Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

27e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 6 octobre

Homélie

« Combien de temps, Seigneur, vais-je t’appeler au secours et tu n’entends pas, crier contre la violence et tu ne délivres pas ? Pourquoi m’obliges-tu à voir l’abomination et restes-tu à regarder notre misère ? Devant moi pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent » (v. 2-3). Ce sont les premières paroles du dialogue entre le prophète Habacuc et Dieu. Nous ne savons rien de ce prophète. Il se présente lui-même comme un sceptique plutôt froid qui, dans son dialogue habituel avec Dieu, au temple, a l’audace de lui demander des comptes, de se faire expliquer la conduite du Très-Haut qui châtie un méchant avec autre méchant encore pire (le méchant, pour le prophète, c’est l’empire assyrien, le pire serait l’empire néo-Babylonien).
La situation qui se présente sous les yeux du prophète est entièrement marquée par des malheurs, des souffrances, des violences, des luttes, des discordes ; et Dieu semble ne pas s’en rendre compte, comme s’il était impuissant ou distrait. Il s’agit pourtant de son peuple ; c’est bien lui qui vit une servitude amère ! Le prophète s’interroge « combien de temps » cette situation va-t-elle durer ? Si Dieu lui répond qu’il va châtier un méchant avec un autre méchant encore pire, le prophète demande « pourquoi ? ». N’instaure-t-on pas ainsi une chaîne de violence qui ne fait que dresser un peuple contre un autre ? Le prophète semble défier Dieu afin qu’il lui donne une réponse ; il se tiendra à sa place, tel un guetteur ou une sentinelle, jusqu’à ce que Dieu lui réponde. Et la réponse arrive. Dieu a parlé au prophète et, par lui, à tous les hommes : « Tu vas mettre par écrit la vision, bien clairement sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment. Cette vision se réalisera? Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement à son heure » (v. 2-3). « Celui qui est insolent – poursuit le texte – n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité » (v. 4), c’est-à-dire qu’il sauvera sa vie grâce à sa confiance en Dieu. Dans les questionnements du prophète Habacuc se concentre nombre de nos interrogations d’aujourd’hui, notamment celles qui concernent la situation de pays proches du nôtre ou d’autres pays, plutôt nombreux, dans le vaste monde des pauvres.
Le prophète dit que celui qui n’a pas l’âme droite succombera, tandis que le juste vivra par sa confiance. Devant ce qui se passe, chaque croyant est appelé à redécouvrir avec urgence la radicalité de sa foi. Ici, nous ne sommes pas dans le domaine des choix particuliers et partiels, soumis au critère du jugement historique du moment. Ce qui est en jeu, c’est le sens profond de la vie et des choix personnels, sociaux et même politiques. Si l’on veut, ce pari concerne la raison qui préside à chacun de nos choix concrets et qui est étroitement liée au don de la foi. L’apôtre saint Paul rappelle à Timothée, dans la deuxième lecture, de « réveiller le don » qui lui a été confié ; il ajoute que ce don n’est pas « un esprit de peur?, mais un esprit de force, d’amour et de raison » (1 Tm 1, 7). Paul trace ainsi le profil de l’homme de foi, le choix de quelqu’un qui veut vivre le regard tourné d’abord vers le Seigneur. L’homme de foi n’est ni timide ni honteux; il est solide et courageux en vue du témoignage, ainsi que Paul l’écrit encore à Timothée.
L’Évangile de saint Luc (17, 5-10) s’ouvre par la prière que les apôtres adressent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! ». C’est sans doute la prière que nous devrions tous faire de nos jours. Nous entendrons Jésus nous répondre : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : “Déracine toi et va te planter dans la mer” ; il vous obéirait » (v. 6). Il n’y a pas besoin d’une foi très grande, semble dire Jésus. Il suffit d’une foi petite, mais véritable, autrement dit, il s’agit d’avoir confiance en Dieu plus qu’en toute autre chose (carrière, argent, parti, clan, soi-même). D’une foi pareille, une petite graine suffit ; elle est capable de déplacer les montagnes. Ce qui se vérifie dans la phrase conclusive de notre passage : « Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : “Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir” » (v. 10). Le disciple est appelé à faire son devoir jusqu’au bout pour pouvoir dire à la fin : « Nous sommes des serviteurs quelconques ». A nous, qui sommes habitués à revendiquer nos mérites pour être reconnus, ces paroles nous semblent vraiment étranges. Pourtant, par elles nous pouvons fonder notre confiance dans un avenir nouveau.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.