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Liturgie des Rameaux


 
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Première lecture

Isaïe 50,4-7

Le Seigneur Yahvé m'a donné une langue de disciple pour que je sache apporter à l'épuisé une parole de réconfort. Il éveille chaque matin, il éveille mon oreille pour que j'écoute comme un disciple.
Le Seigneur Yahvé m'a ouvert l'oreille, et moi je n'ai pas résisté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai tendu le dos à ceux qui me frappaient, et les joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je n'ai pas soustrait ma face aux outrages et aux crachats.
Le Seigneur Yahvé va me venir en aide, c'est pourquoi je ne me suis pas laissé abattre, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme la pierre, et je sais que je ne serai pas confondu.
 

Psaume responsorial

 

 

Psaume 21 (22)

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Loin de me sauver, les paroles que je rugis!

Mon Dieu, le jour j'appelle et tu ne réponds pas, la nuit, point de silence pour moi.

Et toi, le Saint, qui habites les louanges d'Israël!

en toi nos pères avaient confiance, confiance, et tu les délivrais,

vers toi ils criaient, et ils échappaient, en toi leur confiance, et ils n'avaient pas honte.

Et moi, ver et non pas homme, risée des gens, mépris du peuple,

tous ceux qui me voient me bafouent, leur bouche ricane, ils hochent la tête

"Il s'est remis à Yahvé, qu'il le délivre! qu'il le libère, puisqu'il est son ami!"

C'est toi qui m'as tiré du ventre, ma confiance près des mamelles de ma mère;

sur toi je fus jeté au sortir des entrailles; dès le ventre de ma mère, mon Dieu c'est toi.

Ne sois pas loin : proche est l'angoisse, point de secours!

Des taureaux nombreux me cernent, de fortes bêtes de Bashân m'encerclent;

contre moi bâille leur gueule, lions lacérant et rugissant.

Comme l'eau je m'écoule et tous mes os se disloquent; mon cœur est pareil à la cire, il fond au milieu de mes viscères;

mon palais est sec comme un tesson, et ma langue collée à ma mâchoire. Tu me couches dans la poussière de la mort.

Des chiens nombreux me cernent, une bande de vauriens m'entoure; comme pour déchiqueter mes mains et mes pieds.

Je peux compter tous mes os, les gens me voient, ils me regardent;

ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.

Mais toi, Yahvé, ne sois pas loin, ô ma force, vite à mon aide;

délivre de l'épée mon âme, de la patte du chien, mon unique;

sauve-moi de la gueule du lion, de la corne du taureau, ma pauvre âme.

J'annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai

"Vous qui craignez Yahvé, louez-le, toute la race de Jacob, glorifiez-le, redoutez-le, toute la race d'Israël."

Car il n'a point méprisé, ni dédaigné la pauvreté du pauvre, ni caché de lui sa face, mais, invoqué par lui, il écouta.

De toi vient ma louange dans la grande assemblée, j'accomplirai mes vœux devant ceux qui le craignent.

"Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Ils loueront Yahvé, ceux qui le cherchent "que vive votre cœur à jamais!"

Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers Yahvé; toutes les familles des nations se prosterneront devant lui.

À Yahvé la royauté, au maître des nations!

Oui, devant lui seul se prosterneront tous les puissants de la terre, devant lui se courberont tous ceux qui descendent à la poussière et pour celui qui ne vit plus,

sa lignée le servira, elle annoncera le Seigneur aux âges

à venir, elle racontera aux peuples à naître sa justice il l'a faite!

Deuxième lecture

Philippiens 2,6-11

Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.
Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme,
il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix !
Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom,
pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers,
et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est SEIGNEUR, à la gloire de Dieu le Père.
 

Lecture de l'Évangile

Marc 14,1-15,47

La Pâque et les Azymes allaient avoir lieu dans deux jours, et les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse pour le tuer.
Car ils se disaient : " Pas en pleine fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple. "
Comme il se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, alors qu'il était à table, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un nard pur, de grand prix. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête.
Or il y en eut qui s'indignèrent entre eux : " À quoi bon ce gaspillage de parfum ?
Ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers et donné aux pauvres. " Et ils la rudoyaient.
Mais Jésus dit : " Laissez-la ; pourquoi la tracassez-vous ? C'est une bonne œuvre qu'elle a accomplie sur moi.
Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous et, quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.
Elle a fait ce qui était en son pouvoir : d'avance elle a parfumé mon corps pour l'ensevelissement.
En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé l'Évangile, au monde entier, on redira aussi, à sa mémoire, ce qu'elle vient de faire. "
Judas Iscariote, l'un des Douze, s'en alla auprès des grands prêtres pour le leur livrer.
À cette nouvelle ils se réjouirent et ils promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour des Azymes, où l'on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : " Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? "
Il envoie alors deux de ses disciples, en leur disant : " Allez à la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau. Suivez-le,
et là où il entrera, dites au propriétaire : "Le Maître te fait dire : Où est ma salle, où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?"
Et il vous montrera, à l'étage, une grande pièce garnie de coussins, toute prête ; faites-y pour nous les préparatifs. "
Les disciples partirent et vinrent à la ville, et ils trouvèrent comme il leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, il arrive avec les Douze.
Et tandis qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : " En vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera, un qui mange avec moi. "
Ils devinrent tout tristes et se mirent à lui dire l'un après l'autre : " Serait-ce moi ? "
Il leur dit : " C'est l'un des Douze, qui plonge avec moi la main dans le même plat.
Oui, le Fils de l'homme s'en va selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux eût valu pour cet homme-là de ne pas naître ! "
Et tandis qu'ils mangeaient, il prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant : " Prenez, ceci est mon corps. "
Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna, et ils en burent tous.
Et il leur dit : " Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude.
En vérité, je vous le dis, je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu'au jour où je boirai le vin nouveau dans le Royaume de Dieu. "
Après le chant des psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
Et Jésus leur dit : " Tous vous allez succomber, car il est écrit : Je frapperai le pasteur et les brebis seront dispersées.
Mais après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. "
Pierre lui dit : " Même si tous succombent, du moins pas moi ! "
Jésus lui dit : " En vérité, je te le dis : toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. "
Mais lui reprenait de plus belle : " Dussé-je mourir avec toi, non, je ne te renierai pas. " Et tous disaient de même.
Ils parviennent à un domaine du nom de Gethsémani, et il dit à ses disciples : " Restez ici tandis que je prierai. "
Puis il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à ressentir effroi et angoisse.
Et il leur dit : " Mon âme est triste à en mourir ; demeurez ici et veillez. "
Étant allé un peu plus loin, il tombait à terre, et il priait pour que, s'il était possible, cette heure passât loin de lui.
Et il disait : " Abba Père ! tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! "
Il vient et les trouve en train de dormir ; et il dit à Pierre : " Simon, tu dors ? Tu n'as pas eu la force de veiller une heure ?
Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. "
Puis il s'en alla de nouveau et pria, en disant les mêmes paroles.
De nouveau il vint et les trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis ; et ils ne savaient que lui répondre.
Une troisième fois il vient et leur dit : " Désormais vous pouvez dormir et vous reposer. C'en est fait. L'heure est venue : voici que le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous ! Allons ! Voici que celui qui me livre est tout proche. "
Et aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, l'un des Douze, et avec lui une bande armée de glaives et de bâtons, venant de la part des grands prêtres, des scribes et des anciens.
Or, le traître leur avait donné ce signe convenu : " Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui ; arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde. "
Et aussitôt arrivé, il s'approcha de lui en disant : " Rabbi ", et il lui donna un baiser.
Les autres mirent la main sur lui et l'arrêtèrent.
Alors l'un des assistants, dégainant son glaive, frappa le serviteur du Grand Prêtre et lui enleva l'oreille.
S'adressant à eux, Jésus leur dit : " Suis-je un brigand, que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour me saisir !
Chaque jour j'étais auprès de vous dans le Temple, à enseigner, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est pour que les Écritures s'accomplissent. "
Et, l'abandonnant, ils prirent tous la fuite.
Un jeune homme le suivait, n'ayant pour tout vêtement qu'un drap, et on le saisit ;
mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu.
Ils emmenèrent Jésus chez le Grand Prêtre, et tous les grands prêtres, les anciens et les scribes se rassemblent.
Pierre l'avait suivi de loin jusqu'à l'intérieur du palais du Grand Prêtre et, assis avec les valets, il se chauffait à la flambée.
Or, les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir et ils n'en trouvaient pas.
Car plusieurs déposaient faussement contre lui et leurs témoignages ne concordaient pas.
Quelques-uns se levèrent pour porter contre lui ce faux témoignage :
" Nous l'avons entendu qui disait : Je détruirai ce Sanctuaire fait de main d'homme et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme. "
Et sur cela même leurs dépositions n'étaient pas d'accord.
Se levant alors au milieu, le Grand Prêtre interrogea Jésus : " Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ces gens attestent contre toi ? "
Mais lui se taisait et ne répondit rien. De nouveau le Grand Prêtre l'interrogeait, et il lui dit : " Tu es le Christ, le Fils du Béni ? " -
" Je le suis, dit Jésus, et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. "
Alors le Grand Prêtre déchira ses tuniques et dit : " Qu'avons-nous encore besoin de témoins ?
Vous avez entendu le blasphème ; que vous en semble ? " Tous prononcèrent qu'il était passible de mort.
Et quelques-uns se mirent à lui cracher au visage, à le gifler et à lui dire : " Fais le prophète ! " Et les valets le bourrèrent de coups.
Comme Pierre était en bas dans la cour, arrive une des servantes du Grand Prêtre.
Voyant Pierre qui se chauffait, elle le dévisagea et dit : " Toi aussi, tu étais avec le Nazarénien Jésus. "
Mais lui nia en disant : " Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu dis. " Puis il se retira dehors vers le vestibule et un coq chanta.
La servante, l'ayant vu, recommença à dire aux assistants : " Celui-là en est ! "
Mais de nouveau il niait. Peu après, à leur tour, les assistants disaient à Pierre : " Vraiment tu en es ; et d'ailleurs tu es Galiléen. "
Mais il se mit à jurer avec force imprécations : " Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. "
Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : " Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. " Et il éclata en sanglots.
Et aussitôt, le matin, les grands prêtres préparèrent un conseil avec les anciens, les scribes, et tout le Sanhédrin ; puis, après avoir ligoté Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate.
Pilate l'interrogea : " Tu es le roi des Juifs ? " Jésus lui répond : " Tu le dis. "
Et les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.
Et Pilate de l'interroger à nouveau : " Tu ne réponds rien ? Vois tout ce dont ils t'accusent ! "
Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate était étonné.
À chaque Fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils demandaient.
Or, il y avait en prison le nommé Barabbas, arrêté avec les émeutiers qui avaient commis un meurtre dans la sédition.
La foule étant montée se mit à demander la grâce accoutumée.
Pilate leur répondit : " Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? "
Il se rendait bien compte que c'était par jalousie que les grands prêtres l'avaient livré.
Cependant, les grands prêtres excitèrent la foule à demander qu'il leur relâchât plutôt Barabbas.
Pilate, prenant de nouveau la parole, leur disait : " Que ferais-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? "
Mais eux crièrent de nouveau : " Crucifie-le ! "
Et Pilate de leur dire : " Qu'a-t-il donc fait de mal ? " Mais ils n'en crièrent que plus fort : " Crucifie-le ! "
Pilate alors, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié.
Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur du palais, qui est le Prétoire, et ils convoquent toute la cohorte.
Ils le revêtent de pourpre, puis, ayant tressé une couronne d'épines, ils la lui mettent.
Et ils se mirent à le saluer : " Salut, roi des Juifs ! "
Et ils lui frappaient la tête avec un roseau et ils lui crachaient dessus, et ils ployaient le genou devant lui pour lui rendre hommage.
Puis, quand ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et lui remirent ses vêtements. Ils le mènent dehors afin de le crucifier.
Et ils requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui passait par là, revenant des champs.
Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne.
Et ils lui donnaient du vin parfumé de myrrhe, mais il n'en prit pas.
Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun.
C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent.
L'inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : " Le roi des Juifs. "
Et avec lui ils crucifient deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche
Les passants l'injuriaient en hochant la tête et disant : " Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! "
Pareillement les grands prêtres se gaussaient entre eux avec les scribes et disaient : " Il en a sauvé d'autres et il ne peut se sauver lui-même !
Que le Christ, le Roi d'Israël, descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions ! " Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'outrageaient.
Quand il fut la sixième heure, l'obscurité se fit sur la terre entière jusqu'à la neuvième heure.
Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri : " Élôï, Élôï, lema sabachthani ", ce qui se traduit : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? "
Certains des assistants disaient en l'entendant : " Voilà qu'il appelle Élie ! "
Quelqu'un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire en disant : " Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre ! "
Or Jésus, jetant un grand cri, expira.
Et le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas.
Voyant qu'il avait ainsi expiré, le centurion, qui se tenait en face de lui, s'écria : " Vraiment cet homme était fils de Dieu ! "
Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé,
qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée ; beaucoup d'autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Déjà le soir était venu et comme c'était la Préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat,
Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, s'en vint hardiment trouver Pilate et réclama le corps de Jésus.
Pilate s'étonna qu'il fût déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s'il était mort depuis longtemps.
Informé par le centurion, il octroya le corps à Joseph.
Celui-ci, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillée dans le roc ; puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau.
Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l'avait mis.
 

Homélie

 

 

Aujourd’hui débute la Semaine Sainte, ou Semaine de la Passion. Elle est sainte, parce qu’en son centre il y a Jésus. C’est un peu comme une nouvelle création : ce qui était vieux peut redevenir nouveau, ressusciter. Nous allons suivre l’histoire d’un homme plein de passion et de cœur, qui « s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix » (Phil 2, 8). Devant lui, il est impossible de rester neutre. La passion de Jésus, comme la faiblesse et la souffrance des hommes, n’est pas un spectacle à observer. Comme il est facile de se poser en spectateurs, attentifs à ne pas être impliqués directement, ou éprouvant de la pitié tout en restant distants. Sa passion est une passion d’amour. Elle met en lumière notre froideur et la mesquinerie des nombreuses passions qui agitent notre cœur. Jésus n’est pas venu nous changer par une loi, mais par son amour. Pourquoi Jésus a-t-il été condamné ? Parce que les hommes préfèrent les sacrifices à la loi de la miséricorde ; parce qu’un amour sans limite dérange et fait peur ; à cause de la malveillance des hommes, de l’idolâtrie de l’argent, de la méfiance qu’éveillent les justes, de l’amour pour soi qui passe avant celui pour l’humanité. C’était pourtant un homme à défendre, à protéger, à aimer. Il ne suffit pas de s’abstenir de faire le mal, de garder les mains propres, de s’abstenir de prendre une décision : il faut aimer cet homme. En ne choisissant pas l’amour, on finit par devenir complice du mal.

En entrant à Jérusalem, Jésus est accueilli comme un roi. Les gens semblent avoir compris qui il est, ils étendent leurs manteaux sur son chemin, comme le voulait l’usage en Orient au passage du souverain. Dans le second livre des Rois, nous voyons que pour fêter l’élection de Jéhu au trône d’Israël, « tous prirent leurs manteaux et les étendirent sous lui, à même les degrés » (9, 13). De même, les branches d’olivier cueillies dans les champs et disposées sur son parcours forment une sorte de tapis. Le cri « Hosanna » (qui en hébreu veut dire « aide ») exprime le besoin de salut et d’aide de la foule. Voici enfin le Sauveur. Jésus entre à Jérusalem et dans nos villes d’aujourd’hui comme le seul capable de nous délivrer de notre esclavage et de nous faire participer à une vie plus humaine et plus solidaire. Son visage n’est pas celui d’un homme fort et puissant, mais celui d’un homme doux et humble. Six jours après cette entrée triomphale, ce même visage sera celui d’un crucifié, d’un vaincu. Tel est le paradoxe du Dimanche des Rameaux, qui nous fait vivre à la fois le triomphe et la passion de Jésus. En plaçant la lecture de l’évangile de la Passion après celle de l’entrée à Jérusalem, la liturgie met en lumière le peu de temps qui sépare l’Hosanna du « Crucifiez-le ». Si l’entrée de Jésus dans la Ville sainte ressemble à celle d’un roi, quelques jours plus tard on lui posera sur la tête une couronne d’épines, on lui mettra en main un roseau en guise de sceptre, et on le revêtira d’un manteau écarlate en signe de dérision. Aujourd’hui les branches d’olivier sont un signe de fête, mais d’ici peu, au jardin des Oliviers, des gouttes de sang se mêleront à la sueur de Jésus, en proie à l’angoisse de la mort.

Il ne cherche pas à fuir. Il prend sa croix et gravit le mont Golgotha, pour y être crucifié. Cette mort qui, aux yeux de la foule, apparaît comme une défaite, est en réalité une victoire : c’est la conclusion logique d’une vie vécue pour le Seigneur. Vraiment, Dieu seul pouvait mourir de cette façon, en s’oubliant lui-même pour se donner entièrement aux autres. Le centurion païen posté au pied de la croix s’en aperçoit. L’évangéliste Marc écrit : « Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s’écria : “Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu !” » (Mc 15, 39).

Qui a compris Jésus ? Les enfants. Ils accourent vers lui quand il entre à Jérusalem. Jésus a dit : « Celui qui n’accueille par le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » (Lc 18, 17). Pierre se met à pleurer comme un enfant quand il commence à comprendre qui est Jésus. Quand Jésus a annoncé à Pierre qu’il serait mis à mort, il s’est mis en colère. Il ne voulait pas perdre, mais vaincre. Il n’acceptait pas d’être faible. Le choix de Jésus d’être un serviteur scandalisait cet homme adulte, convaincu que le recours à la force est parfois nécessaire pour résoudre les problèmes, incapable de croire que l’amour peut tout changer. Pierre était sûr de lui : « Même si tous viennent à tomber, moi je ne tomberai pas », dit-il à Jésus. Il se croyait bon. Mais il s’est endormi après que Jésus lui ait demandé de veiller une heure avec lui : il était comme abruti, insatisfait, triste, abattu. En réalité, il ne sait pas prier. Il s’endort en laissant Jésus seul. Plus tard, c’est peut-être lui qui dégainera son glaive, en voulant défendre son ami par la force. Sommeil et violence. En fait, il cherche à se sauver. Il laisse Jésus seul et reste seul. Il trahit l’amour, et il a besoin d’amour. Il a honte de Jésus, qui lui apparaît comme un faible, un vaincu. Et il a peur. Il déclare qu’il ne le connaît pas. Nous sommes comme lui. Ses trahisons sont aussi les nôtres. Mais à la fin, en voyant les conséquences du mal, Pierre se met à pleurer. Il rentre en lui-même. Il se souvient, comprend, renonce à son orgueil, se repent. Cette semaine, efforçons-nous de devenir de vrais hommes, comme Pierre. De pleurer comme des enfants, en demandant pardon de nos péchés. Émouvons-nous devant le drame de tant d’hommes désespérés, courbés comme lui sous le poids de leur croix. Décidons de ne plus fuir, de ne pas suivre uniquement de loin, mais de rester près de lui et de l’aimer. Prenons en main l’Évangile et tenons-lui compagnie en cette heure. Prions avec confiance. La branche d’olivier que nous tenons à la main est un signe de paix : elle nous rappelle que le Seigneur veut la paix, et qu’il donne la paix. Cette branche d’olivier que nous rapporterons chez nous nous rappellera que Dieu nous aime. Il est notre paix, parce qu’il n’a pas d’ennemi et qu’il ne cherche pas à se sauver lui-même. L’amour est capable de vaincre le mal. Ne voulons-nous pas apprendre, nous aussi, à aimer d’un tel amour ? Ne voulons-nous pas être, comme Jésus, des hommes et des femmes de paix ? La passion est un chemin qui mène à la joie. Suivons-le avec Jésus pour ressusciter avec lui.


 



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