Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

3e dimanche de l'Avent Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 14 décembre

Homélie

« Soyez toujours dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » (Ph 4,4-5). C’est par cette invitation pressante de l’apôtre que s’ouvre la liturgie de ce dimanche, appelé Gaudete, le dimanche de la joie. « Soyez toujours dans la joie – recommande saint Paul – priez sans relâche, rendez grâces en toute circonstance ». Une telle liesse est possible à condition que nous nous en remettions à celui qui va venir, tout comme le feraient des enfants. Il vient parce qu’il veut nous sauver du péché et nous donner sa joie. Voilà la volonté de Dieu qui est à la racine du mystère de Noël, de la naissance du Fils. Mais nous, qui sommes si attachés à nos pensées tordues et à la prison dorée de notre amour exclusif de nous-mêmes, nous avons du mal à choisir de vivre dans la liesse et dans la joie. En revanche, nous cédons volontiers à nos humeurs et à nos penchants égoïstes ; c’est à eux que nous nous en remettons, nous ne nous opposons que très peu à eux et nous les prenons pour la vérité de notre vie. Nos humeurs sont souvent si peu joyeuses, prêtes à la plainte, anxieuses, attirées par le pessimisme et nourries de méfiance ! Selon l’invitation passionnée de l’apôtre, la joie n’est pas un heureux hasard, mais un choix que nous sommes appelés à accomplir. En tout temps. Joyeux et sereins, non pas parce qu’imperturbables ou inconscients, mais grâce à une conscience claire et forte de la venue de Dieu. C’est lui qui nous libère de nos tristesses et qui arrache de nos cœurs ces innombrables racines d’amertume. C’est lui le motif de notre joie.
« Je trésaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut », comme le chante le prophète. Nous ne nous réjouissons pas pour nous-mêmes. Bien au contraire : nous connaissons le peu que nous sommes ainsi que la vanité du monde. Pourtant, nous devons, nous pouvons nous réjouir : nous avons été choisis, notre voix ne s’égare pas en elle-même, mais elle montre celui qui vient. L’humble se réjouit. Le riche entretient sa propre tristesse, il veut posséder le bonheur ; l’orgueilleux n’est jamais rassasié, car il ne se laisse pas aimer et ne se plie pas aux raisons de l’autre. Les humbles laissent toute la place à celui qui vient. Apprenons à prier « sans cesse » le Seigneur, en lui rendant grâces pour toute chose et que cela soit une attitude et un choix intérieur dans notre vie ordinaire. La joie est la première manière de ne pas se décourager devant le mal, d’en être libres. Et la liesse communique l’amour, rend sensible et attentif aux véritables détresses du monde et des gens ! Un visage joyeux est aussi accueillant et attrayant. Il est si facile, au contraire, de contrister quelqu’un ! Nous sommes joyeux parce que le pardon vient et va nous délivrer des liens du péché. Nous pouvons être différents de ce que nous étions ! Personne ne change uniquement par ses propres efforts, mais on change parce que, par grâce, nous sommes associés à l’avènement du Royaume qui fait irruption dans l’histoire humaine, et à l’Esprit qui nous soulève et nous transforme. Nous sommes joyeux de pouvoir commencer à nous dissocier d’un monde qui réduit toute chose au cynisme, qui pense tout connaître, qui juge de tout mais sans amour, victime de son propre pessimisme, en quête d’espoirs, mais, au fond, prisonnier de ses calculs.
Avec la réduction du nombre de prophètes – ils sont vraiment rares de nos jours ! – nous nous mettons avec une attention renouvelée à l’écoute de Jean Baptiste. Ce n’est pas lui le Sauveur, et il le dit clairement. Jean ne s’est pas laissé gagner par la gloire et par le succès, en voyant tant de gens courir à lui. Pour beaucoup moins, nous nous prenons pour de petits messies et nous prétendons occuper toujours le centre de l’attention. Dans son humilité, cependant, Jean Baptiste ne se soustrait ni ne se cache ; au contraire, ayant conscience de la responsabilité qui lui a été confiée, il affirme devant tous : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : aplanissez le chemin du Seigneur ». A une leçon d’humilité succède une leçon de responsabilité ; être une « voix » est une responsabilité particulière. Chaque chrétien devrait s’attribuer les paroles de Jean : « Je suis la voix ». Les croyants le sont par essence : « voix », c’est-à-dire annonciateurs de l’Evangile. Voilà la racine de cette tâche d’évangélisation confiée à chaque disciple. Conscient d’une telle responsabilité, Paul s’exhortait lui-même : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » (1 Co 9,16). Tout croyant, bien avant de se mesurer au nombre d’œuvres accomplies, est une voix, un témoignage. Voilà la seule vraie force de Jean. Mais c’est une force faible. Qu’est-ce qu’en effet qu’une voix ? Un peu moins que rien : un souffle ; il suffit vraiment de peu de chose pour ne pas y faire attention et il n’y a aucun pouvoir extérieur qui puisse l’imposer. Pourtant, elle est forte, au point que nombreux sont ceux qui se pressent autour de cette parole. Cela tient au fait que cet homme ne se montre pas lui-même ; il ne parle pas pour attirer sur lui l’attention ; il ne retient pas les gens en quête de guérison et de salut sur les bords du fleuve, tout béni qu’il soit. Cette voix renvoie au-delà d’elle-même, en direction de quelqu’un de plus fort, de plus puissant : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». Voilà ce que dit Jean et il l’affirme encore aujourd’hui.
Jean Baptiste nous ramène à ce qui est essentiel afin que nous ne nous égarions pas, mais que nous orientions tout notre cœur vers le Seigneur. Jean est une « voix ». « Qui es tu ? - lui demandent les juifs - Que dis-tu de toi-même ? » Chaque homme est un mystère et souvent le monde le banalise en voulant définir, analyser, cataloguer. Jean ne multiplie pas les interprétations et ne s’étend pas en propos changeants et contradictoires à son sujet. Pour dire qui il est, il a besoin d’un autre qui donne un sens à sa vie ; il a besoin de celui qui est la parole, qui est la première et la dernière lettre de toutes nos paroles : Jésus. Jean est fort parce que sa vie a un sens dans la mesure où elle est utile à quelqu’un d’autre, à celui devant qui il prépare la route et pour qui il renouvelle les cœurs ! Il lui rend témoignage. Sa force ne consiste pas à resplendir pour lui-même, mais à briller pour que la lumière soit vue. C’est Dieu qui est lumière, et il illumine même les ténèbres les plus épaisses ! Jean crie, il annonce l’Evangile. Il n’attire pas l’attention à lui, comme le voudrait un protagonisme aussi arrogant que fréquent. Sa voix renvoie, elle indique un autre, quelqu’un qui est déjà là, « au milieu de vous », sans être reconnu. « C’est lui qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». Notre voix peut faire fleurir la vie dans le désert. Nous qui sommes des êtres ordinaires, nous sommes appelé à faire connaître aux nombreuses personnes que nous rencontrons celui qui est déjà là, au milieu de nous. Faibles, nous sommes forts. Tristes, nous sommes joyeux. Car le Seigneur vient, il fait germer la terre, il en fait à nouveau un jardin, son jardin. Viens vite, Seigneur Jésus !

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.