Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

32e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 8 novembre

Homélie

Dans le verset qui précède le passage évangélique, nous trouvons une observation singulière : « Et la foule nombreuse l’écoutait avec plaisir » (12,37). Pourquoi donc ? Jésus touchait le cœur des gens parce qu’il les aimait au point de donner sa vie pour eux. Écouter l’Évangile et l’écouter volontiers, voilà qui est déterminant pour entrer dans le salut. Le livre de Ben Sirac exhortait déjà le sage à « écouter volontiers la parole divine » (6,35).
Nous sommes au terme du voyage de Jésus vers Jérusalem et l’opposition avec les scribes et les pharisiens en est à son comble. L’évangéliste saint Marc souligne les attitudes très différentes de la foule et de la hiérarchie religieuse. Cette différence n’est pas liée à une appartenance. L’Évangile de dimanche dernier parlait, par exemple, d’un scribe qui n’était « pas loin du Royaume des cieux ». Le nœud du problème réside dans le cœur de l’homme et dans la question de savoir s’il éprouve, oui ou non, le besoin d’être sauvé. Jésus écoute les questions de la foule qui le suit ; il ne veut pas décevoir son besoin ni l’abandonner à son destin. Un refus ou un manque d’attention envers ces demandes aurait signifié livrer cette foule aux mains des scribes et des pharisiens, ces mauvais bergers qui auraient abandonné tous ces gens au désespoir. L’indifférence n’est jamais neutre ; elle livre les plus faibles aux mains des « scribes ». Et chaque époque a ses scribes qui circulent en vêtements longs, occupent les premières places dans les assemblées ou les centres politiques et culturels, reçoivent les salutations et les hommages de la majorité des gens. Scribes et pharisiens sont ceux qui dictent ce que doit être le bonheur ou le malheur ; ceux qui gouvernent les goûts et les consciences des gens ; ceux qui nous dirigent par une autorité qui souvent nous échappe, mais à laquelle nous nous soumettons tout de même. Ce sont de véritables « maîtres à vivre ». Ils ont à leur disposition des moyens puissants, comme étaient forts et puissants les scribes du temps de Jésus. Autrefois comme aujourd’hui, par la pauvreté de la prédication évangélique, Jésus veut les déposséder de leur rôle de guides afin qu’ils n’imposent plus des fardeaux lourds et inutiles sur les épaules de gens désespérés. Lui seul est véritablement un bon berger.
Dans son réquisitoire, Jésus ne s’arrête pas, mais il poursuit : « Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement ». Les biens des veuves, c’est-à-dire de ceux et celles qui n’ont personne pour les défendre. Encore de nos jours, nombreux sont les veuves et les orphelins sans défense ; il s’agit parfois de pays entiers. Oui, il y a d’innombrables veuves comme la veuve de Sarepta, dont nous avons entendu le récit dans le Premier Livre des Rois. Beaucoup sont obligés de dire : « Je n’ai pas de pain. J’ai seulement dans une jarre, une poignée de farine et un peu d’huile dans un vase. Je ramasse deux morceaux de bois, je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons et puis nous mourrons ! » Dans d’innombrables maisons, pays, il n’y a rien à manger pour demain. Pas d’avenir. Qui regardera ces veuves ? Qui prendra soin d’elles ? Qui leur adressera au moins un regard ?
Jésus les regarde. Il les regarde comme il a fixé aujourd’hui son regard sur cette veuve qui apportait son offrande pour le temple. Jésus la voit déposer entre les mains du prêtre deux piécettes. Évidemment personne n’a prêté attention à elle. Elle n’appartient ni à une famille noble, ni à une maison royale pour attirer l’attention ; elle ne fait pas partie du monde des gens riches et célèbres pour qu’on la remarque. Elle ne compte pour rien du tout. Si un passant l’a vue, sans doute l’aura-t-il mal jugée. Qu’a-t-elle donc donné ? Rien que deux piécettes ! Rien du tout par rapport aux offrandes substantielles dont les riches faisaient étalage. Mais cette femme, insignifiante aux yeux de la plus part des gens, et peut-être même méprisée, Jésus la regarde avec affection et admiration. Lui seul. Les disciples non plus ne la voient pas. Nous pouvons imaginer Jésus qui, en voyant la scène, appelle ses amis afin qu’ils tournent leur regard vers cette veuve. Aux disciples, distraits ou attentifs uniquement à ce qui les impressionne, Jésus enseigne à regarder avec amour et attention même les plus petites choses. Avec la solennité des grands moments – loin du jugement des hommes ! – Jésus dit : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur le superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Elle n’a rien retenu pour elle, même pas l’une de ces deux piécettes. À la différence des autres (et de nous tous), elle a aimé Dieu de toute son âme et de toutes ses forces, jusqu’à donner tout ce qu’elle avait.
Ce n’est pas un hasard si un épisode aussi insignifiant (ou en tout cas si peu éclatant) est placé par l’évangéliste à conclusion de la vie publique de Jésus et de son enseignement au temple de Jérusalem. Contrairement à l’homme riche qui « s’en alla tout triste » parce qu’il avait de grands biens et qu’il voulait les garder pour lui (Mc 10,22), cette pauvre veuve, en donnant tout, nous enseigne comment aimer Dieu et son Évangile. Elle s’en alla heureuse. En réalité, elle n’était plus veuve. Aux yeux des hommes, elle pouvait paraître telle. Mais sur elle s’était posé le regard d’amour de Jésus. Nous goûterons au même bonheur si, comme elle, nous savons donner notre pauvre cœur tout entier au Seigneur.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.