change language
sei in: home - rassegna stampa newslettercontattilink

Sostieni la Comunità

  
27 Novembre 2015

Artisans de la paix

 
versione stampabile

La Centrafrique n'a pas fini d'occuper Mauro Garofalo, le très discret responsable de la communauté Sant'Egidio, à Rome. Le pape Frarwois compte achever sa première visite en Afrique dans la capitale centrafricaine, Bangui, les 29 et 3o novembre, considérée comme une étape à risques méme par le Vatican - qui pourrait la réduire voire la supprimer. Mais, dix jours avant le début officiel de l'Année sainte de la miséricorde, le souverain pontife semble décidé à ouvrir une « porte sainte » dans la cathédrale Notre-Dame. Il est également attendu à la mosquée centrale. Le grand imam, Omar Kobine Layama, connait bien les laics de Sant'Egidio qui font convié à une série de dialogues interreligieux à Rome et l'ont mis en lien avec la puissante organisation islamique indonésienne Muhammadiyah, qui fournit depuis une aide humanitaire aux musulmana de Bangui. En coulisses, Mauro Garofalo et Andrea Riccardi, le fondateur de la communauté, ont préparé le terrain avec leurs nombreux interlocuteurs centrafricains, le Vatican, la France - opposée à cette visite pour des raisons de sécurité - et les institutions internationales. «La venue du pape tombe à un moment crucial : avant l'élection présidentielle età un moment où le dialogue politique peut sàmorcer, veut croire Mauro Garofalo. Tout semble prét et le Saint-Père décidera. Il a toujours raison. » Juste avant cette visite, l'ancien archéologue s'est rendu à Bangui pour réunir tous les candidats à l'élection présidentielle du 13 décembre. Certains d'entre eux, les candidats les plus sérieux, s'étaient retrouvés huit mois plus tót à Rome, en amont de l'échéance électorale alors prévue le 18 octobre. Sant'Egidio semble un coin de paradis, sur la rive droite du Tibre. Dans le dédale des ruelles du Trastevere, les fnades orangées de la piace tranchent avec le ciel bleu vif. Les badauds déambulent dans ce décor de carte postale sans se soucier des militaires en faction devant la petite église. Ils ne remarquent pas non plus l'homme pressé d'une quarantaine d'années, qui tire nerveusement sur sa cigarette et disparait derrière les murs de la mystérieuse bàtisse religieuse. Mauro Garofalo est en relation permanente avec des présidents, des hommes politiques et des chefs rebelles qui s'affrontent à des milliers de kilomètres de là. Nombre d'entre eux défilent ou ont défilé dans l'ancien monastère carmélite érigé au )(Vile siècle. « ROME EST LA VILLE DES MIRACLES» La communauté, organisation séculière créée à Rome en 1968 par un fils de banquier, Andrea Riccardi, et un groupe d'étudiants désireux de reconnecter l'Eglise avec les plus démunis, y siège depuis le milieu des années 1970. Ces fils de Vatican II et de Mai 68, un temps imprégnés de marxisme, ont fait leurs classes dans les bidonvilles romains, mais aussi auprès des handicapés, des réfugiés et des personnes àgées esseulées. Ils sont surtout devenus des acteurs discrets et réputés de la scène politique internationale. L'institution compte aujourd'hui plus de 75 000 membres dans 74 pays. Mais ils ne sont qu'une dizaine à composer le « bureau international » qui se consacre, depuis Rome, à résoudre des conflits parfois inextricables pour la diplomatie traditionnelle. «Nous ne sommes pas des professionnels de la paix, fuste des artisans pour qui le dialogue est un pain quotidien », glisse Mauro Garofalo. L'un après l'autre, en ce mois de février 2015, les acteurs de l'élection présidentielle centrafricaine ont traversé l'austère salle capitulaire aux murs ornés de peintures baroques, avant de pénétrer dans l'ancien réfectoire, reconverti en salle de négociation. Peut-étre ont-ils croisé le regard doux d'un saint Frainois portant un loup dans ses bras. La toile de Stefano Di Sta sio ceitoie une autre ceuvre de l'artiste mettant en scène l'accord de paix au Mozambique, signé ici méme le 4 octobre 1992, après plus de deux années de médiation de Sant'Egidio. «Pareti vous, il y a le futur président centrafricain. Sortira d'ici ce que vous aurez décidé ensemble », a énoncé Mauro Garofalo, dirigeant avec tact les discussione entre ces hommes qui se haissent et se défient. Avec chacun, il a noué une relation personnelle au cours des dix dernières années. « Seule Sant'Egidio est capable de réunir ces crocodiles dans un méme marigot », confie Prosper N'Douba, un des organisateurs de la rencontre, ancien ministre centrafricain. Le soir venu, tous se retrouvent au restaurant de la communauté, sur la piace. Les serveurs sont des handicapés qui manquent parfois de renverser les plats sur les costumes des personnalités politiques et des chefs de guerre de passage. De quoi faire sourire et décrisper l'atmosphère. « Cette semaine de vie ensemble a permis de crever des abcès, se souvient l'ancien premier ministre Anicet-Georges Dologuélé. Contrairement aux diplomates traditionnels, les médiateurs de Sant'Egidio ne nous font pas la lepn, n'ont pas d'agenda politique et donnent l'impression que c'est nous qui parvenons à un accord. » Des diplomates en poste à Rome ou au Vatican sont aussi conviés. «La communauté est un électron libre devenu un instrument diplomatique unique au monde, souligne l'ancien ambassadeur de France au Vatican, Bruno Joubert. 115 m'ont associé à leurs échanges sur la Centrafrique, et jài pu les voir mener un tra- vail discret, minutieux, sur le long terme qui a abouti à la signature dàccords quasi diploma tiq ues. » Non loin de là, depuis son palace, The Westin Excelsior, le président congolais, également médiateur de la crise centrafricaine, suit l'évolution du dialogue. Denis SassouNguesso, 72 ans - dont plus de trente à la téte d'un pays resté l'un des plus pauvres et des plus corrompus du monde -, est alors en visite officielle à Rome. Il s'entretient avec Mario Giro, l'un des pionniers de la médiation de paix de Sant'Egidio, devenu en 2013 sous-secrétaire d'Etat italien aux affaires étrangères. Et re9Dit les candidats à la présidentielle centrafricaine qui viennent de signer l'« appel de Rome au peuple centrafricain et à la communauté internationale », dans lequel ils s'engagent à ceuvrer pour la résolution de la crise et à respecter le résultat des urnes. « Sassou nous a dit : "Vous avez démontré que vous étes des hommes d'Etat. Cette nuit, je vais bien dormir. Rome est la ville des miracles" », rapportent les présidentiables. Huit mois plus tard, la paix reste toutefois fragile et les violences interreligieuses ont repris à Bangui. « Sant'Egidio a toujours échoué en Centrafrique, déplore, depuis Bangui, JeanJacques Demafouth, conseiller à la présidence pour les questions de sécurité. // y a une vraie dgérence entre une rencontre à Rome et la réalité en Centrafrique. Ils devraient plutót convaincre les chefs de guerre et de milice qui menacent la stabilité et la tenue des scrutins. »
UNE DIPLOMATIE FEUTRÉE
Mais les membres de Sant'Egidio ne sont pas des amateurs. Cela fait plus de trente ans que la communauté mène des missions de médiation. En 1983, les fondateurs de l'organisation ont participé au sauvetage de réfugiés chaldéens prisonniers en Turquie et en Irak. Quelques mois plus tard, ils intervenaient au Liban, alertés sur le sort réservé au village chrétien de Deir-el-Qamar, assiégé depuis cent deux jours par les druzes du parti de Walid Joumblatt. Gràce à ses réseaux politico-religieux, Sant'Egidio parvint à organiser une rencontre entre M. Joumblatt et le patriarche émérite des grecs-melkites d'Antioche. Et le blocus finit par etre levé. Mauro Garofalo, autrefois familier des chantiers de fouilles en Libye, a mené nombre de missions sensibles en Afrique, négociant notamment en novembre 2014, à la demande du Vatican, la libération d'un prétre polonais, Mateusz Dziedzic, et de vingt-trois autres otages retenus par des rebelles du Front démocratique du peuple centrafricain. Sant'Egidio a secrètement obtenu que le prélat soit relàché en échange du chef des insurgés, alors emprisonné au Cameroun voisin. Depuis, la communauté du Trastevere, reconnue par le Saint-Siège comme une « asso- ciation internationale de laiques », est inter- venne en Albanie, au Kosovo, au Mozambique, au Liberia, en C6te d'Ivoire, au Burundi, ou encore au Soudan du Sud, pour essayer de convaincre le sanguinaire chef de guerre ougandais Joseph Kony de négocier. «C'est une belle diplomatie, constate l'ancien ministre des affaires étrangères franpis Hubert Védrine. Depuis le début du XXe siècle, l'Occident a renoué avec sa vision prosélyte en tentant, à travers la diplomatie, d'imposer ses valeurs politiques et religieuses. Sant'Egidio est à contre-courant, s'abstient de donner des lecons et cruvre dans une discrétion remarqua» Une diplomatie feutrée, pénétrée de l'atmosphère paisible qu'entretient, dans le jardin de la communauté, le Père Angelo Romano. Le patio verdoyant où s'épanouissent bananiera et oliviers donne sur une porte dérobée. Une entrée discrète où guérilleros, chefs de guerre, putschistes et simples hommes politiques peuvent s'engouffrer sans crainte de croiser l'ennemi avec qui ils devront négocier. «Pour éteindre un conflit, il faut que ceux qui font la guerre veuillent la paix. Et nous, on est libres d'essayer, d'échouer, de prendre le temps de comprendre, sans les juger, ceux qui ont fa it le choix de se battre », explique le prètre, médiateur de paix et professeur d'histoire de l'Eglise à l'université pontificale urbanienne. «Nous vivons des dons. La paix au Mozambique, c'est près de 2 millions d'euros pour deux ans et demi de négociations. La paix coate moins cher que la guerre. » Encore faut-il en convaincre les intéressés. L'échec le plus marquant de Sant'Egidio remonte à janvier 1995. Les médiateurs romains tentent alors d'organiser un dialogue pour trouver une issue pacifique à la guerre civile qui ravage l'Algérie. Abbas Aroua avait 24 ans à l'époque et se trouvait à la table des négociations. « Toutes les conditions étaient réunies pour parvenir à un accord. Mais le régime militaire n'est pas venu et a fait pression tous azimuts, y compris sur la France, et la communauté internationale a fini par lacher Sant'Egidio », se souvient-il, depuis Genève, où il dirige la Fondation Cordoue. « On peut dire que c'est un échec. Certains échecs deviennent des réussites, et certaines médiations de paix réussies deviennent, une décennie plus tard, un échec, dit Andrea Riccardi, qui fut ministre de la coopération. Mais nous voulions aussi dénoncer les crimes et les centaines de milliers de morts. Comme en Syrie aujourd'hui, où Sant'Egidio tente d'ceuvrer. » Le raté algérien n'a pas terni l'aura de la communauté. Nombreux sont les chefs d'Etat à y faire un crochet lors de leurs visites à Rome. Et des émissaires de chefs de guerre et de politiques s'y rendent sans cesse, dans l'espoir d' un miracle ».


 LEGGI ANCHE
• NEWS
7 Febbraio 2018

50 anni di Sant'Egidio: la gioia del Vangelo da Roma alle periferie del mondo

IT | DE | PT
7 Febbraio 2018

'Un aspetto chiave di Sant'Egidio è la sua dedizione al dialogo' Da Yad Vashem, il Memoriale dell'Olocausto a Gerusalemme, gli auguri per il 50mo

IT | DE
7 Febbraio 2018

'Vi auguro di continuare la vostra missione per la pace': Ahmad Al-Tayyeb, Grande Imam di Al-Azhar, per i 50 anni di Sant'Egidio

IT | DE
7 Febbraio 2018

Il patriarca Daniel di Romania: auguri a Sant'Egidio di proseguire il suo impegno per l'integrazione, i poveri, il dialogo

6 Febbraio 2018

Sant'Egidio, 50 anni al servizio della pace - intervista a Marco Impagliazzo

IT | ES | CA | ID | HU
6 Febbraio 2018

Gli auguri del pastore valdese Bernardini per i 50 anni di Sant'Egidio: continuiamo insieme per la pace, la giustizia, i corridoi umanitari

IT | HU
tutte le news
• STAMPA
12 Febbraio 2019
Notizie Italia News

L'ottava arte: quella di includere. Artisti con disabilità ed esclusione ...

11 Febbraio 2019
Vatican Insider

Riccardi: tra Italia e Vaticano c’è freddezza ma non rottura

13 Marzo 2018
RP ONLINE

Flucht, Abi, Studium

28 Febbraio 2018
Domradio.de

"Wahrhaft ökumenische Bewegung"

27 Febbraio 2018
Agenzia SIR

Corridoi umanitari: Impagliazzo (Comunità Sant’Egidio), “polemiche politiche finiranno ma il futuro è nell’integrazione”

27 Febbraio 2018
Bayerischer Rundfunk

Interview mit Sant'Egidio Mitgründer Andrea Riccardi

tutta la rassegna stampa
• EVENTI
10 Febbraio 2018 | ROMA, ITALIA

Liturgia di ringraziamento per il 50mo anniversario della Comunità di Sant'Egidio

30 Gennaio 2018 | TRIESTE, ITALIA

Conferenza ''Trieste, città aperta e inclusiva''

27 Gennaio 2018 | NAPOLI, ITALIA

Naples without violence. La solidarietà cambia il mondo

25 Gennaio 2018 | PADOVA, ITALIA

Convegno ''La città del noi, una proposta per Padova''

23 Gennaio 2018 | LIVORNO, ITALIA

Memoria della deportazione degli ebrei di Livorno

23 Gennaio 2018 | ROMA, ITALIA

Presentazione del libro ''Alla Scuola della Pace. Educare i bambini in un mondo globale''

tutti gli Incontri di Preghiera per la Pace
• NO PENA DI MORTE
10 Ottobre 2017

Nella Giornata mondiale contro la pena di morte visitiamo i condannati più poveri in Africa

15 Aprile 2017
STATI UNITI

Fermate le esecuzioni in Arkansas in seguito all'esposto di un'azienda farmaceutica

18 Febbraio 2016
ROMA, ITALIA

IX Congresso Internazionale dei Ministri della Giustizia per un mondo senza pena di morte, il 22 febbraio a Roma

27 Ottobre 2015
GIAPPONE

Il supplizio di Iwao, da 47 anni nel braccio della morte

20 Ottobre 2015
GIAPPONE

Giustizia e diritti umani per una società senza pena di morte - #NoJusticewithoutlife in Giappone

10 Ottobre 2015
STATI UNITI

La Comunità di Sant'Egidio lancia la prossima "Giornata Mondiale delle città per la vita"

5 Ottobre 2015
EFE

Fallece un preso japonés tras pasar 43 años en el corredor de la muerte

12 Marzo 2015
Associated Press

Death penalty: a look at how some US states handle execution drug shortage

12 Marzo 2015
AFP

Arabie: trois hommes dont un Saoudien exécutés pour trafic de drogue

9 Marzo 2015
Reuters

Australia to restate opposition to death penalty as executions loom in Indonesia

9 Marzo 2015
AFP

Peine de mort en Indonésie: la justice va étudier un appel des deux trafiquants australiens

9 Marzo 2015
AFP

Le Pakistan repousse de facto l'exécution du meurtrier d'un critique de la loi sur le blasphème

vai a no pena di morte
• DOCUMENTI
Scrittore, Polonia

Adam Michnik

Premio Nobel per la Pace, Argentina

Adolfo Pérez Esquivel

Arcivescovo, Pontificio Consiglio della Pastorale per i Migranti e gli Itineranti, Santa Sede

Agostino Marchetto

Grande Imam di Al-Azhar, Egitto

Ahmad Muhammad Al-Tayyeb

Associazione “Muhammadiyyah for Scholars”, Marocco

Ahmed Abbadi

Direttorato del Grand Mufti dell'Oman

Ahmed Saud Said al-Siyabi

tutti i documenti
• LIBRI

Andrea Riccardi - Tutto può cambiare





San Paolo

Fare Pace





San Paolo
tutti i libri

VIDEO FOTO
3:12
Il pranzo di Natale 2017 a Praga - parrocchia di S. Antonin
Il video della cerimonia finale di #pathsofpeace
2:21:42
Panel 9 - Migranti: salvare, accogliere, integrare #PathsofPeace

155 visite

151 visite

161 visite

162 visite

159 visite
tutta i media correlati