Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

23e dimanche du Temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 10 septembre

Homélie

« La charité accomplit la Loi », écrit Paul aux romains. Cette affirmation va bien au-delà de la logique légaliste imposée par les pharisiens. L’apôtre, faisant la synthèse de la doctrine évangélique, invite à s’éloigner d’un comportement moralisateur rigide et étroit pour s’ouvrir à des perspectives plus larges et joyeuses. C’est ainsi que saint Augustin, liant cette pensée paulinienne à la liberté chrétienne, a pu écrire la fameuse phrase : « Aime et fais ce que tu veux ». Prenons garde que cette affirmation sur la liberté totale du chrétien ne veut pas dire absence d’obligations. Paul ajoute immédiatement : « N’ayez aucune dette entre vous si ce n’est celle de l’amour mutuel ». Les chrétiens ont donc une dette, et c’est la seule : l’amour mutuel. Les chrétiens, libérés de tout autre lien, sont tenus par cette obligation. On pourrait dire, en d’autres mots, que le prochain a un droit sur chacun de nous, celui de l’amour, le droit à notre amour, le droit d’être aimé. Cette affirmation forte de Paul s’oppose à notre mentalité égoïste opiniâtre.
La liturgie de ce dimanche nous rejoint alors que nous sommes sur le point de reprendre notre vie ordinaire après la pause de l’été. Nous nous plongeons à nouveau dans nos itinéraires personnels, prêts à nous passionner pour nos perspectives et nos projets. Et le prochain ? Et la dette de l’amour mutuel, qu’en faisons-nous ? Nous nous contentons souvent de penser que nous n’éprouvons pas de forte aversion envers les autres. Mais cela veut dire que, tout au plus, notre vie s’écoule en parallèle des vies de ceux qui nous sont proches, voire à contre-sens, comme nous devons souvent le constater dans notre relation avec les plus faibles, surtout s’ils ne sont pas des nôtres. Dans notre société, si le sens du respect de l’autre semble augmenter, la distance, l’indifférence et la violence augmentent aussi. On peut certes aussi s’intéresser aux autres de manière désagréable, par les critiques sournoises, la médisance, la malveillance etc. Le respect est déjà une belle conquête. Mais l’Évangile dit que cela ne suffit pas, du fait précisément du droit qu’a l’autre à notre amour. Cette affirmation, une des plus fortes de l’Évangile, compromet nos vues solitaires et nos destins parallèles.
L’Évangile de Matthieu (18, 15-20) que nous venons d’entendre en ce dimanche nous rappelle les paroles de Jésus sur la correction et sur le pardon fraternels. Elles sont exactement sur la même ligne que l’amour pour le prochain. Il y a, de fait, une manière de ne pas dire les choses qui n’est pas liée au respect mais à l’indifférence. Et une autre manière de dire qui manifeste au contraire un intérêt sincère et un sens du devoir envers les autres. Chaque croyant a le devoir de corriger son frère quand il se trompe, de même que chacun a le droit d’être pardonné. Malheureusement, nous vivons dans une société qui connaît de moins en moins le pardon parce qu’elle ne connaît pas cette dette d’amour. La Parole de Dieu en ce dimanche nous interroge profondément. Dans un monde toujours plus interdépendant mais aussi compétitif, il faut apprendre que pour être vraiment libres et pour bâtir une société vraiment civile, nous devons devenir des esclaves de l’amour mutuel. L’utopie du respect intégral des droits de chaque homme et de chaque femme passe par la reconnaissance par tous d’un unique devoir incontournable : respecter le droit de l’autre à être aimé. Ce droit est intimement lié à une vie humaine en commun pleinement libérée des nombreuses menaces tant extérieures qu’intérieures.
L’image parfaite de cette vie commune est celle de l’unité des disciples qui prient ensemble : « En vérité je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, mon Père qui est aux cieux vous l’accordera ». Ce sont des paroles qui engagent. L’accord des disciples pour demander la même chose, quelle qu’elle soit, « oblige » Dieu lui-même à l’accorder. Dieu donne aux hommes unis dans une seule volonté un pouvoir immense. Et si cela ne se produit pas, nous devons nous interroger sur notre manière de prier, peut-être viciée à la base par notre individualisme et notre indifférence. La liturgie dominicale peut être perçue de manière individualiste : chacun y va pour soi et pour son intérêt propre. La sainte liturgie, au contraire, est le moment par excellence de l’unité et de l’harmonie dans la prière et la supplication. Si notre prière semble ne pas avoir de réponse, c’est aussi parce que nous ne nous interrogeons pas assez sur notre prochain, sur celui qui est dans le besoin et qui attend qu’on se souvienne de lui. Même le miracle de la paix dépend de cet accord dans la prière.

PAROLE DE DIEU CHAQUE JOUR : LE CALENDRIER

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.

PAROLE DE DIEU CHAQUE JOUR : LE CALENDRIER