Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

2e dimanche de Pâques
Dimanche de la « Divine miséricorde ».
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 15 avril

Homélie

Nous sommes « ce même soir, le premier jour de la semaine ». C’est dimanche, le jour de la résurrection, le jour où nous passons de la mort à la vie, de l’amour pour nous-mêmes à l’amour pour les autres, du péché au pardon, de l’aridité du cœur aux sentiments de l’amour. C’est ce moment où nous avons besoin de nous arrêter, d’écouter, de nous laisser guider, de ne pas nous placer au centre, de le regarder lui au lieu de nous examiner toujours nous-mêmes, de demander et de trouver le pardon, de faire silence, de prier et d’apprendre à prier, de nous nourrir de son pain d’amour concret et gratuit, qui ne s’achète pas. C’est le moment de profiter de la présence des frères et des sœurs qui se retrouvent. Soignons le dimanche. Vivons-le avec joie, enrichissons-le avec notre cœur, défendons-le de nos agitations. Le dimanche réalise aujourd’hui ce qui est écrit au sujet de la première communauté chrétienne : ils avaient « un seul cœur et une seule âme ». Le chrétien ne peut pas être un individualiste ; sa vie n’a de sens que si elle est unie aux autres. Avoir « un seul cœur » enlève-t-il quelque chose au nôtre ? Cela nous limite-t-il ? L’accomplissement de notre vie devrait-il être l’affirmation de soi ? Ne suivons pas aveuglément la triste loi de l’individualisme qui nous rend méfiants, peu capables de vivre avec les autres, et qui nous laisse dans la quête désespérée de l’amitié ! L’amour unit, remplit notre moi, non pas sans les autres ou pire, contre les autres, mais avec tous. Le dimanche est le début de ce jour où l’amour ne connaîtra pas de déclin, le jour où nous aurons un seul cœur et une seule âme, car nous saurons nous aimer beaucoup, immensément et pour toujours, car nous nous laisserons enfin aimer pleinement de Dieu. Ce jour commence aujourd’hui.
Les disciples, remplis de peur, avaient verrouillé les portes. Ils pensaient trouver la paix et la sécurité en dressant des barrières, en se protégeant, en s’enfermant. Nous le faisons tous face au mal, au danger. Mais cela n’est pas la paix. Au contraire, verrouiller les portes augmente la peur et fait vite de l’autre un ennemi. Les premières paroles de Jésus aux siens sont : « La paix soit avec vous ». Jésus est la paix : il met la paix entre le ciel et la terre ; il donne la paix du cœur ; il libère de la peur et du démon de l’inimitié, il réconcilie. Jésus la donne à la fois à chacun et à tous : « La paix soit avec vous ». « Je vous donne ma paix, c’est ma paix que je vous donne », avait-il dit, comme nous le récitons avant de l’échanger entre nous. La paix, nous la recevons et nous devons la vivre avec les autres, la dépenser pour ceux qui ne l’ont pas, la communiquer pour ne pas la perdre. En ces semaines de Carême, nous avons prié intensément pour la paix. Le Vendredi saint, ce jour de la croix, de la douleur, de la solitude, de la vie qui se perd, est encore la réalité pour de nombreux pays qui n’ont pas la paix. Demandons la paix ! Devenons nous aussi des hommes et des femmes de paix, en éteignant les incendies allumés par la colère. Ne répondons pas au mal par le mal. Libérons-nous des rancœurs, des méfiances, des jugements sans amour qui dessèchent le cœur et nourrissent les peurs et les inimitiés. Ouvrons les portes de notre cœur et apprenons l’art de la rencontre et du vivre-ensemble. « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Ce que nous recevons nous devons le communiquer de cœur à cœur dans un monde tellement marqué par la peur.
Toutefois, en ce soir du premier jour après le sabbat, Thomas a déjà accepté que la résurrection de Jésus, qui lui avait été annoncée avec joie par les autres apôtres, ne soit plus qu’un discours, qu’une parole creuse, même si elle est belle. Il répond par son discours, son credo : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! ». C’est le credo d’un homme qui n’est pas méchant, il est même généreux. C’est le credo de nombreuses personnes qui, plus que rationalistes, sont égocentriques, prisonnières d’elles-mêmes et de leurs sentiments. C’est le credo de celui qui pense que seul le témoignage de ses sens est véridique, même s’il est faux, ou encore de celui qui pense que ce qu’il ne peut pas toucher est faux, tout en sachant que c’est vrai. C’est en réalité le « non credo » d’un monde de personnes égocentriques, qui devient vite un monde paresseux, injuste et violent. L’égocentrisme conduit toujours à l’incrédulité, car, n’importe comment, on reste prisonniers de ses propres sensations, de ce que l’on voit et de ce que l’on touche. On ne croit à rien d’autre. Jésus semble accepter le défi de Thomas. Le dimanche suivant (ce sont nos dimanches), il revient au milieu des disciples. Thomas est présent cette fois-ci, et nous avec lui. Jésus entre encore une fois, les portes étant verrouillées, et s’adresse aussitôt à Thomas en l’invitant à toucher de ses mains ses blessures. Il ajoute : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! ». L’évangéliste semble suggérer qu’en réalité Thomas n’a pas touché les blessures de Jésus comme il demandait à le faire. Ces paroles lui ont suffi. Elles le frappèrent dans sa vérité d’incrédule, comme au puits de Jacob, lorsque Jésus, par ses paroles, dévoila à la Samaritaine la vérité de sa vie. La Parole du Seigneur, l’Évangile, est ce qui détruit la présomption, l’orgueil et la confiance démesurée qu’a Thomas par exemple et nous avec lui. Aujourd’hui l’Évangile demande de s’humilier un peu, de regarder au-delà de soi-même. Oui, avec Thomas, nous devons nous mettre à genou devant le ressuscité et nous exclamer : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».
À Thomas incrédule, Jésus ne propose pas une leçon ou un raisonnement : il lui montre les signes que le mal a laissés sur son corps, afin qu’il s’émeuve de pitié pour ses blessures et pour celles des plus petits de ses frères. Nous sommes croyants lorsque nous nous émouvons de pitié, lorsque nous reconnaissons et faisons confiance à cette énergie de la résurrection et de l’amour qui vient de l’Évangile, une énergie qui guérit et libère du mal, de la division, de la solitude, de l’amertume, de l’inimitié, du sentiment d’étrangeté, de l’abandon, de la haine, de la maladie. Heureux non pas ceux qui ont une claire conscience des choses, qui ne se trompent jamais, qui ne connaissent pas le doute. Heureux plutôt ceux qui, malgré les peurs, la résignation et l’incertitude, croient dans la force de l’Évangile et de l’amour qui naît de la parole. Il y a un immense besoin d’hommes et de femmes croyants, qui aillent au-delà des analyses, qui ne deviennent pas les esclaves de la réalité, mais qui l’aiment et la changent, s’émeuvent de pitié devant les blessures du mal, cherchent la résurrection ! Seigneur je crois, aide mon peu de foi ! Mon Seigneur et mon Dieu ! Ouvrons les portes de notre cœur ! Le Christ est ressuscité et il me meurt plus. Alléluia.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.