En mémoire des migrants d'Amérique centrale, la Journée de prière "Mourir d'espoir" à San Salvador

La Journée de prière "Mourir d'espoir" célébrée dans la crypte de San Óscar Romero dans la Catedral Metropolitana de San Salvador samedi dernier, à l'initiative de la Communauté de Sant'Egidio, a rassemblé, dans le souvenir des migrants qui ont perdu la vie au cours de leur voyage, des personnes, associations et institutions qui s'engagent pour la protection des migrants et des réfugiés à El Salvador et dans d'autres pays d'Amérique centrale, au Mexique et aux États-Unis.

"L'indifférence est dangereuse, elle rend chacun insensible au drame humain lié à l'immigration", a dit dans son homélie le cardinal Gregorio Rosa Chávez, qui a poursuivi en citant le message du pape François pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié : "Il ne s'agit pas seulement des migrants : il s'agit de notre humanité". Non pas des chiffres, mais des êtres humains.

La prière a permis de faire mémoire de tous les migrants disparus : les victimes d'enlèvement et de bandes criminelles, ceux qui ont perdu la vie en cherchant à gagner et à franchir la frontière avec différents moyens de transport, en particulier le train dit "la Bête", ceux qui sont morts dans les dures traversées du désert et ceux qui sont morts noyés sur les côtes et dans les mers du monde.

Parmi les images de la prière, l'une d'elles évoque les personnes mortes dans leur tentative de traverser à la nage le Rio Grande qui sépare le Mexique des États-Unis. On a fait mémoire en particulier d'Oscar et de sa fille Valeria âgée de deux ans, tous deux noyés en juin dernier : une photo douloureuse qui a bouleversé le monde et qui représente la réalité de centaines de migrants du Triángulo Norte (Guatemala, Honduras et El Salvador).

L'appel de la journée "Mourir d'espoir" a été adressé aux institutions de ne pas se résigner aux tragédies et de s'engager pour un monde plus humain et plus juste, où l'on prête attention aussi aux conditions critiques dans les centres de détention du monde entier, où sont notamment détenus des enfants.

Porter son attention en priorité aux derniers, comme cela est communiqué dans le message du pape François, appele à ne pas être indifférent et à prêter attention aux pauvres, à ceux qui souffrent le plus des conséquences de cet exode.