Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

4e dimanche de Carême Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 30 mars

Homélie

« Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! » (Is 60, 10-11) Voici les paroles que nous avons récitées au début de cette Sainte Liturgie qui est, pour cette raison, appelée Laetare. Peut-on être joyeux pendant le Carême ? Il nous semble impossible de nous réjouir si nous pensons que la joie consiste à tout posséder. Cependant, la liturgie insiste : « Réjouissez-vous ! » En effet, le Seigneur n’a pas besoin de sacrifices, mais de miséricorde. « Réjouissez-vous ! », car le Seigneur nous délivre de l’inimitié qui nous éloigne les uns des autres et qui rend le monde triste. C’est l’expérience vécue par l’aveugle dont l’Évangile nous a parlé. Depuis des années, il était assis et demandait l’aumône. Nombreux étaient ceux qui le voyaient. Seuls quelques-uns s’arrêtaient de temps en temps pour lui jeter une pièce, avant de poursuivre leur chemin. Jésus le voit et s’arrête, il ne continue pas son chemin. Ses disciples s’arrêtent également et le regardent. Mais c’est un regard différent de celui de Jésus. Pour les disciples, il devient un cas de discussion. Ils sont plus intéressés par la théorie que par ce pauvre malheureux. Ils posent une question très importante : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Pour le judaïsme d’alors, la disgrâce était un effet du péché : Dieu punissait l’homme en fonction de sa faute. Cette conception des choses a traversé les siècles et fait aujourd’hui partie de la mentalité de nombreux chrétiens. Il n’est pas rare d’entendre des chrétiens dire que Dieu est à l’origine de tel ou tel désastre. Lorsqu’un malheur survient, de nombreuses personnes s’exclament : « Mais qu’ai-je donc fait pour que le Seigneur me punisse ainsi ? » C’est une conception des choses totalement erronée, triste et absolument offensante pour le Seigneur. Comme s’il passait son temps à espionner nos faiblesses pour mieux nous punir !
Jésus s’oppose à une telle conception : « Ni lui ni ses parents n’ont péché ». Il ne répond pas à la question théorique (et absolument dramatique) de l’existence de la douleur et de la maladie dans ce monde. Cependant, il expose précisément l’attitude de Dieu par rapport au mal. Le Seigneur n’inflige pas le mal à ses enfants : il est catégorique sur ce point. Il n’est pas non plus indifférent aux drames et aux maladies qui s’abattent sur eux. Il vient à notre secours pour nous sauver, pour nous guérir si nous sommes malades. C’est ce qui arrive à cet aveugle. Alors que les disciples s’interrogent pour savoir si cet homme est coupable ou non, Jésus l’aime, s’approche de lui et le touche avec tendresse. La proximité affectueuse de Jésus guérit cet homme de sa maladie. Le mystère de l’amour de Dieu s’accomplit à travers cette main qui touche. Oui, le mystère n’est pas une réalité incompréhensible. C’est la dureté et la méchanceté des hommes qui sont incompréhensibles. Le mystère n’est pas une réalité intangible. Malheureusement, les hommes sont éloignés au point de ne pouvoir ni se parler ni s’aimer. Quand cette main se tend et touche cet homme, le mystère se révèle et nous pouvons comprendre la grandeur de l’amour de Dieu envers nous.
Jésus ne répond pas à la question abstraite sur la culpabilité (« Ni lui ni ses parents n’ont péché »), mais il guérit cet homme. Il lui redonne la vue pour que l’œuvre de Dieu se manifeste, une vie libérée du mal. Le Seigneur ne condamne pas, il ne se retranche pas derrière une froide justice comme les pharisiens, il ne décharge pas sur les autres ses responsabilités. Au contraire, il se charge de la faiblesse des autres et il guérit : il s’arrête, parle, tend sa main et invite l’aveugle à se laver à la piscine de Siloé. L’aveugle « s’en alla donc, il se lava et revint en voyant clair ». C’est également un signe pour nous qui sommes souvent aveugles, même avec les yeux ouverts. Combien de fois ne voyons-nous rien d’autre que nous-mêmes ? Il nous faut également recouvrer la vue. Comment pouvons-nous faire ? Comme le fit cet aveugle : en écoutant la parole de Jésus (l’Évangile) et en la prenant au sérieux.
Une fois guéri, les gens ne croyaient pas qu’il s’agissait de ce mendiant connu de tous. Oui, il semble impossible de changer, de devenir différent de ce que l’on est. Les pharisiens furent contrariés par ce changement. Ils auraient dû se réjouir pour un homme qui retrouvait la vue, pour quelqu’un qui retrouvait espérance, sourire, joie. Mais ils étaient éloignés de la vie et sans passion pour les autres. Ils n’étaient intéressés que par leur apparence ou le maintien de leur pouvoir. Ainsi chassèrent-ils l’aveugle, indifférents à sa joie qu’ils voulaient même humilier. Ils lui rappelèrent durement qu’il était né dans le péché ! Selon eux, le châtiment était une punition envoyée par Dieu. Un cœur froid, une justice sans amour, des paroles prononcées sans bonté ne peuvent rien changer à la vie. Il faut aimer, tendre la main à celui qui en a besoin, s’arrêter, parler. Ce n’est qu’en allant à la rencontre des autres, comme le faisait Jésus, que nous pouvons aider celui qui ne voit pas à retrouver la vue. Jésus rencontre à nouveau cet aveugle. Il regarde son cœur et cherche en lui un ami, un disciple. « Je crois, Seigneur ! », dit cet homme qui avait été aveugle. C’est la profession de foi d’un homme aimé qui reconnaît dans l’amour le visage de Dieu. C’est la lumière de Jésus, lumière qui combat le mal, lumière qui illumine la vie et la rend éternelle.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.