Ceux qui ont le devoir de gouverner, d’éduquer, mais je dirais même tous les adultes, nous sommes responsables des enfants et chacun doit faire ce qu’il peut pour changer cette situation. Je me réfère à la « passion » des enfants. Chaque enfant mis au rebut, abandonné, qui vit dans la rue en mendiant et avec tous types d’expédients, sans école, sans soins médicaux, est un cri qui remonte jusqu’à Dieu et qui accuse le système que nous adultes avons construit. Et malheureusement, ces enfants sont les proies des délinquants, qui les exploitent pour des trafics ou des commerces indignes, ou en les formant à la guerre et à la violence. Mais également dans les pays dits riches, de nombreux enfants vivent des drames qui les marquent lourdement, à cause de la crise de la famille, des vides éducatifs et des conditions de vie parfois inhumaines. Ce sont dans tous les cas des enfances violées dans le corps et dans l’âme. Mais aucun de ces enfants n’est oublié par le Père qui est aux Cieux ! Aucune de leurs larmes n’est perdue ! Pas plus que ne doit se perdre notre responsabilité, la responsabilité sociale des personnes, de chacun de nous, et des pays.
Un jour, Jésus sermonna ses disciples parce qu’ils éloignaient les enfants que les parents lui apportaient, afin qu’ils les bénissent. Le récit évangélique est émouvant : « Alors des petits enfants lui furent présentés, pour qu'il leur imposât les mains en priant ; mais les disciples les rabrouèrent. Jésus dit alors : “Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi ; car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume des Cieux.” Puis il leur imposa les mains et poursuivit sa route » (Mt 19, 13-15). Comme cette confiance des parents est belle, et cette réponse de Jésus ! Comme je voudrais que cette page devienne l’histoire normale de tous les enfants ! Il est vrai que grâce à Dieu, les enfants ayant de graves difficultés trouvent très souvent des parents extraordinaires, prêts à tous les sacrifices et à toutes les générosités. Mais ces parents ne devraient pas être laissés seuls ! Nous devrions les accompagner dans la difficulté, mais aussi leur offrir un moment de joie partagée et de joie insouciante, afin qu’ils ne soient pas uniquement pris par la routine thérapeutique.
Audience générale – Place Saint-Pierre, mercredi 8 avril 2015 |