Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

4e dimanche de Pâques Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 17 avril

Homélie

En ce jour de sabbat, dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, ancienne ville située au cœur de l’Asie Mineure (l’actuelle Turquie), il se produit un événement qui n’appartient pas seulement aux origines de l’histoire de la communauté chrétienne : c’est la sortie de l’Église du judaïsme. Il y avait dans cette synagogue des femmes pieuses de haut rang et des hommes habitués à se rencontrer entre eux ; c’était un groupe bien formé et compact, qui croyaient tous dans le Dieu unique, chose évidemment belle et singulière sur une terre d’incrédules et de païens. Dans cette assemblée de personnes religieuses et croyantes, se trouvent Paul et Barnabé et avec eux « presque toute la ville », désireuse d’écouter l’annonce évangélique. « A la vue de cette foule », écrit l’auteur des Actes des Apôtres (13,14.43-52), les Juifs furent remplis de jalousie et répliquaient par des blasphèmes aux paroles de Paul.
Cette histoire, apparemment lointaine, se répète en vérité tout au long des générations, avec des modalités diverses. En effet, les croyants de la synagogue d’Antioche sont ces croyants de toute heure, de toute génération, pour lesquels la parole évangélique est quelque chose qu’ils possèdent déjà, qu’ils connaissent déjà, au point que non seulement ils ne ressentent plus le besoin d’écouter, mais, parfois ils le font, qu’ils n’écoutent pas avec le cœur et la disponibilité au changement. Quand la Parole les arrache à la sagesse de leur loi et de la concentration sur eux-mêmes, ou bien quand l’Évangile renverse les frontières du groupe, du clan, de la race, de la nation, ceux-là réagissent en répliquent par des blasphèmes. L’événement survenu à Antioche est un avertissement pour tout croyant, pour toute communauté ecclésiale, et pourquoi pas, aussi pour cette mentalité individualiste qui met en avant ce qui lui est particulier, qui s’affirme de plus en plus. Croire que l’on connaît déjà le Seigneur et qu’on le possède, en bloquant ainsi l’appel continu à la conversion du cœur qui nous invite chaque jour à dépasser nos limites, c’est contredire l’Évangile, et au fond, lui répliquer par des blasphèmes. La vie qui consiste à être disciple de Jésus et de son Évangile n’est pas la sécurité d’une appartenance, ni l’acquisition tranquille d’une ancienne prédilection. Il y a une fatigue à écouter et une urgence à changer notre cœur pour être disciple. Dans l’Évangile Jésus dit : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent » (Jn 10, 27-30). Être fidèle au Seigneur veut dire écouter sa voix et le suivre chaque jour, partout où Il nous conduit. C’est l’exact contraire du fait de rester paresseusement et orgueilleusement assis dans la synagogue d’Antioche. À ceux qui l’écoutent et à ceux qui le suivent (la seule façon de le suivre est de l’écouter quand il parle et de marcher sur les routes du monde), il promet la vie éternelle : aucun de ceux qui lui appartiennent ne se perdra, dit Jésus avec l’assurance de celui qui sait posséder un pouvoir plus fort même que la mort. Il ajoute : « et nul ne les arrachera de ma main ». Il s’agit d’un pasteur bon, fort et jaloux de ses brebis. La vie de ceux qui l’écoutent repose entre les mains de Dieu ; des mains qui n’oublient pas et qui savent toujours soutenir.
L’Apocalypse (7, 9.14-17) ouvre devant nos yeux la vision d’une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue ; debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches » (v. 9). C’est l’image de la fin de l’histoire, mais aussi de son but : cette foule est ce vers quoi nous conduit le Bon Pasteur. Et c’est précisément cette vision que les croyants et les hommes de bonne volonté sont appelés à réaliser dès à présent, en particulier en ce moment de l’histoire, dans lequel nous voyons un monde où les individus et les nations (y compris les groupes ethniques) sont davantage enclins à la revendication de leurs droits qu’à la communion. Toutefois, ce qui reste souvent passé sous silence, c’est précisément cette vision de l’unité du genre humain qui est, à la fin, « la mission historique » de Jésus. L’Apocalypse représente le contraire de ce qui arrive aux juifs d’Antioche de Pisidie ; la prédication renversa les frontières étroites de ces personnes religieuses et se projeta vers le vaste monde des hommes. L’Évangile élargit le cœur de chaque croyant, car il arrache la racine amère de l’individualisme égoïste et violent. Dans le cœur de chacun des membres de cette « foule » dont parle l’Apocalypse (en font également partie ceux qui, sans le savoir, sont animés par l’esprit de Dieu), on recueille le souffle universel qui sous-tend le cœur même du Bon Pasteur. En ce dimanche, l’Église invite à prier pour les prêtres et pour leur charge pastorale. C’est une prière qui nous concerne, car nous savons bien que tous, et eux en particulier, doivent vivre le souffle de cette charité universelle caractéristique de l’Évangile chrétien.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.