Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

3e Dimanche de l'Avent Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

« Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie... ». C’est par cette invitation décidée de l’apôtre que s’ouvre la liturgie de ce dimanche dit « gaudete », le dimanche de la joie. « Soyez toujours dans la joie - recommande Paul - priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». Nous sommes dans la joie car, comme des enfants, nous faisons confiance à celui qui veut « que sa joie soit en nous et qu’elle soit pleine ». Voilà la volonté de Dieu. Mais n’est-ce pas trop peu et trop simple pour des hommes complexes comme nous aimons à nous percevoir, pour de fins connaisseurs et amateurs de nos propres complexités, qui affectionnons la prison dorée et le puits sans fond, ce gouffre d’énergies et d’attentions, qu’est l’amour de soi ? Nous est-il possible d’être toujours joyeux, alors que nous suivons nos humeurs, que nous leur faisons confiance, les contrariant à peine et souvent les analysant même, les prenant au fond pour la vérité de notre vie ? Et nos humeurs sont rarement joyeuses, plutôt enclines aux lamentations, anxieuses, attirées par un certain pessimisme, virant à la méfiance ! La joie de cette invitation passionnée de l’apôtre n’est pas une conjoncture favorable, mais un choix auquel nous sommes appelés. Toujours. Joyeux, gais, non parce qu’imperturbables ou inconscients, mais grâce à cette conscience forte et vigoureuse que nous avons de l’avènement de Dieu. C’est lui qui nous délivre de la tristesse et qui arrache du cœur les nombreuses racines de l’amertume.
« Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppée du manteau de l’innocence » chante le prophète. Nous ne nous réjouissons pas pour nous mêmes. Au contraire : nous éprouvons plutôt le sentiment du peu de chose que nous sommes et de la vanité du monde. Nous devons, pourtant, et nous pouvons nous réjouir : nous avons été choisis et notre voix ne se perd pas en elle-même, mais elle désigne Celui qui vient. Le riche poursuit sa propre tristesse, car il veut posséder le bonheur ; l’orgueilleux n’est jamais rassasié, car il ne se laisse pas aimer, ni ne se plie aux raisons d’autrui. Les humbles laissent leur place à Celui qui vient. Apprenons à le prier « sans relâche », lui rendant grâce pour toute chose et cela en tant qu’attitude et choix intérieur de notre vie ordinaire. La joie est le premier moyen que nous avons de ne pas nous laisser décourager par le mal, d’en être libérés. Combien la joie sait communiquer l’amour, combien elle nous rend sensibles et attentifs aux véritables tristesses du monde et des personnes ! Un visage joyeux accueille, soutient et attire. Qu’il est facile au contraire de contrister les autres ! Nous sommes dans la joie parce que le pardon vient nous libérer des liens du péché. Nous pourrions être tellement différents de ce que nous sommes ! Personne ne change uniquement grâce à ses efforts, mais on change parce qu’on est associé, par grâce, à l’avènement de ce Royaume qui fait irruption dans l’histoire humaine, à cet Esprit qui nous soulève et nous change. Nous sommes dans la joie, car c’est en étant joyeux que nous commençons à nous dissocier d’un monde qui réduit toute chose à du cynisme, qui pense tout connaître et qui juge tout, mais sans amour, victime de son propre pessimisme, un monde en quête d’espérance, mais au fond, emprisonné dans ses calculs.
Étant donné la rareté des prophètes (qu’ils sont peu nombreux de nos jours !), nous nous mettons avec une attention renouvelée à l’écoute du grand prophète de cette liturgie. Ce n’est pas lui le Sauveur : il le dit clairement. Jean ne s’est pas laissé emporter par la gloire et le succès, voyant tant de gens accourir vers lui. Pour bien moins, nous nous prenons pour de petits messies et, en tout cas, nous prétendons rester toujours au centre de l’attention. Dans son humilité, Jean ne se soustrait pourtant pas ni ne se cache, bien au contraire, dans la conscience de la responsabilité qui lui est confiée, il affirme devant tous : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : "Aplanissez le chemin du Seigneur" ».
A cette leçon d’humilité fait suite une leçon de responsabilité ; c’est une responsabilité particulière que celle d’être une « voix ». Tout chrétien devrait s’appliquer ces paroles de Jean : « Je suis la voix » Les croyants sont des « voix », c’est-à-dire des annonciateurs de l’Évangile par définition. Voilà la racine de la tâche d’évangélisation qui incombe à tout disciple. Conscient de cette responsabilité, Paul s’exhortait lui-même : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile » (1 Co 9, 16). Chaque croyant, avant d’être quelqu’un qui accomplit des œuvres, est une voix et un témoignage. Voilà la seule véritable force de Jean le Baptiste. Mais c’est une force faible. Qu’est-ce qu’une voix, en effet ? Presque rien : un souffle ; il suffit de peu pour qu’on n’y prête aucune attention et elle n’a aucun pouvoir extérieur pour s’imposer. Pourtant, elle est forte, puisqu’ils sont nombreux à se presser autour de sa parole. C’est que cet homme ne se désigne pas lui-même ; il ne parle nullement dans le but d’attirer l’attention sur lui ; il ne jugule pas, sur les rives de ce fleuve pourtant béni, une foule aspirant fortement à la guérison et au salut. C’est une voix qui renvoie ailleurs, à quelqu’un de bien plus fort et puissant : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale » (Jn 1, 26-27). C’est Jean qui dit cela et il ne cesse de l’affirmer aujourd’hui encore.
Jean le Baptiste nous ramène à ce qui est essentiel afin que nous ne nous égarions pas, mais que nous orientions tout notre cœur vers le Seigneur. Jean n’est qu’une voix. « Qui es-tu ? - demandent les Juifs - Que dis-tu de toi-même ? » Chaque homme est un mystère que le monde souvent vulgarise en voulant le définir, l’analyser, le cataloguer. Jean ne multiplie nullement les interprétations, il ne s’arrête pas à des paroles sur lui-même, changeantes et parfois contradictoires. Il a besoin d’un autre pour dire qui il est, d’un autre qui donne un sens à sa vie, du Verbe qui constitue le premier et le dernier mot de toutes nos paroles. Jean est fort parce que sa vie a pour toute signification celle d’être utile à un autre, à celui à qui il prépare la route, à celui pour qui il renouvelle les cœurs ! Il lui rend témoignage. Sa force ne consiste pas à resplendir de sa propre lumière, mais à faire en sorte que la lumière puisse être vue. Et cette lumière qui éclaire même la plus épaisse des ténèbres c’est Dieu ! Il crie. Il annonce l’Évangile. Il n’attire pas l’attention sur lui, au nom d’un protagonisme accapareur si commun. Sa voix renvoie, désigne quelqu’un qui est déjà « au milieu de vous », « que vous ne connaissez pas », quelqu’un « qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». Notre voix peut faire fleurir la vie au désert. Nous, qui sommes des hommes et des femmes si ordinaires, nous sommes appelés à faire connaître à d’autres Celui qui se tient au milieu de nous. Faibles, nous sommes forts. Tristes, nous sommes joyeux. Car le Seigneur vient, il fait germer la terre, il la rend à nouveau comme un jardin, son jardin. Viens vite, Seigneur !

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.