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L'Express

13 Agosto 2014

« La force du pape François, c'est le peuple »

Andrea Riccardi Pour ce spécialiste du christianisme, François, premier pontife latino-américain, n'est pas imprégné de l'esprit du déclin qui frappe les catholiques européens.

 
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Propos recueillis par Claire Chartier

Dans la longue liste des observateurs du pontificat très médiatique de Jorge Mario Bergoglio, il est sans doute l'un des mieux informés. Toute l'Italie connaît Andrea Riccardi, son large sourire et sa barbe poivre et sel. Les liens de cet historien spécialiste du christianisme avec le Vatican ne datent pas d'hier. En 1968, jeune lycéen, il fonde avec des amis la communauté Sant'Egidio, qui s'illustrera dans les décennies 1990 et 2000 par ses actions en faveur des pauvres, du dialogue interreligieux et de la paix, notamment en Afrique. Largement soutenu dans son action par Jean-Paul II, Andrea Riccardi sait toutes les logiques et les jeux de pouvoir de l'Eglise romaine. Après un détour par la politique sous le gouvernement de Mario Monti, dans lequel il fut ministre de la Coopération, Riccardi l'intellectuel reprend son bâton de pèlerin progressiste. De François, dont il a fait la connaissance bien avant son élection, il attend beaucoup.

Avec le pape François, le Vatican vit un tohu-bohu médiatique sans précédent, au point que les cardinaux semblent un peu dépassés par le personnage. François est-il à ce point surprenant?

Il ne faut pas oublier que, durant le conclave, aucun candidat ne se détachait. Lors de la précédente élection, Jorge Mario Bergoglio constituait un « papabile » sérieux face à Joseph Ratzinger, mais peu de monde le connaissait réellement, car il est très réservé. Les cardinaux électeurs ont pensé que ce pape âgé et pieux, bon gestionnaire de diocèse et de surcroît jésuite à une époque où les jésuites ne font plus peur, ferait un bon pape de transition. Bergoglio, de son côté, a été habile en ne parlant pas de sa candidature avant le conclave. Moi qui l'ai vu à la veille de ces journées si particulières, je peux vous assurer qu'il ne désirait pas être pape. A ses yeux, briguer la papauté tiendrait même presque du problème psychologique! Mais, en bon chrétien et en bon jésuite, il s'est dit : « Maintenant que je suis élu, je dois remplir ma mission, avec sérieux. »

Jorge Mario Bergoglio a été l'archevêque d'une Eglise argentine très vivante; il n'a donc pas eu à affronter la chute des vocations et de la pratique qui mine le catholicisme européen. Est-ce l'un de ses atouts majeurs?

François, c'est vrai, est une bonne « surprise » après les années moroses qui ont marqué le pontificat de Benoît XVI. Il n'est pas imprégné de l'esprit du déclin, bien qu'il sache la difficulté de transmettre le message chrétien. A mes yeux, ce pape latino-américain est avant tout le reflet d'un catholicisme que nous ne connaissons pas : celui du Sud, avec une vitalité et un cosmopolitisme beaucoup plus marqués qu'en Europe. N'oublions pas que Jorge Mario Bergoglio a vécu dans une « villemonde », Buenos Aires, qui abrite plus de 13 millions d'habitants en incluant sa périphérie. A mon sens, il ne faut pas le voir comme un pape en butte à la sécularisation européenne de ce début de millénaire, mais comme le premier pontife de la globalisation.

Qu'entendez-vous par là?

En Argentine, Bergoglio ne fut ni l'homme de la théologie de la libération ni celui de la contre-théologie de la libération, mais celui de la synthèse. Devenu pape, il se place au centre de l'Eglise, en répétant : « Partons de l'Evangile et abolissons les frontières et les douanes ecclésiastiques. » Il veut communiquer à tous, croyants et noncroyants, son amour de Jésus et de l'Evangile, dans une volonté de dialogue, de rencontre, qui inclut l'oecuménisme, la liberté religieuse et le dialogue avec les juifs et les musulmans. Il réveille les fidèles.

Le refus du « nous contre tous », en somme?

Exactement. Cette approche est l'inverse de celle de l'idéologie du déclin, qui conduit l'Eglise à montrer un visage guerrier et à se retrancher derrière des principes et des valeurs « non négociables », présentés comme des tables de la loi marquant la frontière entre les croyants et les noncroyants égarés. François fait tomber les murs de l'appartenance avec sa trompette de Jéricho, en disant à ceux qui ne croient pas : « Vous êtes notre peuple, même si vous ne croyez pas ou croyez ne pas croire. »

Sur un plan plus personnel, que diriez-vous de ce pape, que vous connaissez bien?

C'est un homme sincère, qui prie et lit la Bible tous les matins pendant deux heures et s'inspire de cette pratique pour nourrir son discours. Il a un tel sens de sa mission qu'il n'est même pas encore retourné à Buenos Aires visiter sa soeur malade, bien qu'il l'appelle tous les jours. Il est « né » à la prêtrise pendant le concile de Vatican II [NDLR : entre 1962 et 1965, ce concile jeta les bases d'une ouverture de l'Eglise sur le monde moderne]. Il a une grande expérience du monde, presque charnelle : il m'a parlé de sa famille, de ses neveux. Toute sa vie, il a rencontré des femmes et des hommes dans des situations diverses, et a échangé avec eux. Si je devais décerner un doctorat honoris causa à ce pape, je ne lui en donnerais un ni en théologie, ni en philosophie, ni en sociologie, mais en tant qu' « expert d'humanité ».

Depuis le début de son pontificat, il multiplie les initiatives au sein du Vatican : commissions de réflexion ou de contrôle en tous genres, création de nouvelles instances, nominations...

Que pensez-vous de cette stratégie de « remue-méninges » permanente dans le but de réformer l'Eglise?

Bergoglio fut, très jeune, provincial des jésuites et archevêque, président de la conférence épiscopale argentine. Ce n'était pas un gouvernement curial, romain, mais un gouvernement de terrain. A Buenos Aires aussi, il montait beaucoup de commissions. C'est sa façon de tester ceux qu'il a en face. Il consulte beaucoup et pousse les gens à s'exprimer, tout en ayant la culture du mouvement : il aime lancer des processus. Surtout, cela montre qu'il veut faire vite.

Ne lance-t-il pas trop de chantiers à la fois?

Je crois, au contraire, qu'il a commencé à remettre en route la machine romaine. Il a ainsi créé la fonction de secrétaire pour l'Economie, nommé un nouveau secrétaire d'Etat diplomate, qui a très bien géré les dossiers vietnamiens et chinois. Mais une bonne curie ne suffit pas. Le pape sait qu'il faut aussi un décideur à sa tête. Il gouverne de façon très personnelle et très directe, sans filtres.

Il y a les réformes, et il y a les mots. François ne cesse de souligner les manquements éthiques de son clergé, tout en parlant très peu de morale aux fidèles. Les plus conservateurs apprécient peu. Risque-t-il de s'aliéner une partie de la curie?

On ne doit pas faire de ce pape une espèce de révolutionnaire trotskiste ! Il répète qu'il est le fils de l'Eglise et de sa doctrine. Sa nouveauté - révolutionnaire, là, oui - réside dans sa façon de poser le christianisme : avant toutes choses, il y a Jésus et l'Evangile. La morale ne fait que découler de ces prémisses. Par ailleurs, tous les papes ont connu des oppositions dans la curie. Il existe des résistances aux changements théologiques, idéologiques, et d'autres qui découlent de l'inertie de l'Eglise. Les plus problématiques sont celles qui émergent des épiscopats et du clergé. Il n'est pas facile pour des gens âgés comme le sont souvent les cardinaux et les évêques, de « sortir » pour annoncer l'Evangile aux périphéries. En outre, ce pape dit aux prêtres : « Vous ne devez pas être comme les douaniers aux postesfrontières. » Les intéressés peuvent trouver injuste d'être critiqués alors qu'ils ont toujours travaillé pour l'Eglise.

Sur le fond, ce que les conservateurs reprochent à ce pape, n'est-ce pas de mettre en péril l'organisation hiérarchique de l'Eglise en la « déverticalisant »?

Tout à fait. Bergoglio a énoncé une idée très importante : le pasteur doit se placer parfois devant les brebis, parfois au milieu, et parfois derrière. Sa position n'est pas figée une fois pour toutes, sous prétexte que son statut en déciderait ainsi. Cette vision des choses ne conduit nullement à une remise en question de l'autorité papale, contrairement à ce que pensent certains ; elle replace simplement cette dernière dans un cadre plus communautaire.

« On ne doit pas faire de ce pape une sorte de révolutionnaire trotskiste ! Il répète qu'il est le fils de l'Eglise et de sa doctrine »

Un front « anti-François » est-il en train de se constituer à Rome?

Qu'il y ait des résistances, c'est certain. Au dernier consistoire sur la famille, en février dernier, le cardinal Kasper s'est fait durement critiquer après avoir laissé entrevoir la possibilité, pour les divorcés remariés, de participer aux sacrements de l'Eglise dans certains cas, c'est-à-dire de communier, ce qu'ils ne sont pas autorisés à faire pour l'instant. Il était clair que, au-delà de Mgr Kasper, dont le pape a salué la « théologie sereine », c'est François qu'on attaquait, en effet. Mais Bergoglio a un atout majeur : il a redonné de la vitalité à l'Eglise aux yeux des croyants et des non-croyants. Les premiers pas vraiment difficiles seront les deux synodes sur la famille, dont le premier commencera à l'automne prochain. Sur ce dossier, il joue gros. Les résistances ne sont pas claires : certains évêques pensent comme le pape, d'autres non ; certains critiquent, d'autres attendent de voir...

Sur quels alliés ce pape argentin peut-il compter?

Sa force, c'est le peuple. Selon moi, il a passé une alliance, non pas avec la hiérarchie de l'Eglise, mais avec les fidèles, auxquels il donne des orientations, sans pour autant décréter : « Vous devez procéder comme ceci ou comme cela. » Il fait appel à la liberté et à la responsabilité des chrétiens, qui viennent d'ailleurs en masse place Saint-Pierre pour le voir. Dans le monde anglo-saxon, son rayonnement est particulièrement fort. Un journaliste américain connu m'a dit : « Il est devenu notre nouveau Mandela. » Il a conquis l'Allemagne, qui avait tourné le dos à Benoît XVI. Chez vous, en France, il fait même mieux que Jean-Paul II, qui disposait de relais, comme Jean-Marie Lustiger. François soulève l'enthousiasme par lui-même. Il n'est pas soumis aux médias, ce sont les médias qui vont vers lui.

Jorge Mario Bergoglio est beaucoup plus présent que son prédécesseur sur la scène internationale. Quelle influence peut-il avoir sur les conflits en cours, notamment ceux qui frappent dans leur chair les chrétiens d'Orient? Le pape François est malheureusement le témoin impuissant de ce qui semble les derniers jours de la plupart des chrétiens d'Orient. L'Eglise, comme la communauté internationale, n'a pas réfléchi aux conséquences de la guerre en Irak. Elle ne pense pas suffisamment sur le long terme en matière de diplomatie, c'est sa faiblesse. François a fait tout ce qu'il pouvait, mais les appels ne suffisent pas. L'Eglise doit mener une politique sur plusieurs années, comme elle l'a fait à l'Est avec le régime communiste.

François sera-t-il un pape diplomate?

Sous Benoît XVI, la diplomatie vaticane était en crise et manquait d'audace. Avec François, elle repart, comme l'a montré la nomination de Pietro Parolin, diplomate aguerri, à la tête de la secrétairerie d'Etat. Après son voyage en Terre sainte, en juin dernier, le pape a réuni au Vatican Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, et Shimon Peres, à l'époque son homologue israélien, venus prier pour la paix au Proche-Orient. Peres allait quitter ses fonctions quelques jours plus tard. Logiquement, il aurait mieux valu organiser cet événement avec son successeur. Mais François avait compris que Peres était ouvert à l'idée d'une rencontre, et il a saisi l'occasion. Bien sûr, cela n'a pas empêché les affrontements qui ont suivi entre Israël et le Hamas, mais ce fut un geste symbolique. Il n'y a pas eu de calcul politique de sa part, sinon il aurait été plus prudent en s'exposant moins. Le pape voulait se présenter comme avocat de paix, pas comme médiateur. On peut aussi s'attendre à une papauté missionnaire, notamment en Asie, à l'exemple du voyage du pape en Corée ces jours-ci.

Le pontificat de Benoît XVI fut celui du renforcement doctrinal et théologique. Quelle sera la marque du pontificat de François?

Celle de la réforme et de l'Eglise vivante dans un monde nouveau. J'ignore si ce pape atteindra la Terre promise ; Moïse lui-même n'y est pas arrivé ! Mais je crois qu'il arrivera à rendre son tournant irrévocable, car il a les fidèles avec lui.

« François a un atout majeur : il a redonné de la vitalité à l'Eglise aux yeux des croyants et des non-croyants »

 

ANDREA RICCARDI EN 6 DATES

1950Naissance à Rome.

1968 Création de la communauté Sant'Egidio, présente dans 70pays.

2011-2013 Ministre de la Coopération internationale et de l'Intégration dans le gouvernement de Mario Monti.

2012 Nommé commandeur de la Légion d'honneur par François Hollande.

2012-2014 Préside la chaire du Collège des Bernardins, à Paris, sur le thème « La globalisation, une question spirituelle ».

2014 Publication de Jean-Paul II, la biographie (Parole et silence).

 


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