discours public de Jésus avant sa passion. C’est un réquisitoire très dur contre les représentants officiels du judaïsme, « les scribes et les pharisiens », que Jésus considèrent comme responsables de corrompre le peuple et de l’éloigner du droit chemin. Ils étaient les faux pasteurs dénoncés par les prophètes. Malachie, s’adressant aux chefs religieux de son temps, disait : « Mais vous vous êtes écartés de la voie ; vous en avez fait trébucher un grand nombre par l’enseignement » (2,8). Jésus voulait les démasquer dans leur prétention d’être « pasteurs » alors qu’ils trompaient le peuple. C’est la raison pour laquelle ils devaient être destitués. En accusant les pharisiens d’être de faux pasteurs, Jésus se désignait lui-même comme le vrai pasteur. L’affrontement était inévitable et le passage de l’Évangile d’aujourd’hui en rapporte la conclusion.
« Et ce discours, tu le tenais précisément dans la ville saint le mercredi saint : non, tu ne pouvais pas ne pas être tué ! Sera-t-il toujours aussi difficile d’annoncer l’Évangile, Seigneur ? Seigneur, aide les prophètes ! ». C’est ainsi que le Père Davide Turoldo commentait le passage de l’Évangile que nous avons écouté. Jésus se trouvait dans le temple, où quatre synagogues étaient organisées pour l’écoute de la loi ; les experts lisaient les textes avant de les expliquer. Dans la synagogue se trouvait un siège destiné à celui qui expliquait les Écritures, appelé « cathèdre de Moïse », pour suggérer que Moïse était présent en celui qui expliquait la loi. La première affirmation de Jésus porte précisément sur cette cathèdre, occupée par les experts d’obédience pharisaïque. Quand ceux-ci expliquent l’Écriture, soutient Jésus, leur doctrine est juste et doit être conservée, mais il en va autrement de leur comportement. En cela, ils ne doivent pas être suivis. Jésus stigmatisait la distance entre les principes soutenus et la vie que l’on mène, en commençant par la critique contre le fait de porter des « phylactères très larges » (de petites boîtes de cuir de forme cubique qui contiennent de petits rouleaux de parchemin avec des passages bibliques, et que l’on noue autour du bras gauche et sur le front). Leur origine est suggestive : la Parole de Dieu doit être gardée en mémoire (celle placée sur le front) et mise en pratique (celle portée sur le bras). Mais tout cela était devenu pure extériorité.
Jésus évoque ensuite le geste consistant à porter très larges « les franges » des habits. « Vous aurez donc une frange, et sa vue vous rappellera tous les commandements de Yahvé. Vous les mettrez alors en pratique, sans plus suivre les désirs de vos cœurs et de vos yeux, qui vous ont conduits à vous prostituer », est-il écrit dans le livre des Nombres (15,39). Jésus aussi portait des habits munis de longues franges et sans doute se rendait-il ainsi à la synagogue lorsque la femme hémorroïsse entreprend de « toucher son vêtement » pour être guérie (Mc 5,27-28). Il ne suffit pas de « porter larges les franges » si l’on ne met pas en pratique les commandements. En dernier, Jésus polémique sur les « titres » que les scribes et les chefs des prêtres exigeaient du peuple. Parmi ceux-là, il en souligne le plus connu : « Rabbi », c’est-à-dire « mon maître » (devenu ensuite notre terme « rabbin »). Jésus ne rejette pas la mission d’enseigner, au contraire, il l’exige, mais elle doit consister à transmettre la Parole de Dieu et non la sienne. Tous les croyants sont soumis à l’Évangile : cette Parole est la seule que nous devons annoncer toujours et partout et vivre. Elle est notre unique richesse. De même que nous n’avons qu’une seule Parole, ainsi nous avons un seul Père, celui du ciel. A lui seul nous devons obéissance. La tentation d’avoir de nombreuses paroles à dire et la tentation de se soumettre à beaucoup de petits maîtres sont fortes dans la vie de chacun de nous. L’Évangile nous rappelle qu’un seul est le « maître » et qu’un seul est le « père ». C’est à lui que nous devons la vie et le salut.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.