Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

XXIIIe Dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Le début de la parabole des talents parle d’un homme qui avant de partir convoque ses trois employés et leur transmet ses biens. Il a une absolue confiance en eux, à tel point qu’il confie à chacun une grande somme de talents. Le talent valait une somme énorme : il correspondait à plus de 20 kilos d’argent environ. La consistance du patrimoine fait comprendre l’importance de la charge que le maître donne à ses employés. Il confie en gestion cinq talents au premier, deux au deuxième et un au troisième. Le don, comme on le voit, est personnel et respecte les différentes capacités de chacun. Nous ne sommes pas face à une homologation plate : le maître connaît les compétences de ses serviteurs et les respecte. Entre le départ et le retour du maître, les trois employés doivent faire fructifier ce qui leur a été confié. Il est clair que ceux-ci n’en sont pas les propriétaires, mais les administrateurs. En effet, à son retour le maître leur demandera comment ils ont administré ce qu’ils ont reçu. Le premier employé redouble le capital « en s’occupant de le faire valoir » (v. 16). Ce n’est pas un hasard si l’évangéliste écrit que le premier serviteur se met « aussitôt » à l’œuvre, comme pour indiquer la force de son investissement et donc la responsabilité qu’il ressent envers les intérêts de son maître. Le second fait de même. Le troisième, au contraire, creuse un trou dans le terrain et il y cache le talent reçu. Il faut préciser que l’enterrement du talent n’est pas si étrange ; il correspond à un conseil de la jurisprudence rabbinique selon laquelle tout homme qui enterre un prêt ou un dépôt après l’avoir reçu, est libéré de toute responsabilité.
Au retour du maître, le premier serviteur se présente et reçoit louange et récompense. Le deuxième s’approche et présente lui aussi le double de ce qu’il avait reçu, en obtenant lui aussi une récompense. Le troisième s’approche et remet au propriétaire l’unique talent qu’il avait reçu. Il le fait en expliquant le motif de son geste : il avait peur d’un maître méchant et il voulait donc avoir ses assurances, selon la coutume juridique la plus appropriée. Ce talent, ces talents, sont la vie, non pas abstraite mais concrète, celle de tous les jours, faite du rapport entre nous et le monde. Tout cela est confié à la responsabilité de chacun pour qu’il le fasse fructifier. On donne à chacun en fonction de ses capacités. Cela veut dire qu’il n’y a pas une mesure de vie égale pour tous, mais aussi que personne n’est incapable de tirer des bénéfices de sa propre vie ; personne n’a d’excuse (la mentalité, le caractère, ni même la maladie ou l’affaiblissement…) pour se soustraire à la responsabilité d’utiliser sa propre vie en la faisant fructifier. Mais il est fréquent qu’on la fasse fructifier uniquement pour soi-même, qu’on ne l’emploie que pour son profit personnel, pour sa propre sécurité, pour sa propre tranquillité et rien d’autre. C’est ce qu’a cherché le troisième serviteur : il a enterré le talent pour être en « paix et sécurité », comme l’écrit l’apôtre dans la lettre aux Thessaloniciens.
Le troisième serviteur avait la loi de son côté, qui le libérait de toute responsabilité et surtout des risques de l’engagement. La parabole avertit qu’en réalité ce serviteur a préféré cacher sa vie dans un trou, dans une tranquillité avare et égoïste. Sa peur est peut-être ici précisément non pas vis-à-vis du maître mais plutôt celle de perdre sa tranquillité avare. Avec cette parabole, Jésus dévoile, d’une part, l’ambiguïté de celui qui se contente de son statut actuel, sans aucun désir de changement, sans aucune aspiration à la transformation de la vie et, pourquoi pas, sans aucune ambition de parvenir à une vie heureuse pour tous. D’autre part, il montre que le Royaume des cieux commence lorsque chacun de nous, que nous soyons petits ou grands, faibles ou forts, ne se renferme pas dans l’avarice et dans la rudesse du repli sur soi, mais s’ouvre à la vie, à l’engagement pour changer son propre cœur, au désir actif que la vie des plus faibles soit soulagée, que notre monde soit plus conforme à l’Évangile. Ainsi notre vie sera multipliée, notre faiblesse deviendra force, notre pauvreté sera muée en richesse, notre joie sera pleine : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup : entre dans la joie de ton maître ».  

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.