Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

2e dimanche après Noël Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 3 janvier

Homélie

La liturgie nous plonge à nouveau dans le mystère de Noël, de cet Enfant « emmailloté de langes et couché dans une mangeoire ». En ces jours, nous pouvons faire nôtres les paroles du prologue de saint Jean lorsqu’il s’exclame : « Et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (1,14). Oui, nous aussi, nous avons contemplé la gloire de cet Enfant. Certes, il nous a fallu nous mettre en route. Comme les bergers, nous aussi, nous avons dû écouter les paroles de l’ange et laisser là nos troupeaux, nos paresses, nos habitudes, cet égocentrisme qui nous colle à la peau. Marie et Joseph ont d’ailleurs fait de même pour aller de la Galilée jusqu’à Bethléem. Les mages aussi se laissent conduire par l’étoile pour parvenir jusqu’à l’Enfant et pouvoir l’adorer.
Il y a pourtant une marche qui nous précède, un autre voyage avant le nôtre, c’est celui de Dieu lui-même. Oui, bien avant nous, le Seigneur s’est mis en route ; il a entrepris ce voyage qui l’a conduit parmi les hommes en gagnant l’extrême périphérie de la terre. La Parole de Dieu que nous venons d’entendre nous ouvre une vue sur ce voyage du Seigneur qui descend à notre rencontre. C’est un voyage passionné, rempli d’amour, une descente vers le point le plus bas de l’humanité, vers la périphérie la plus extrême. Il n’a rien gardé pour lui-même. Sa seule ambition est d’être à nos côtés pour nous sauver. Le livre de Ben Sirac le Sage nous parle de la Sagesse qui « sort de la bouche du Très-Haut » et qui soutient toutes choses. L’évangéliste saint Jean affirme également, dans son prologue, qu’ « Au commencement était le Verbe et que le Verbe était auprès de Dieu […]. Il est venu parmi les sien […]. Il a habité parmi nous ». Ben Sirac nous rappelle l’ordre donné par le Seigneur à la Sagesse : « Viens t’établir parmi les fils de Jacob, reçois ta part d’héritage en Israël », lui dit le Seigneur. Et la Sagesse de répondre : « Ainsi il m’a fixée dans Sion, il m’a fait demeurer dans la cité bien-aimée ». La petite ville de Sion, la modeste nation de Jacob sont devenues la demeure de Dieu sur cette terre.
De la même manière, nous qui sommes de petites gens bien modestes, faibles et pécheurs, nous avons pourtant été choisis par Dieu afin que sa Parole puisse venir demeurer parmi nous et que nous devenions son peuple, le sanctuaire de sa Parole. Nous sommes ce lieu que Dieu désire, le terme de son voyage ainsi que l’écrit encore Ben Sirac : « Il m’a fait demeurer dans la cité bien-aimée, et dans Jérusalem j’exerce ma puissance. Je me suis enracinée dans un peuple glorieux, dans le domaine du Seigneur, dans son patrimoine ». Oui, nous sommes devenus le peuple de Dieu, choisis par grâce, appelés « cité bien-aimée » de Dieu et son « peuple glorieux » pour communiquer sa Parole à tous les hommes jusqu’aux périphéries les plus extrêmes. C’est une tâche élevée, qui nous pousse hors de nos petites cloisons, pour nous faire entreprendre ce voyage que Dieu lui-même a entrepris le premier. C’est une haute vocation que celle qui nous est confiée à nouveau à l’occasion de cette Nativité du Seigneur.
Avec l’apôtre Paul, nous bénissons le Père qui est aux cieux, car « en Lui (le Christ) il nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons dans l’amour saints et irréprochables sous son regard ». C’est un choix du Seigneur qui va bien au-delà de nos mérites. Il veut que nous soyons « saints et irréprochables », c’est-à-dire justement « fils », tout comme Jésus. Et c’est à Noël que nous vivons cette nouvelle naissance. Cet Enfant doit naître dans le cœur de chacun de nous. Un sage chrétien de l’antiquité disait : « Si le Christ naissait mille fois à Bethléem, sans naître dans ton cœur, tu serais perdu à jamais ». Cette nouvelle naissance advient chaque fois que nous accueillons en nos cœurs la Parole de Dieu. Oui, chaque fois que nous l’écoutons avec humilité et disponibilité, c’est Noël. La Parole nous fait renaître, ainsi que l’écrit l’évangéliste saint Jean : « Mais tous ceux qui l’ont reçu […], il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu ». La Parole de Dieu est à l’origine de notre filiation et de notre fraternité, elle nous engendre à une vie nouvelle et devient cette force qui nous fait dépasser les frontières du mal, faisant de nous des témoins de l’amour et de la paix. Que signifie qu’elle nous donne « de pouvoir devenir enfants de Dieu » ? Cela veut dire que la Parole nous enfante comme fils de Dieu et comme membres de son peuple saint, d’un peuple qui devient le sanctuaire de l’Évangile pour le monde. Mais il y a aussi un autre pouvoir : celui qui est fils de l’Évangile et se laisse enfanter à nouveau par la Parole de Dieu devient à son tour capable d’en engendrer d’autres à la vie. Grégoire le Grand disait que la Parole croît en nous, qui la lisons. Cette croissance n’est pas que pour nous, elle sert également à faire naître d’autres personnes à la foi. Il y a donc un pouvoir maternel confié à tous ceux qui laissent la parole transformer leur cœur. C’est ce qui arrive aux bergers après qu’ils ont vu l’Enfant. L’évangéliste observe qu’ils rapportaient tout ce qui leur avait été dit et que tous ceux qui les entendaient s’étonnaient de ce que les bergers annonçaient. De la Parole entendue naît un peuple de fils qui ont le pouvoir de transformer le monde, de changer l’histoire en la délivrant du péché, de la tristesse et de la violence.
À Noël, et aussi en ce dimanche, la première page de l’Évangile nous est ouverte et donnée : c’est celle de la naissance de Jésus qui vient faire sa demeure parmi nous. Nous pouvons tous repartir de cette toute première page ; de là, nous pouvons tous recommencer à écrire notre vie, à grandir jour après jour ainsi que le faisait cet Enfant. Si, jour après jour, page après page, nous parcourons le petit livre des Évangiles en essayant de le mettre en pratique, l’amour qui sauve grandira en nous et autour de nous. Au cours de l’année qui s’ouvre devant nous, fidèlement, le Seigneur nous donnera l’Évangile tant dans la sainte liturgie que dans la prière quotidienne. N’ayons pas peur de l’accueillir ! Ne craignons pas sa parole ! Elle ne va pas nous voler notre vie, nos liens, notre joie. Bien au contraire, l’Évangile donne à quiconque l’accueille cette prophétie nouvelle dont le monde a besoin afin que grandissent partout l’amour, la paix et la joie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.