Des soins pour les enfants épileptiques: c'est possible avec la clinique DREAM en Centrafrique

Données et récit

En République centrafricaine, à Bangui, la Clinique DREAM de la Communauté de Sant'Egidio s'est engagée depuis le début de son activité à garantir des soins médicaux gratuits pour le VIH/SIDA, l'épilepsie, l'asthme, l'hypertension et le diabète. La Clinique s'est notamment occupée d'un grand groupe d'enfants souffrant d'épilepsie, une maladie très courante dans la jeune population du pays.

L'épilepsie est une maladie chronique du cerveau qui, selon l'OMS, touche 50 millions de personnes dans le monde, dont 80 % vivent dans des pays à faible revenu. Plus d'un tiers des décès liés à l'épilepsie surviennent en Afrique subsaharienne. En Afrique, une grande majorité des patients épileptiques n'ont pas accès à un traitement et il y a en moyenne un neurologue pour 3 à 5 millions de personnes.

Afin de garantir l'assistance médicale et l'accès aux soins des enfants épileptiques en Afrique centrale, le programme DREAM de la Communauté de Sant'Egidio, grâce au soutien de la Fondation Mariani et de l'Istituto Neurologico Besta de Milan, a pu former du personnel soignant au diagnostic et au traitement de la maladie. En outre, la société italienne de neurologie a fait don à DREAM d'un vidéo-électroencéphalographe qui permet aux cliniciens d'avoir un deuxième avis à distance grâce à un système de télémédecine. La Clinique DREAM est désormais le centre de référence pour les patients épileptiques du pays.

L'histoire de Davila. Une "guérison contagieuse"

Le traitement de l'épilepsie, qui est désormais banal et bien établi dans les pays à revenu élevé, nous permet de libérer des vies qui, autrement, seraient prisonnières de la maladie et d'écrire de véritables histoires de résurrection.

C'est ce qui est arrivé à Davila. Nous l'avons rencontrée il y a deux ans, elle avait 16 ans et venait d'un quartier pauvre de la banlieue de Bangui. Elle avait eu une enfance très difficile à cause de son épilepsie. Sa mère nous a immédiatement raconté comment la vie de toute la famille avait été bouleversée lorsque la jeune fille a eu ses premières crises d'épilepsie. En Afrique, il existe une croyance répandue selon laquelle l'épilepsie est une malédiction, non pas une maladie, mais un épisode de sorcellerie qui prend possession du corps des gens, rendant dangereuse toute approche. Davila a donc été soumise au fil des ans à des rituels violents et à des régimes alimentaires étranges. La famille a été isolée du reste du quartier et des proches, tandis que pendant des années, la jeune Davila a continué à avoir des convulsions, voire plus de six crises par jour, de plus en plus graves.

Au début de l'année 2020, elle a été admise à l'hôpital dans un état très grave. C'est là que sa mère a découvert qu'une clinique avait ouvert à Bangui qui pourrait aider sa fille, la Clinique DREAM. En moins de deux ans de traitement contre l'épilepsie, les crises ont disparu, Davila a commencé à sortir de chez elle, elle n'avait plus peur des autres et les autres n'avaient plus peur d'elle. Cette année, elle a commencé à aller à l'école, et - à 18 ans - à apprendre à lire et à écrire. C'est comme une nouvelle vie, l'espoir est revenu et cela a été une véritable révolution non seulement pour la famille mais aussi pour tout le quartier.

Le samedi, à l'Ecole de la paix de Sant'Egidio, Davila montre fièrement ses cahiers avec ses premiers progrès en alphabétisation. Sa maman a commencé à militer pour DREAM, parlant aux mères des autres enfants épileptiques, témoignant qu'il existe un traitement et un autre avenir pour leurs enfants. Chaque jour, de nombreuses personnes frappent à la porte de la clinique et demandent des médicaments, avec l'espoir d'une guérison.

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