Journée mondiale contre le travail des enfants : soustraire les mineurs de l’esclavage n’est pas un rêve, c’est une « Maison de rêve »

#12juin

Dans la rue, tous l’appellent Koffi. D’où venait cet enfant de 8 ans qui, dans l’une des plus grandes métropoles d’Afrique Occidentale, survivait jusqu’il y a peu de temps en vendant des mouchoirs en papier et en dormant dans la rue ? Il a fallu du temps pour le savoir. Car derrière le sourire de cet enfant, qui troublait par sa simplicité, il y avait l’histoire d’un garçon qui, dans son plus jeune âge, avait déjà fait un choix amer : fuir une maison dans laquelle il ne pouvait plus rester, n’étant plus accepté par sa famille, « coupable » simplement de ne pas être le fils du nouveau compagnon de sa mère.

Avant d’arriver à en parler, il faut de la patience : une, deux, trois, quatre… de nombreuses visites de nouveaux amis qui sont devenus pour Koffi un peu comme des grands frères, plus grands que lui de quelques années, mais qui ont la chance d’avoir derrière eux une autre histoire : avoir rencontré une Communauté, celle de Sant’Egidio, qui est amie de nombreux enfants comme lui.

Ainsi est arrivée l’invitation qui a tout débloqué : rejoindre la « Maison du rêve. » Plusieurs ont été créées en Afrique Occidentale : les enfants de la rue rejoignent le soir cette adresse, ils prennent un repas ensemble, avec leurs copains, ne dorment plus dans la rue, peuvent faire leur toilette et repartir le matin pour entreprendre leurs petites activités de subsistance. Mais surtout, en venant régulièrement, ils se refont à l’idée de vivre dans une maison, d’avoir une famille – là où c’est possible – dans laquelle ils pourront retourner, de trouver un « vrai » métier à apprendre, ou bien une école où s’inscrire, comme tous les autres enfants du même quartier. C’est ce qui est arrivé cette année à Koffi, avec l’aide de ses nouveaux « grands frères ». Après avoir obtenu un très bon bulletin scolaire pour le premier quadrimestre, on attend ces jours-ci les résultats de fin d’année. Avec un sourire qui, désormais, ne cache plus la tristesse mais communique un avenir retrouvé.