Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

22e dimanche du temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 31 août

Homélie

L’Évangile que nous écoutons ce dimanche nous rejoint alors que beaucoup d’entre nous vivent un temps de repos. C’est un temps utile, nécessaire pour reprendre avec plus de vitalité la vie ordinaire. Jésus, lui, vit une heure décisive qui demande une orientation claire et nouvelle : « A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem », écrit Matthieu. C’est la première annonce de la Passion, autrement dit de sa défaite, jusqu’à la mort, même s’il annonce aussi la résurrection. Mais les disciples, comme c’est souvent le cas, sélectionnent les paroles du Maître et n’écoutent que ce qu’ils veulent. Pierre se donne du courage et se met à le morigéner. Il est sans doute sincère mais la sincérité ne suffit pas, et la simple bonne conscience non plus. L’amour, celui du Seigneur, va bien au-delà. C’est un amour radical, total. Mais Pierre ne le comprend pas. Ces paroles du Seigneur sont vraies aussi pour les apôtres : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, vos chemins ne sont pas mes chemins » (Is 55, 8). Il n’est ni naturel ni spontané de suivre le Seigneur Jésus. Cela demande une ouverture du cœur et de l’esprit à ses paroles, à sa vie et à ses sentiments.
Jésus ne pouvait cesser de suivre sa voie et, tout en parlant à Pierre, se retourne (nous dit Matthieu). Il ne regarde plus Pierre dans les yeux comme il le fera la nuit de la trahison, il lui tourne les épaules, presque pour marquer la distance qui les sépare et le réprimande : « Passe derrière moi, Satan ! Tu me fais obstacle ». D’ailleurs, au début de la vie publique dans le désert, Satan a eu la même intention que Pierre : éloigner Jésus de sa vie, de l’obéissance au Père. Voilà la voie des disciples, qui est unique et sans alternative. Jésus le dit ouvertement à tous : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Ces mots semblent durs à nos oreilles, mais ce sont les seuls qui peuvent nous libérer de la prison de nos traditions, de nos habitudes, de nos paresses. Ces paroles du Seigneur ne sont pas une exhortation au sacrifice et à la souffrance. Elles ne peuvent se comprendre que quand on se met passionnément à la suite du Seigneur. Comme l’écrit le prophète Jérémie : « Tu m’as séduit Seigneur et je me suis laissé séduire. Tu m’as maîtrisé, tu as été le plus fort ». La séduction est à la racine des paroles que Jésus adresse à ses disciples. Celui qui est séduit sort de lui-même pour se déverser dans l’aimé, vivre pour lui, agir pour lui, penser à lui. L’amour conduit à faire des sacrifices invraisemblables. Suivre l’Évangile n’est rien d’autre que cela. Si nous regardons notre foi, nous devons reconnaître qu’elle est souvent terne, souffreteuse, insipide. C’est pour cela qu’elle ne nous apporte pas la joie, et ce laisser-aller ne saurait être attirant pour celui qui ne croit pas. C’est pourtant le chemin du salut. Une vie très différente de celle du monde, où chacun essaie de sauver sa peau à tout prix sans s’occuper des autres. C’est pourquoi Jésus insiste : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ». Oui, celui qui veut se sauver seul se perdra. Il ne goûtera pas au bonheur de l’amitié, de la fraternité. Il pourra gagner le monde entier mais sera insatisfait. Le bonheur ne consiste pas à faire, mais à être des hommes et des femmes qui renouvellent leur esprit et leur cœur dans l’écoute de l’Évangile. Comment perd-on son âme ? En devenant esclaves de soi-même et des choses, en s’adonnant à l’appât du gain et au tourbillon de la consommation. Nous sacrifions si souvent nos journées et notre avenir sur ces autels futiles, sans apprécier le goût de la vie et, pour le coup, en la sacrifiant pour de bon. C’est pourquoi nous devons écouter attentivement saint Paul qui nous rappelle : « Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait ». Beaucoup vont reprendre dans quelques jours le rythme de la vie ordinaire. Les paroles évangéliques sont certainement exigeantes, elles transmettent toute l’ambition de Jésus de nous séduire pour nous faire goûter avec plénitude sa vie et son amour. Nos journées seront différentes parce qu’elles seront remplies d’amour.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.