Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

26e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 27 septembre

Homélie

L’Évangile de Marc nous présente Jésus qui continue de parler à ses disciples tout en poursuivant son chemin vers Jérusalem. La scène de dimanche dernier est encore bien présente à notre esprit. Jésus leur avait demandé de quoi ils discutaient en chemin, après l’annonce de sa passion Les disciples ne répondirent rien, car ils étaient pris par leur discussion pour savoir qui parmi eux serait le premier. Quelle tristesse pour Jésus ! Il a voulu leur confier son angoisse, et ils ne l’ont même pas considérée. Dans le passage de ce dimanche, Jean, l’un des Douze, qui s’était tu alors, cette fois-ci s’avance et, d’un ton assuré, lui dit : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom et nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent ». Pauvre Jean, il n’a rien compris ! Une fois de plus, Jésus les rassemble tous, et, patiemment, il les instruit et les corrige en leur enseignant la manière évangélique de voir et de juger la vie. Eh bien, c’est aussi ce qui arrive chaque dimanche lorsque le Seigneur rassemble ses disciples et parle à leur cœur en y semant la bonne semence et en déracinant les herbes amères qui empoisonnent leur existence autant que celle des autres.
Il n’est pas rare que nous raisonnions comme Jean. En vérité, ce n’est pas là la manière de défendre la vérité. En général, cette attitude vise plutôt à défendre ses privilèges, ses positions et ses convictions, sans regarder la substance des choses, autrement dit le salut des personnes. On ne défend pas la vérité en sauvegardant ses privilèges, quitte à faire fi des personnes. Pour montrer à quel point cette mentalité est enracinée dans le cœur des hommes, le livre des Nombres rapporte un épisode analogue, qui s’est passé au début de la marche du peuple d’Israël. On informe Josué que deux hommes, qui ne font pas partie du groupe des soixante-dix responsables d’Israël, se sont mis à prophétiser sans en avoir reçu le mandat. Sa réaction est immédiate. Fâché et inquiet, il court voir Moïse et lui demande d’empêcher de parler ces deux hommes qui ne font pas partie du groupe choisi. À ce chef jeune et zélé, Moïse répond ainsi : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » (Nb 11,29).
Ce qui préoccupe Josué, ainsi que Jean et les autres disciples (y compris maints d’entre nous), ce n’est pas la guérison des malades ou la libération de ceux qui sont possédés par des esprits mauvais, mais son propre groupe, son institution, ou mieux encore son intérêt et son pouvoir, garantis par le groupe ou l’institution. Ce n’est pas là la pensée de Jésus. Son cœur est beaucoup plus large que le cœur des disciples ; sa miséricorde envers les faibles et les pauvres est sans limites. Jésus répond donc à Jean et aux autres d’un ton décidé : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Le bien, où qu’il soit et quiconque le fasse, vient toujours de Dieu. Ceux qui aident les indigents, qui soutiennent les faibles, qui réconfortent les désespérés, qui exercent l’hospitalité, qui promeuvent l’amitié, qui œuvrent pour la paix, qui sont prêts au pardon, ceux-là viennent de Dieu.
Dieu brise tous les schémas. Il est présent partout où il y a l’amour, la bonté et la miséricorde. Dieu est dans cet assoiffé auquel on donne un verre d’eau, dans cet affamé auquel on offre un morceau de pain, dans ce désespéré auquel on adresse une parole d’amour. Sans être l’unique propriétaire de cette intuition, l’Église est la gardienne de sa vérité évangélique. A la lumière du don que Dieu lui a fait, elle doit la pratiquer et la prêcher avec force. Il serait vraiment triste de réduire la force miraculeuse de la miséricorde de Dieu à l’étroite mesure de nos schémas et de nos logiques. Jésus ne nous dit-il pas : « Le vent souffle où il veut et on entend sa voix mais on ne sait d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8) ? L’Esprit de Dieu est vraiment grand et il est sans limites. Heureux sommes-nous si nous savons le reconnaître et l’accueillir ! Bien plus, nous dit l’apôtre, nous devons faire attention de ne pas le contrister. Voilà pourquoi certaines disputes au sujet de telle ou telle expérience qui ne rentre pas dans nos schémas logiques d’interprétation sont tout à fait insensées !
Il nous faut une vision large qui nous fasse prendre conscience de l’action de l’Esprit de Dieu dans le monde. Nous ne devons pas nous attrister (à l’instar de l’apôtre Jean) lorsque nous voyons d’autres personnes qui ne font pas partie de notre groupe chasser des démons. Jésus s’est réjoui de voir que des gens nombreux étaient guéris et repartaient en bonne santé : il est écrit que « la joie du Seigneur, c’est l’homme vivant ». Grand fut son bonheur dans la création dès son premier jour et jusqu’au sommet de son œuvre, lorsqu’il créa l’homme et la femme. L’auteur biblique ne peut s’empêcher de remarquer : « Dieu vit que c’était bon ». Telle doit être aussi la joie du disciple. Oui, nous devrions tous nous réjouir du bien que nous voyons dans le monde, où qu’il soit accompli et quiconque l’accomplisse. Le bien provient toujours de Dieu qui est la « source de tout bien », ainsi que le chante la liturgie.
Les paroles très dures prononcées par Jésus dans la deuxième partie de cet Évangile soulignent par une hyperbole quelle doit être la voie du disciple : « Et si ta main t’entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d’être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne ». C’est le scandale qui consiste à faire tomber (ou du moins à ne pas soutenir) celui qui est faible et qui a besoin de réconfort. Nous pensons que le bonheur consiste à se garder soi-même, à marcher sans ennui au milieu du monde, à ne jamais rien perdre. C’est le contraire, dit Jésus. Le bonheur, c’est lorsqu’on se dépense pour l’Évangile, et qu’on donne sa vie pour les autres. Souvenons-nous des paroles du Seigneur rapportées par Paul : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35). C’est pour cela qu’il vaut la peine de faire des sacrifices. L’amour des autres demande toujours que l’on se coupe de quelque chose, il exige des renoncements. Bien sûr, il ne s’agit pas de se mutiler, mais de changer d’attitude au fond de son cœur. En général, nos yeux ne sont tournés que vers nous-mêmes ; nos mains ne sont actives que pour nos affaires ; nos pieds ne se déplacent que pour atteindre nos buts. Détournons au moins un œil de notre moi et nous serons sans aucun doute plus heureux. Employons au moins une main pour aider ceux qui souffrent et nous goûterons la joie même de Jésus. Mettons nos pas sur le chemin de l’Évangile et nous serons les témoins de l’amour de Dieu. Nous comprendrons ainsi ce que dit Jésus : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; celui qui perd sa vie à cause de l’Évangile la gardera ».

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.