Du 3 au 22 août ont eu lieu à Cuise la Motte, petit village situé à 80 km au nord de Paris dans la fraîcheur de la forêt de Compiègne, plusieurs magnifiques semaines de vacances pour les personnes âgées de Paris.
Une trentaine de participants se sont succédés : aînés résidant de la maison de retraite du Jardin des Plantes au centre de Paris, amis de la Communauté de Sant’Egidio les visitant chaque semaine tout au long de l’année, amis âgés du quartier Montparnasse et du 13e arrondissement de Paris ainsi que de Reims. Plusieurs générations étaient ainsi réunies, de Simon (7 mois) à Monique (96 ans) !
Parmi les jeunes accompagnateurs de ces vacances figurait aussi cet année Mohamed, 24 ans, originaire du Mali, nouvellement arrivé en France. Après avoir traversé la Méditerranée en 2013, il a rencontré la Communauté de Sant’Egidio et le mouvement des Jeunes pour la Paix de Catagne, en Italie. Les Jeunes pour la Paix de Paris, Amaury, Sacoumba, Yacoumba et Hugo ont également rejoint Cuise-la-Motte pour partager de beaux moments d’amitié.
Les vacances se sont ainsi déroulées tranquillement, dans une ambiance familiale et chaleureuse, tranchant avec la vie à la maison de retraite et la solitude du quotidien en appartement. Le matin, après une bonne nuit de sommeil et un copieux petit-déjeuner composé de tartines avec du pain de campagne accompagnées de thé, café, chocolat et jus de fruits, avaient lieu les sorties, « à la fraîche » : visite du palais impérial de Compiègne, marché sur la place du village de Pierrefonds ou balade en pédalo, promenade dans la roseraie de Morienval… Après un petit apéritif et un bon déjeuner « maison » venait l’heure de la sieste, d’un bon film ou de jeux de société à l’abri de la chaleur. Puis goûter, autour d’une belle table en bois, petite promenade à pied (pour découvrir les environs, aller donner à manger aux chevaux…) avant le dîner, le plus souvent sous les arbres derrière la maison, et la soirée ensemble, dans le salon avec chants, guitare et autres réjouissances.
Ces vacances sans frontières représentent une véritable solution à toutes les fractures actuelles du « vivre ensemble » : fractures entre les générations, entre les origines nationales et même entre les religions. Les « nouveaux Européens » que sont les jeunes réfugiés poussés vers l’Europe par l’espérance d’une vie meilleure représentent une ressource d’humanité et de générosité dont nos aînés ont grandement besoin. La culture du « rebut », du rejet de ceux qui semblent inutiles et coûteux, aînés ou migrants, est clairement démentie par la joie des visages et la beauté de ce nouvel « été de solidarité ».
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