Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

15e dimanche du Temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 10 juillet

Homélie

Ce dimanche est marqué d’une manière toute spéciale par la dimension de la miséricorde. L’Évangile du bon Samaritain le rattache étroitement au thème du jubilé que nous célébrons. Un docteur de la loi interpelle Jésus au sujet du salut. C’est une question qui devrait résonner plus souvent parmi nous aussi. Trop souvent nous pensons comme allant de soi quelque chose qui ne va pas du tout de soi : notre salut. Le docteur de la loi interpelle Jésus par des mots élevés et très vrais : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle? » (v. 25). Ce sont des mots que d’autres aussi avaient dit à Jésus ; souvenons-nous du jeune homme riche. Mais chez ce docteur de la loi, le cœur n’est pas sincère. À la réponse de Jésus sur le primat du commandement de l’amour, il essaie de se justifier : « Et qui donc est mon prochain? » (v. 29). Comme dans le cas du jeune homme riche, Jésus lui répond par une parabole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits » (v. 30). Il parle d’une route que tout le monde connaissait, et il fait le récit d’un événement qui devait se produire assez souvent : un homme est enlevé, malmené, laissé le long de la route, à demi mort. Cet homme est seul ; mais en lui, nous voyons tant d’autres hommes et femmes, petits et grands, jeunes et âgés, laissés à demi-morts sur les routes de ce monde. A ses côtés, il y a des millions de réfugiés fuyant leurs pays ; des condamnés à mort isolés de tous ; il y a parfois des peuples entiers écrasés par la guerre et laissés aux marges de l’histoire ; il y a tous ceux qui meurent de faim et de tortures, de violence et d’abandon. Cette route est vraiment très large. Et nombreux aussi sont les prêtres et les lévites qui poursuivent leur chemin en allant de l’autre côté de la route où gisent les pauvres. L’Évangile note que ces deux-là passaient pourtant sur cette « même route » ; comme pour dire que cet homme à demi-mort ne leur était pas inconnu, il n’était pas éloigné au point de pouvoir l’ignorer. Les pauvres, désormais, nous sont connus, la télévision et les journaux parlent d’eux, ils ne sont pas loin de nous. Et pourtant, pris dans le brouillard de nos habitudes, nous passons d’ordinaire de l’autre côté, nous allons tout droit vers d’autres intérêts. Le prêtre et le lévite n’aimaient qu’eux-mêmes et leurs propres engagements rituels. Il est facile d’imaginer qu’ils devaient se rendre au temple et donc qu’ils ne pouvaient pas « se salir les mains » en touchant un blessé. Ils savaient bien que les pauvres existent et sans doute en avaient-ils aidé l’un ou l’autre, parmi ceux qui s’arrêtaient à proximité du temple. Mais le long de cette route, ils ne pouvaient pas s’arrêter ; et d’abord, qui était donc cet étranger ? Il ne parlait peut-être même pas leur langue, c’était un inconnu. Que de motivations surgissent dans le cœur et dans l’esprit alors qu’on passe à côté de ces gens ! Et l’on ne s’arrête jamais, car c’est toujours le souci pour nous-mêmes et pour notre sécurité qui prime. D’ailleurs, celui qui est pris par lui-même ne s’aperçoit que de lui-même et vit sans compassion pour autrui. Nous savons tous par expérience combien nous sommes prêts à nous attendrir sur nous-mêmes, alors qu’il est difficile de nous attendrir sur autrui ! Le prêtre et le lévite ne sont pas touchés et l’homme à demi-mort reste là, tout seul. Heureusement, un Samaritain passe, et, dès qu’il voit l’homme à demi-mort, pris ému de compassion, il descend de sa monture, s’approche et lui prête les premiers secours pour le transporter ensuite dans une auberge. Tant de générations chrétiennes ont vu Jésus lui-même dans ce Samaritain qui réagit au malheur au milieu de l’indifférence du monde ; il est écrit qu’il s’est mis à soigner ceux qui avaient besoin de guérison, qu’il s’est ému de compassion devant les foules fatiguées et abattues, livrées à elles-mêmes comme des brebis sans berger. Jésus est compatissant; en effet, « étant dans la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’est abaissé, prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 6). Et aux disciples de tous les temps (y compris à nous), il donne en héritage sa compassion afin qu’ils continuent de s’arrêter, comme lui, sur les bords des routes de la vie et d’y recueillir tous ceux qui ont besoin de salut. C’est lui, en effet, qui, au cours des années de notre histoire, nous désigne les pauvres gisant à demi-morts le long de notre chemin et il nous apprend à nous arrêter. C’est lui qui a ouvert nos yeux pour que nous ne soyons pas repliés sur nous-mêmes ; c’est lui qui tant de fois a conduit des pauvres jusqu’à nos portes pour que nous les accueillions. Oui, cette auberge dont parle l’Évangile et où le Seigneur conduit l’homme à demi-mort, c’est nous-mêmes, c’est la communauté des disciples. Le Seigneur Jésus, tel le bon Samaritain, confie aux aubergistes de cette auberge l’homme à demi-mort, épuisé et blessé. Et chaque jour, il ne cesse de nous redire : « Prends soin de lui ! ». Et pas seulement cela. Il nous donne, en plus, deux pièces d’argent. Oui, les deux pièces de la compassion de Jésus, en vérité, suffisent pour aider, réconforter et guérir les plus faibles. Et il ajoute ensuite : « Tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai » (v. 35). S’il faut davantage de compassion, Jésus lui-même continuera de nous la donner ; ce qui compte, c’est d’être toujours prêts, de veiller à la porte, attentifs au Samaritain ou au pauvre qui frappe. Voilà le sens de notre vie dans le monde : être, comme cette auberge évangélique, une école d’amour et de compassion, capable d’accueillir et d’abriter les pauvres et les faibles. Le Seigneur, en nous les confiant, nous arrache au triste destin de ce prêtre et de ce lévite, des hommes froids et malheureux, et nous fait participer à son amour et à la fête que l’on vit dans cette auberge. Oui, la fête des humbles et des faibles rassemblés par le Seigneur. En ce dimanche, le bon Samaritain revient au milieu de nous une fois de plus ; il revient en maître de charité, afin que chacun de nous apprenne à suivre ses traces, ouvre ses mains pour recevoir les deux pièces et ouvre son cœur pour vivre sa compassion. Nous entendrons alors encore résonner avec force l’invitation de l’Évangile : « Va, et toi aussi, fais de même ! » (v. 37).

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.