Parole de Dieu chaque jour

Prière avec Marie, mère du Seigneur
Parole de dieu chaque jour
Libretto DEL GIORNO
Prière avec Marie, mère du Seigneur
Mardi 17 mai


Lecture de la Parole de Dieu

Alléluia, alléluia, alléluia.

L'Esprit du Seigneur est sur toi.
Celui qui naîtra de toi sera saint.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Jacques 4,1-10

D'où viennent les guerres, d'où viennent les batailles parmi vous ? N'est-ce pas précisément de vos passions, qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez et ne possédez pas ? Alors vous tuez. Vous êtes jaloux et ne pouvez obtenir ? Alors vous bataillez et vous faites la guerre. Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et ne recevez pas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions. Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié pour le monde est inimitié contre Dieu ? Qui veut donc être ami du monde, se rend ennemi de Dieu. Penseriez-vous que l'Écriture dise en vain : Il désire avec jalousie, l'esprit qu'il a mis en nous ? Il donne d'ailleurs une plus grande grâce suivant la parole de l'Écriture : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne sa grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs ; sanctifiez vos cœurs, gens à l'âme partagée. Voyez votre misère, prenez le deuil, pleurez. Que votre rire se change en deuil et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera.

 

Alléluia, alléluia, alléluia.

Nous sommes, Seigneur, tes serviteurs
qu'il nous advienne selon ta Parole.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Les paroles de Jacques sont fortes lorsqu’il voit les croyants, trop accaparés par leurs désirs égoïstes, briser la communion avec Dieu et entre frères et sœurs. Il est aisé d’introduire jusque dans la communauté chrétienne la mentalité du monde, la logique de division et d’opposition, d’imposer son propre intérêt aux autres, d’y laisser s’installer le manque d’amour et la perte de l’unité. En ne vivant plus que pour elle-même, entièrement prise par ses problèmes internes, la communauté finit ainsi par devenir stérile. Dans un langage hyperbolique, Jacques montre les mauvais fruits d’une fausse sagesse. La convoitise conduit en effet à tuer, l’envie à combattre les autres. La prière elle-même est vidée de son sens et perd toute sa force : « Vous n’obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise ». Celui qui se laisse conduire par l’esprit du monde s’éloigne de Dieu au point de le haïr en commettant un véritable adultère, observe Jacques. L’amour du Seigneur, en effet, relève de ces amours qui nous prennent tout entier, ainsi qu’on le redit souvent dans les Écritures : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toutes tes force » (Mt 22, 37). Ce commandement est notre réponse à l’amour de Dieu qui nous a aimés le premier ; c’est pourquoi son amour est marqué par une profonde « jalousie ». Oui, Dieu veille sur le pacte d’amour qu’il a conclu avec tout croyant et il demande compte de chaque rupture. Il connaît notre faiblesse et notre misère, mais il ne les méprise pas. Au contraire, il se penche vers nous avec amour pour nous rendre forts de sa force. Et si Dieu « s’oppose aux orgueilleux », c’est peut-être l’orgueilleux qui s’oppose encore plus à Dieu quand il ne se laisse pas aimer ni secourir. Les pauvres et les faibles, au contraire, séduisent Dieu par leur faiblesse et l’attirent au point qu’il se penche sur eux. Jésus nous apprend comment être devant Dieu et devant les hommes : « Apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Nous soumettre à Dieu qui nous aime jusqu’à nous donner son Fils, voilà le chemin sûr que le disciple doit emprunter pour parvenir au salut. Mais il n’est pas possible de dire « oui » à Dieu s’il n’y a pas en même temps un « non » dit à Satan. Personne ne peut se soustraire à ce choix. Jésus lui-même a dit : « On ne peut servir deux maîtres » (Mt 6, 24). Et c’est vrai, Dieu suffit au croyant car, ainsi que Paul l’affirme aux Romains : « Que dire après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? » (Rm 8, 31). Non seulement nous ne serons pas vaincus, mais nous verrons nous aussi « Satan tombant du ciel » (cf. Lc 10, 18). S’humilier devant le Seigneur veut dire reconnaître sa propre misère et son péché : « Affligez-vous, lamentez-vous et pleurez », écrit Jacques. Celui qui a un tel esprit sait comment s’approcher du Seigneur ; et, s’approchant, il découvre qu’en vérité le Seigneur s’est déjà approché de lui pour toucher son cœur et le sauver. Reconnaître notre dette devant Dieu nous permet également de reconnaître notre dette envers nos frères et sœurs. Jacques nous met en garde contre la médisance, les litiges, un jugement méprisant, la diffamation, la calomnie de nos frères, car tout cela vient de l’éloignement de Dieu, du fait de vouloir prendre sa place ou du moins le centre de la scène. Nous savons combien le jugement est facile, le fait de chercher la paille dans l’œil de notre frère. À ceux qui tombent sottement dans ce travers, Jacques dit très clairement : « Qui es-tu, toi qui juges ton prochain ? ». Il nous rappelle que l’amour de Dieu et du prochain est l’essence de la loi et la voie du salut. Nous sommes libres d’aimer toujours, si nous sommes libres des jugements qui nous emprisonnent en intoxicant nos cœurs et qui nous rendent incapables d’aimer l’autre qu’ils déforment et éloignent.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.