Parole de Dieu chaque jour

Prière avec Marie, mère du Seigneur
Parole de dieu chaque jour
Libretto DEL GIORNO
Prière avec Marie, mère du Seigneur
Mardi 17 juin


Lecture de la Parole de Dieu

Alléluia, alléluia, alléluia.

L'Esprit du Seigneur est sur toi.
Celui qui naîtra de toi sera saint.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Matthieu 5,43-48

" Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.

Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs,

afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-il pas autant ?

Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

 

Alléluia, alléluia, alléluia.

Nous sommes, Seigneur, tes serviteurs
qu'il nous advienne selon ta Parole.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Le discours des comparaisons se poursuit. Après avoir rappelé aux disciples l’opinion courante de l’époque : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi », Jésus propose son Évangile : « Eh bien ! Moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs ». Jésus propose l’amour, le premier des commandements, comme cœur de la vie du disciple et de l’Église. Les brèves paroles de ce passage évangélique montrent bien quelle est la vraie sagesse de la vie. Ce n’est assurément pas celle qui consiste à se laisser guider par la haine et la vengeance. Malheureusement, ces sentiments et comportements, présents depuis toujours dans chaque homme, ne cessent de faire sentir leur influence et même leur semblant de normalité. Il est facile de penser qu’il est normal de se défendre de ceux qui veulent nous faire du mal. Jésus demande donc de descendre plus en profondeur dans le cœur des hommes et de la vie même. Il sait qu’on ne peut vaincre le mal si on le flatte ou si on s’en accommode. Le mal doit être éliminé à la racine. C’est pourquoi, de manière tout à fait paradoxale mais décisive, il va jusqu’à demander à ses disciples d’aimer aussi leurs ennemis. C’est une affirmation qui scandalise la mentalité courante. C’est en effet bouleversant. Et l’on se demande si c’est vraiment possible. N’est-ce pas toujours la même utopie abstraite et irréalisable ? Ne faut-il pas avoir la même réaction que les disciples à Capharnaüm, après le discours sur le pain de vie : « Cette parole est dure » ? Ces paroles, quoique bouleversantes, Jésus les a lui-même mises en pratique le premier quand, du haut de la croix, il a prié pour ses bourreaux. Combien de martyrs, à commencer par Etienne, n’ont-ils pas vécu dans cet esprit ! Certes, un tel amour ne vient pas des hommes, et peut encore moins jaillir naturellement de nos cœurs. Il vient d’en haut, de Dieu qui fait se lever son soleil indifféremment sur les justes et sur les injustes. Personne parmi nous ne peut être aimé pour ses propres mérites, qui restent hypothétiques. Le Seigneur nous donne son amour gratuitement, sans qu’il soit mérité. Il est évident que les disciples doivent vivre dans cette perspective d’amour. La vie chrétienne doit donc être traversée par ce paradoxe : l’amour vient du ciel mais il transforme la terre. Car : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? » Nous devenons sel sans saveur, lumière sans rayonnement. Jésus ne manque pas d’audace quand il nous propose cet idéal. Il dit encore : « Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». C’est manifestement impossible. Toutefois, si nous accueillons son amour, nous sommes sur la voie de la perfection même de Dieu. Cette exhortation à aimer ses ennemis, qui apparaît à une époque où dominait la logique de l’affrontement et de la recherche de l’ennemi, est à la fois inouïe et libératrice. Cette parole nous libère de la recherche d’un ennemi ou d’un opposant, qui a fini par devenir une sorte de pensée unique. Jésus sait bien que la vie est faite aussi de rapports difficiles où la rencontre avec l’autre dégénère souvent en affrontement ; il sait que les inimitiés entre les hommes sont monnaie courante. C’est justement pour mettre un terme à cet enchaînement infernal qu’Il propose une exhortation que personne n’a jamais osé dire : « Aimez vos ennemis ! » Il n’y a qu’ainsi que l’amour peut vraiment triompher. L’Évangile ne nie pas la complexité de la vie, il nie que la logique de l’affrontement soit la seule à réguler les relations et surtout il nie le fait qu’elle soit inéluctable. Notamment parce que celui qui est aujourd’hui un ennemi peut devenir un ami.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.