Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

4e dimanche de Carême Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 10 mars

Homélie

Ce dimanche est appelé laetare (c’est-à-dire de l’allégresse) d’après le premier mot du chant d’entrée. Aujourd’hui la liturgie interrompt la sévérité du temps de Carême. Le violet, signe d’un temps de pénitence, cède le pas au rose, pour l’allégresse apportée aujourd’hui à notre cœur, comme pour anticiper la joie du jour de Pâques. La sérénité que nous découvrons dans cette liturgie ne vient pas de nous : c’est un don d’en haut. Elle ne dépend pas de notre honnêteté ou de nos autres qualités, mais elle trouve son origine dans le fait que quelqu’un est prêt à nous accueillir tels que nous sommes, sans conditions.
L’Évangile de Luc qui nous est annoncé aujourd’hui commence par nous dire que « les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : “Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux” ». L’évangéliste décrit avec bienveillance cet étrange public qui se presse autour de Jésus. Pour les pharisiens, au contraire, c’est un scandale, car faire table commune avec les pécheurs conduit à partager leur impureté. L’accusation qu’ils portent contre Jésus n’est donc pas anodine. Cette scène, qui est un scandale pour les bien-pensants, est pour nous l’Évangile même, la « bonne nouvelle ». Car c’est vraiment une bonne nouvelle que de savoir que Jésus est proche des pécheurs. Du reste, la liturgie dominicale n’est-elle pas un festin que nous partageons avec Jésus, alors que nous sommes tous pécheurs ? Ne s’entretient-il pas avec nous ? Ne nous donne-t-il pas son pain à manger et son calice à boire ? Oui, chaque dimanche, ces trois versets de l’Évangile de Luc se réalisent. Loué soit le Seigneur pour ce don immense et immérité ! Ceux qui sont trop sûrs d’eux-mêmes ne peuvent pas comprendre cette page de l’Évangile, ni goûter la joie qui en émane. Seuls ceux qui n’ont pas besoin d’être accueillis, pardonnés et embrassés, raisonnent comme les pharisiens et les scribes. À première vue, leur accusation pourrait sembler logique.
Comment Jésus se défend-il ? Non pas en parlant de lui, mais du Père. Il raconte la célèbre parabole dite du « fils prodigue » (il serait plus juste de l’appeler la parabole du « père miséricordieux »). C’est sans doute l’une des pages les plus émouvantes de l’Évangile. Elle commence par la requête que fait le fils cadet à son père, lui demandant de lui remettre sa part d’héritage. L’ayant obtenue, il quitte la maison. Il mène d’abord une vie brillante et remplie de satisfactions, puis il connaît la violence de la famine et voit ses amis l’abandonner. Demeuré seul, il se voit contraint de garder les porcs ; c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour survivre ! Même les porcs sont mieux traités que lui : « Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien » (v. 16), note tristement l’évangéliste.
La vie de ce fils est brisée, tout comme ses sentiments. Il se souvient avec amertume des jours passés dans la maison de son père. Et c’est précisément la vie amère à laquelle il est réduit qui le fait rentrer en lui-même : « Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers ». Il se lève pour sortir de sa triste condition et se met en route pour rentrer chez lui. Son père est là qui l’attend. L’évangéliste semble suggérer qu’il le voit arriver. Nous pouvons l’imaginer sur la terrasse de sa maison, regardant au loin, fixant l’horizon, dans l’espoir de voir son fils revenir. L’évangéliste nous dit que, alors que ce fils « était encore loin », son père l’aperçut et « saisi de pitié, il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ». Il ne sait pas encore pourquoi son fils est revenu, il ignore ce qu’il va lui dire, mais peu lui importe. Ce qui compte, c’est qu’il soit revenu. Sans lui laisser le temps d’ouvrir la bouche, il se jette à son cou. Le cœur du fils en est touché, sa langue se délie. Il prononce à peine quelques mots. Le père ne les écoute même pas et, après l’avoir revêtu d’habits neufs, mis des sandales à ses pieds et une bague au doigt, il ordonne de préparer sans tarder une grande fête. Tout cela s’est déroulé en un éclair.
Le fils aîné rentre des champs, lui qui a toujours fait son devoir. En apprenant le motif de la fête, il se met en colère et refuse d’entrer. C’est encore une fois le père qui sort et va à sa rencontre. Il lui demande de comprendre la beauté de ce qui est arrivé et le supplie de se joindre à la fête. Or, non seulement ce fils refuse d’entrer, mais il a des mots très durs pour son père. « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! ». Le père répond avec douceur : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi », et il ajoute avec fermeté : « Il fallait bien festoyer ». Il a compris que ce fils est loin de lui, bien qu’il soit resté à la maison. Tout en étant l’aîné, il ne comprend pas l’amour du père et le besoin d’affection et de pardon de son frère cadet. Le père se montre ferme envers lui: il n’accepte pas son égoïsme triste ; sa fermeté exprime un amour tout aussi grand que celui qu’il a témoigné à son fils cadet.
Dans une société si peu disposée à accueillir les faibles, si peu encline à pardonner, cette parabole est vraiment une bonne nouvelle, un Évangile. Tous, nous avons grand besoin d’un père comme celui que nous a présenté l’Évangile ; tous, nous avons besoin d’une maison comme celle-là, où non seulement nous sommes accueillis, mais où l’on nous ouvre les bras avec joie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.