4e dimanche du Temps ordinaire

Première lecture

Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, qui accomplissez sa loi. Cherchez la justice, cherchez l'humilité : peut-être serez-vous à l'abri au jour de la colère du Seigneur.
Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur.
Ce reste d'Israël ne commettra plus d'injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer.

Psaume responsorial

Psaume 145 (146)

Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !

Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l’étranger,
il soutient la veuve et l’orphelin,
le Seigneur est ton Dieu pour toujours.  
 

Deuxième lecture

1 Corinthiens 1,26-31

Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance.
Au contraire, ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ;
ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ;
ainsi aucun être de chair ne pourra s'enorgueillir devant Dieu.
C'est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus, lui qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification, rédemption.
Ainsi, comme il est écrit : Celui qui veut être fier, qu'il mette sa fierté dans le Seigneur.

Lecture de l'Évangile

Alléluia, alléluia, alléluia.

Hier, j'ai été enseveli avec le Christ,
Aujourd'hui je ressuscite avec toi qui es ressuscité.
Avec toi j'ai été crucifié,
souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Matthieu 5,1-12

Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

 

Alléluia, alléluia, alléluia.

Hier, j'ai été enseveli avec le Christ,
Aujourd'hui je ressuscite avec toi qui es ressuscité.
Avec toi j'ai été crucifié,
souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Homélie

Comme l'écrit l'évangéliste Matthieu, à la vue des foules, Jésus monte sur la montagne afin de les enseigner. Il leur explique qui sont vraiment les bienheureux ; ce qu'il leur propose, finalement, c'est sa conception du bonheur. Les psaumes avaient déjà habitué les croyants d'Israël au sens du bonheur véritable : " Heureux celui qui espère dans le Seigneur, heureux celui qui a soin du faible, heureux celui qui a confiance dans le Seigneur. " Celui-là peut se dire heureux, bienheureux. C'est dans cette perspective que Jésus déclare " heureux " les pauvres d'esprit, ce qui ne signifie pas riches de fait, mais spirituellement pauvres. Il poursuit en déclarant heureux les miséricordieux, les affligés, les doux, ceux qui ont faim et soif de justice, les cœurs purs, ceux qui sont persécutés pour la justice, mais aussi ceux que l'on insulte et persécute à cause de lui. Personne n'avait encore jamais entendu de telles paroles. Lorsque nous les écoutons aujourd'hui, nous les trouvons bien éloignées de l'opinion commune, à tel point qu'elles nous semblent irréelles. Nous serions même tentés de penser que ces paroles sont bien belles, mais impossibles à mettre en pratique pour les hommes. Et pourtant, Jésus voit les choses autrement : il veut notre bonheur véritable, plein et entier, solide, capable de résister à nos sautes d'humeur, affranchi des diktats de la mode ou des exigences du consumérisme. Au fond, nous aspirons juste à une vie un peu meilleure, un peu plus tranquille, à un peu de bien-être personnel, rien de plus. Nous n'avons pas envie d'être vraiment " heureux ". C'est pour cela que la béatitude est devenue pour nous un mot étrange, trop consistant, excessif ; un mot si fort et si chargé de sens qu'il se situe aux antipodes de nos satisfactions souvent insignifiantes. Or, le passage de l'Évangile sur les béatitudes nous arrache à une vie banale pour nous pousser vers une vie accomplie et une joie bien plus profonde. Les béatitudes ne sont pas d'un niveau trop élevé pour nous, pas plus qu'elles ne l'étaient pour cette foule qui fut la première à les écouter : elles ont un visage profondément humain, celui de Jésus. Il est l'homme des béatitudes, l'homme pauvre, doux, affamé et assoiffé de justice, l'homme passionné et miséricordieux, l'homme persécuté et mis à mort. Tournons notre regard vers cet homme, suivons-le et nous serons heureux.