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18 Décembre 2013

Syrie : des propositions au Conseil européen de demain sur la situation dramatique des réfugiés syriens

La Communauté de Sant'Egidio demande que la réunion des 19 et 20 décembre 2013 affronte le problème des réfugiés syriens. Afin que l'Europe soit un espace de solidarité, et non d’indifférence. Lire le texte intégral

 
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A l’occasion du Conseil européen qui se tiendra les 19 et 20 décembre prochains, la Communauté de Sant’Egidio demande aux représentants des pays européens de réfléchir sur la grande tragédie syrienne qui se joue à quelques milliers de kilomètres des frontières européennes.

  A ce jour, ni l’Union européenne ni les gouvernements des pays qui en font partie ne semblent vouloir se mesurer au drame des plus 2,5 millions de réfugiés qui ont fui la guerre syrienne cherchant refuge dans les pays limitrophes (Liban, Jordanie, Turquie, Irak et Egypte), après avoir perdu leurs biens et les personnes qui leur étaient chères. Aujourd’hui, rien qu’au Liban, près d’1,3 millions de réfugiés syriens survivent au milieu des pires difficultés dans des camps de réfugiés souvent improvisés et dans une période de grand froid. Le Liban, un petit pays qui tient depuis toujours une place stratégique dans les relations entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a vu sa population augmenter de 20 % et risque d’être emporté par les conséquences de la guerre qui se joue à ses frontières.Face à ces chiffres de la tragédie syrienne, l’Union européenne n’a accepté jusqu’à présent de réinstaller sur son territoire que 12 000 réfugiés, en grande partie en Allemagne et en Suède, et, dans des proportions très limitées, dans sept autres pays. Aucun accueil n’a été offert dans les dix-huit pays restants de l’Union. Il s’agit de 0,48 % du nombre total des Syriens ayant fui le pays jusqu’en octobre 2013.

  Ce sont des chiffres dérisoires qui donnent la mesure scandaleuse du faible nombre d’États européens qui se sentent concernés par ce qui se passe à leurs frontières. Si le Liban devait être définitivement déstabilisé à cause de la crise syrienne, l’Europe elle-même en subirait des conséquences gravissimes. Aucune réinstallation, en particulier, n’a été offerte par l’Italie, où se vérifie une grande partie des débarquements de réfugiés provenant des côtes d’Afrique du Nord.

 

Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2013, quelque 42 000 réfugiés sont arrivés en Italie, parmi lesquels environ 11 500 Syriens qui ont fui la guerre, mais qui ont aussi réchappé aux dangers de la mer : on estime en effet que rien qu’en octobre 2013 au moins 650 réfugiés (parmi lesquels aussi de nombreux Érythréens, Soudanais et Éthiopiens) sont morts en mer pendant la traversée vers les côtes italiennes. Un très petit nombre de Syriens a réussi à obtenir la protection des autorités italiennes : 660 au total, entre novembre 2012 et octobre 2013. Les réfugiés syriens débarquent en Italie, puis poursuivent aussitôt leur voyage, souvent très aventureux, vers d’autres pays européens sans s’arrêter sur le territoire italien.

L’Europe des droits humains dispose de procédures d’asile de plus en plus réglementées, mais elle ferme ses portes à ceux qui pourraient être, à bon droit, destinataires de ces mêmes procédures. Les bénéficiaires des actions de réinstallation peuvent espérer plus des États-Unis que de la proche Europe. La requête de Malte de réinstaller dans d’autres pays une partie des réfugiés arrivés sur l’île n’a été suivie, dans la période 2008-2012, que de 596 réinstallations en Europe et plus de la moitié en revanche aux États-Unis.

La fermeture de l’Europe n’est même pas justifiée par le nombre excessif de demandes d’asile qui, en réalité, de 2001 à 2012, ont diminué de 27 %. En 2001, 450 000 personnes ont fait une demande d’asile dans l’UE tandis qu’en 2012, qui a pourtant vu une légère augmentation par rapport à l’année précédente, 330 000 personnes ont demandé l’asile.

Ce n’est pas l’invasion tant redoutée.

Les défis qui attendent l’Europe et l’Italie, qui assumera entre autres au second semestre 2014 la responsabilité de la présidence de l’Union, en matière d’accueil des réfugiés et de protection des droits humains pour les réfugiés, ne reçoivent pas pour le moment de réponse adaptée.
Il faut au contraire des réponses adéquates qui concernent l’avenir que notre continent veut construire et la relation de l’Europe avec l’Afrique et avec le Moyen-Orient.  

 

 Pour cela nous demandons :

A)Que soient multipliées de manière significative les offres de réinstallation pour les réfugiés syriens, érythréens, soudanais et éthiopiens, en demandant aux pays membres de l’Union d’accomplir leurs devoirs de responsabilité humanitaire ; le Haut-Commissariat pour les réfugiés demande d’admettre en Europe au titre de l’année 2014 au moins 30 000 réfugiés syriens provenant des camps de réfugiés.

Que l’éventuelle indisponibilité d’un pays membre pour l’accueil de réfugiés trouve des formes de compensation adéquates desquelles puiser des ressources économiques et des moyens pour l’accueil dans d’autres pays ;

    Que soient valorisées – et dans la mesure du possible considérées avec bienveillance – les institutions qui œuvrent d’ordinaire dans le domaine du droit de l’immigration, de manière à pouvoir répondre aussi à travers elles aux besoins humanitaires des réfugiés. Ouvrir la possibilité de sponsorisations privées, c’est-à-dire dons faits par des proches, des parents et des personnalités morales, des associations, des agences actives dans le domaine des migrations et de l’asile. Dans ce sens, on autoriserait l’entrée régulière à ceux qui sont sponsorisés.


Que dans les procédures d’entrée pour regroupement familial et (là où ceux-ci sont prévus) dans le cadre des quotas de nouvelles entrées pour motif de travail, soient introduites des facilités administratives et des dérogations opportunes aux demandes d’aides financières et de logement, de façon à faciliter leur utilisation en faveur des réfugiés provenant des régions d’urgence humanitaire.

 Au gouvernement italien, qui vient de faire paraître le décret sur les flux d’immigration pour motif de travail au titre de l’année 2014 avec un quota de 17 000 entrées, nous demandons de prendre un nouveau décret permettant l’entrée en Italie, pour des quotas significatifs, de travailleurs étrangers provenant de régions de crise humanitaire, notamment syrienne, érythréenne, éthiopienne, somalienne, afghane et d’autres, qui se trouvent eux aussi dans des pays différents du leur.

 

 

 


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