Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

19e dimanche du Temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 9 août

Homélie

L’Évangile de ce dimanche nous ramène dans la synagogue de Capharnaüm, où Jésus prononce un long discours sur le pain de vie. Se référant au passage biblique de la manne envoyée du ciel au peuple d’Israël dans le désert, Jésus s’applique à lui-même le contenu du message biblique : « Je suis le pain vivant descendu du ciel ». À ces mots, ceux qui l’écoutent commencent à murmurer. La même scène s’est produite au début de la vie publique de Jésus, lorsqu’il a fait son premier sermon. En entendant ses affirmations, les auditeurs se demandaient : « Comment peut-il affirmer qu’il descend du ciel ? Ne vient-il pas de Nazareth ? Ils sont nombreux à connaître ses parents; et même à se souvenir de tous leurs noms. Il n’est donc pas possible qu’il vienne d’en-haut ». Or le scandale (celui d’autrefois comme celui d’aujourd’hui et de toute l’histoire même) consiste justement dans le sens de cette affirmation : le fait qu’un homme faible et fragile - et dont les origines sont bien connues en tout cas - puisse descendre du ciel. Il était et il reste impensable que cet homme originaire de Nazareth puisse être le Fils de Dieu sur la terre. Il est difficile, pour ne pas dire impossible, sur le plan de la logique humaine, de penser que le ciel puisse se manifester par quelque chose de la terre. Et ce qu’on dit de Jésus doit s’appliquer aussi à son corps visible qu’est l’Église. Comment se peut-il qu’une communauté chrétienne si pauvre, ne possédant rien d’autre que de fragiles signes sacramentaux et le simple livre des Écritures, soit un instrument de salut ? Pourtant, ce mystère contient le cœur même de la foi chrétienne : l’infini choisit le fini pour se manifester ; la Parole qui a créé le monde choisit des paroles humaines pour se manifester ; celui qui crée toutes choses se rend réellement présent dans un peu de pain et un peu de vin ; le Seigneur du ciel et de la terre se rend présent là où deux ou trois sont réunis en son nom.
C’est pourquoi, encore de nos jours, nous assistons à ces « murmures » venant de Nazareth, de Capharnaüm et de tant d’autres villes. Eh bien, avant d’être un mystère incompréhensible pour notre raison, ce choix de Dieu est un insondable mystère d’amour : les hommes n’ont plus besoin de faire des efforts surhumains pour comprendre quelque chose du ciel, des sauts périlleux pour atteindre le Seigneur. Ils n’ont plus besoin de médiateurs subtils et lointains pour communiquer avec Dieu. Tous, grands et petits, savants et ignorants, riches et pauvres, saints et pécheurs, nous pouvons approcher de Dieu grâce au corps et aux paroles de Jésus ; oui, par les paroles et le corps du fils de Marie et de Joseph de Nazareth. L’apôtre saint Jean écrit : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à le connaître » (Jn 1,18). C’est pourquoi, si nous voulons voir le visage de Dieu, nous devons regarder les traits du Fils ; si nous désirons connaître la volonté de Dieu, nous devons découvrir celle du Fils ; si nous voulons comprendre l’action de Dieu, nous devons regarder les œuvres du Fils ; si nous voulons écouter Dieu, nous devons écouter son Évangile. Nous entendrons alors ces parole de Jésus à Philippe qui nous rempliront de consolation : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9).
« Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts ; mais ce pain-là qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas ». À la différence des habitants de Capharnaüm, le problème de ces paroles vient pour nous du fait que nous sommes habitués à les entendre, et que nous risquons de ne plus en saisir toute la force jaillissante. Or leur contenu est clair : pour le peuple d’Israël, Jésus est le salut tout comme la manne le fut dans le désert. Avant de nous surprendre sur le plan de la logique rationnelle, ce mystère devrait nous surprendre sur le plan de l’amour. Qui, en dehors de Dieu, aurait pu inventer un si grand mystère d’amour, qui va jusqu’à se rendre présent à ceux qu’il aime par le don de Jésus, de son corps et de son Évangile ? Vraiment c’est un mystère d’amour insondable ! Il est sans aucun doute inconcevable pour l’esprit humain. Aucun homme ne pouvait tant oser. Seul l’amour incroyable de Dieu envers les hommes a pu inventer et réaliser le don de son Fils, pain de la vie éternelle. Jésus ne cesse de le répéter. Il ajoute : « Moi je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Par lui, ce qui fut accordé à Moïse s’accomplit d’une manière bien plus totale. Celui qui s’attache à Jésus (qui « mange sa chair ») a la vie éternelle. L’Évangile ne dit pas qu’il « aura », mais qu’il « a » la vie éternelle dès maintenant, c’est à dire qu’il reçoit le don de la vie qui ne finit pas (dans le quatrième Évangile, « vie éternelle » est synonyme de vie divine). La note dominante du discours veut conduire l’homme à la rencontre avec Jésus, à l’union avec lui pour devenir une seule chose avec lui et vivre une vie qui n’a plus de fin ni de limites, même pas de limites temporelles. Nous comprenons pleinement alors la très haute exhortation que l’apôtre Paul adresse aux Éphésiens : « Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour comme le Christ : il nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire » (Ep 5,1-2).
En vérité, la vie de l’Église comme celle de chaque croyant est soutenue par ce « pain descendu du ciel ». Saint Jean Paul II, dans son encyclique sur l’Eucharistie, affirmait : « L’Eucharistie, présence salvifique de Jésus au milieu de la communauté des fidèles et sa nourriture spirituelle, est ce que l’Église a de plus précieux pour cheminer dans l’histoire » (n° 9). Les vicissitudes d’Élie préfiguraient déjà ce mystère. Le prophète, persécuté par la reine Jézabel, a dû fuir. Après une fuite exténuante, il s’est laissé tomber de fatigue et de tristesse, ne désirant plus que la mort. Alors que ses forces, surtout celles de l’esprit, s’épuisaient, voici qu’un ange du Seigneur descendit du ciel et le réveilla de la torpeur dans laquelle il était tombé. Il lui dit : « Lève-toi et mange ! ». Tout près de sa tête, Élie vit un pain et le mangea. Puis il retourna se coucher. L’ange dut revenir le nourrir signifiant ainsi ce besoin que nous avons d’être toujours réveillés par l’ange pour ne jamais cesser de nous nourrir du « pain de la vie ». Au fond, personne ne doit croire qu’il peut se suffire à lui-même ; tous nous devons sentir que nous avons toujours besoin d’être nourris. L’auteur biblique conclut : « Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu » (1 R 19,8). Le prophète a refait le chemin du peuple d’Israël dans le désert jusqu’à la montagne où Moïse avait rencontré Dieu. C’est l’image du pèlerinage de toute communauté chrétienne, de tout croyant. Le Seigneur Jésus, pain vivant descendu du ciel, devient notre nourriture pour nous soutenir dans notre marche vers la montagne de la rencontre avec Dieu.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.