change language
vous êtes dans: home - l'oecum�...dialogue - rencontr...tionales - munich 2011 newslettercontactslink

Soutenez la Communauté

  

Les arrivées des premiers couloirs humanitaires 2018 en Italie. La nouvelle phase du projet, devenu un modèle d'accueil et d'intégration pour l'Europe

"PAIX SUR TOUTES LES TERRES" : 1er janvier, une marche pour un monde qui sache accueillir et intégrer

Le premier jour de l'année nouvelle, manifestations sur tous les continents pour soutenir le message du pape François

De l'Indonésie au Salvador, de l'Allemagne au Mozambique, voici les nouvelles galeries d'images des repas de Noël de Sant'Egidio dans le monde

Des photos continuent d'affluer de tous les continents, regardez-les sur notre carte interactive!

Galerie de photos et vidéos du repas de Noël à Santa Maria in Trastevere

Visite virtuelle de la crèche de Sant'Egidio : Jésus accueilli par les pauvres, les malades, les sans logis et les hommes de toutes confessions

Sant'Egidio et la Muhammadiyah signent à Djakarta un nouvel accord pour la paix et le dialogue interreligieux

une délégation de la Communauté menée par Marco Impagliazzo se trouve en Indonésie

Sant'Egidio au conseil de sécurité de l'ONU pour un point sur la République centrafricaine

Mauro Garofalo : "Le succès de ce premier désarmement garantit la crédibilité de l'ensemble du processus en actes"

Donner à manger aux personnes âgées au Mozambique : distribuitions d'aides alimentaires aux plus pauvres dans la ville de Beira

Aidons les réfugiés rohingyas au Bangladesh

La Communauté de Sant’Egidio lance une collecte de fonds pour envoyer des aides dans les camps de réfugiés au Bangladesh, en collaboration avec l’Eglise locale

Tous les textes de la rencontre #Pathsofpeace

L'assemblée d'inauguration de la rencontre internationale Chemins de Paix

Chemins de 2017 : tout sur la rencontre internationale des religions du monde pour la paix

Le programme, les intervenants et les événements en direct streaming

Global friendship, #MoreYouthMorePeace : le message et l’engagement des Jeunes pour la paix à Barcelone

rendez-vous l’année prochaine à Rome !

 
version imprimable
13 Septembre 2011 11:00 | Camp de concentration de Dachau

Official Ceremony at the Dachau Concentration Camp Memorial Site - Franz Rosenbach



Franz Rosenbach


Testimone, Associazione dei Sinti e Rom, Germania

Je m’adresse à vous en tant que l’un des rares survivants du génocide perpétré contre notre minorité et je voudrais témoigner des crimes commis à l’encontre de notre peuple et à l’encontre de nos compagnons dans la douleur, les Juifs, à l’époque du national-socialisme.
Je vivais à cette époque avec ma famille dans un village de Basse- Autriche, j’allais encore à l’école et mon père travaillait dans le bâtiment. Après ma scolarité, j’avais trouvé un emploi auprès de la Compagnie des Chemins de Fer Autrichiens. En 1942 mon père a été tout d’un coup  arrêté, j’avais alors 15 ans.
Une année plus tard - en mars 1943 - j’ai été arrêté moi aussi, directement sur mon lieu de travail et déporté à Auschwitz- Birkenau, dans le camp dit «   camp des  familles gitanes «  avec ma mère, mon oncle et ses enfants. Mes 3 sœurs aînées avaient déjà été envoyées à Birkenau et c’est elles qui m’ont appris que notre père avait été battu à mort par les SS, 2 jours avant mon arrivée.
Ce camp nommé le «  Camp des Familles gitanes » était situé directement à côté de la partie du camp où étaient internés les Juifs, dont nous étions séparés par une clôture électrique. Dans notre baraque, nous étions 500 à 600 personnes, entassées dans les châlits. L’humidité et le froid étaient insoutenables.
Très vite après mon arrivée, j’ai été envoyé au travail obligatoire, dans le commando chargé de la construction des canalisations de Birkenau, ce commando était composé uniquement de Sinti et de Roma (de Tsiganes et de Gitans). Nous n’avions pas de chaussures, pas de chaussettes et par tous les temps, nous devions sans arrêt creuser dans la glaise. Les prisonniers, déjà très amaigris, étaient poussés au travail jusqu’à épuisement à coups de gros bâtons.

Tous les soirs, nous devions ramener des morts au camp et qui n’a pas vécu cela ne peut pas s’imaginer ce que cela représente. La route du camp était jonchée de morts  et la nuit, quand tout était gelé, les cadavres raidis par le gel étaient ramassés et jetés sur des camions qui les emportaient…

Un jour nous avons été désignés pour un transport vers Buchenwald, soi disant pour y travailler. Ma mère pleurait  au moment de mon départ et elle m’a dit de bien faire attention à moi: Je ne l’ai jamais revue. Lors de la  «fermeture» du camp des familles gitanes, dans la nuit du 2 au 3 août 1944, elle a été envoyée  dans la chambre à gaz par les SS, et avec elle 2800 autres personnes appartenant à notre peuple.

A Buchenwald, je devais travailler dans la carrière et remonter tous les jours les blocs de pierres : Ma baraque se trouvait en bas, au bord de la forêt, dans ce que l’on appelait le «petit camp».



Fin 1943, nous avons été transportés dans des wagons à bestiaux vers le camp de Mittelbau–Dora qui était à ce moment-là une annexe de Buchenwald. Affecté au commando 11, je devais travailler dans la mine comme fraiseur et je devais déblayer les gravats. Il y avait souvent des accidents et de nombreux prisonniers sont morts dans la mine. Nous travaillions en plusieurs équipes; après 8 à 10 heures de travail harassant, un vrai travail d’esclave, les prisonniers, couverts de la poussière blanche de la mine, après un repas misérable, tombaient de sommeil, complètement épuisés, ils n’avaient le plus souvent que la peau et les os.
Ceux que l’on appelait les «Muselmänner », les tsiganes musulmans, étaient particulièrement exposés à la vindicte des SS et n’avaient pratiquement pas de chance de survie; à Dora, celui qui n’était plus capable de travailler était perdu.

Dans leur désespoir, certains prisonniers tentaient de s’évader, presque toujours en vain. Je me souviens encore exactement comment un prisonnier tsigane, qui avait tenté de s’enfuir, a été battu férocement par un SS. Ce prisonnier a dû se placer directement devant la clôture électrique et devait crier sans arrêt «Hourra, me voilà !»,
jusqu’à ce qu’il tombe d’épuisement puis il a été pendu dans  la cour de l’appel. Il y avait aussi des jours où nous devions rester des heures, morts de peur, debout en attendant l’appel. Beaucoup sont tombés d’épuisement et sont morts.

Fin 1944, alors que le front russe se rapprochait de plus en plus, nous devions être transférés dans le camp de Neuengamme, près de Hambourg.
Nous sommes partis environ 500 personnes de Harzungen, »accompagnés «  par un commando de SS. Nous devions marcher des jours entiers alors que nous étions complètement épuisés. La nuit, nous dormions dans les forêts. Celui qui ne pouvait pas continuer devait  s’asseoir devant un fossé et recevait une balle dans la nuque.
Les unités du Volkssturm devaient ensuite ensevelir les cadavres le long de la route.
Quand nous sommes arrivés à Oranienbaum, nous n’étions plus que quelques-uns et nous étions cachés dans un fossé et censés arrêter les chars russes pendant que les SS prenaient la fuite.
J’ai réussi à m’enfuir dans la forêt et à rentrer en Autriche. Lors de ma libération, j’avais 18 ans mais dans mon village natal, je n’ai d’abord retrouvé personne de ma famille. Ce n’est qu’en 1950 que j’ai retrouvé par hasard 2 de mes sœurs à Nuremberg. Nous 3, nous étions les seuls membres de toute notre famille qui avaient survécu au génocide.

Mesdames, Messieurs, pour nous, les rares survivants de l’Holocaust, il n’y a jamais eu de véritable libération. Il y a des choses vécues et des souvenirs de ce temps-là dont on ne peut se débarrasser et qui reviennent toujours dans les heures de la nuit

Il m’a fallu plus de 40 ans, avant de pouvoir parler des terribles évènements de cette époque.  Aujourd’hui je témoigne dans les écoles, devant des classes, pour montrer aux jeunes générations comment - comme c’est dit dans le préambule de la Constitution bavaroise – comment « un État et une société, sans Dieu, sans conscience et sans respect pour la dignité humaine «  a pu pervertir le peuple allemand et pour contribuer à ce que jamais une chose semblable ne se reproduise sur le sol allemand. Et c’est pourquoi je vous lance un appel: Vous êtes l’avenir de l’Allemagne, faites-en quelque chose de bien!  
Je vous remercie de votre attention.


{PROGRAMMA_BOX_PP}

NOUVELLES EN RELATION
24 Janvier 2018
ROME, ITALIE

"La puissance de l'Eglise de Jésus est une force désarmée qui arrête le mal."


Prédication du pasteur Paolo Ricca pour la Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens
IT | FR | HU
18 Octobre 2017

Un mois après la rencontre des religions à Münster, les Chemins de paix ont traversé quatre continents


Sur la photo, l'événement à Blantyre, Malawi. Voir les photos et vidéos des autres rencontres
IT | ES | DE | FR | RU
26 Septembre 2017
ABIDJAN, CÔTE-D'IVOIRE

Prière pour la paix en Côte d’Ivoire : la rencontre interreligieuse #PathsofPeace mise en œuvre par Sant’Egidio à Abidjan

IT | FR | HU
22 Septembre 2017
MÜNSTER, ALLEMAGNE

Tous les textes de la rencontre #Pathsofpeace

IT | EN | ES | FR | CA
15 Septembre 2017
MÜNSTER, ALLEMAGNE

En vidéo, les interventions de la table ronde "Faire la paix" à la rencontre internationale #PathsofPeace

IT | FR
14 Septembre 2017

Aux racines du terrorisme. VIDEO


#Pathsofpeace
IT | EN | FR
toutes les nouvelles connexes