Comme elle est fragile et précieuse la vie de l'Église et de la communauté: le Seigneur l’a suscitée pour faire connaître le visage de Dieu et sa miséricorde dans le monde

L'omelie du père Marco Gnavi à Santa Maria in Trasteveere, pendant la liturgie de la fin de l'année 2015

Chers frères et chères sœurs,

comme est belle et précieuse la vie. L'Evangile peut la faire briller en toute sa beauté; le mal peut l’humilier et la blesser. Mais à Bethléem, Dieu a montré la puissance de son amour : dans le lieu le plus humble, grâce à la maternité de Marie, il nous a donné l’enfant Jésus, lumière des nations, le prince de la paix, l’admirable conseiller.

Comme est belle et précieuse la vie de notre frère bien-aimé Ellard, blessé dans un grave accident de voiture à Blantyre: ensemble avec la communauté au Malawi en accord nous demandons à Dieu qu’il le préserve et le guérisse, en ces heures si délicates.

Comme est précieuse et fragile la vie des pauvres, les frères et les sœurs les plus faibles, dans le grand peuple messianique qui s’est rassemblé autour de la table de la Miséricorde, en cette lumineuse basilique et au quatre coins de la terre, dans les prisons, les instituts, les églises, dans les rues, partout où il y a un fils, une fille de la Communauté.

Combien est-elle belle et fragile l'Église, qu’il y a cinquante ans s’était réunie dans le Concile Vatican II, envahie par une grande sympathie pour l'homme, convaincue que rien ne lui était étranger de ses gémissements, de ses espoirs, de ses douleurs, et qu’à tous elle pouvait offrir la lumière du Christ. Les rêves d'unité du genre humain, la paix, la fraternité des peuples et l’étreinte entre chrétiens, la rencontre entre les croyants des religions et, après l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, la victoire contre tout antisémitisme et une nouvelle relation avec le peuple juif, le pain de la Parole pour touts ... Eclairée par l'Esprit, elle a marqué son désaccord avec les prophètes de malheur et l'esprit du temps, et elle s’est réengendré dans une vision audacieuse et prophétique de sa mission, sans orgueil, mais avec la force de l'humilité e de l’amour. L'épouse du Christ, a choisi, par les paroles du Pape Jean, la médecine de la Miséricorde, et non les armes de la rigueur, et a réclamé, par la bouche de Paul VI, son être savante en humanité.

Et aujourd'hui, à la fin d'une année extraordinaire pour la preuve que le monde traverse et ses bouleversements d’époque cosmiques, des blessures de la création aux bouleversements du terrorisme et des conflits, des populations qui s’enfuient, du visage des réfugiés à celui des Européens .... à la fin d'une année, nous qui vivons, nous qui sommes aimés et pardonnés, nous à qui sans cesse a été prêchée une parole chargée d'espérance ... nous qui avons été aidés à lire les signes des temps, nous chantons le Te Deum. Non seulement parce que dans le passé récent est inscrite la présence et la protection de Dieu, mais parce que tout nous prépare à l'avenir. Marie, en fait, continue de garder le mystère de toutes ces choses dans son cœur et à les méditer, à nous les offrir, pour nous offrir le mystère de la vie de Dieu au milieu de nous. Aujourd'hui, notre temps attend la révélation de l'Evangile de Bethléem, la force d'un rêve puissant. Marie, par le Magnificat - son Te Deum - nous exhorte à croire et à choisir, car en Dieu tout est possible: que les humbles soient élevés, que les superbes soient rabaissés, que s’accomplissent les promesses de Miséricorde faites à nos pères au cours de la longue histoire du peuple de Dieu, restituées au siècle passé et présent par les Pères conciliaires.

En envoyant le Fils de Dieu, il a dit assez à la folie du mal et à l'ignorance de sa miséricorde, et il a mis dans nos mains l'Evangile de Bethléem, pour recréer le monde. Pourquoi alors ne devrions-nous ne pas faire comme les bergers? Non seulement ils arrêtèrent de craindre, il crurent aux anges, mais ils retrouvèrent un langage nouveau: ils racontèrent tout ce que de l'enfant leur avait été annoncé.

Gardiens et témoins d'une joie qu’ils communiqueront à tout le peuple. Ils retournent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, comme il leur avait été dit. Tous étaient stupéfaits par les choses qu’ils disaient. Maintenant ils sont des fils de l'Evangile de Bethléem!

Ecoutons la voix d'un croyant qui a fait de la mission sa vie. Paul, à haute voix, s’adresse aux  Galates, mais à nous aussi si nous avons douté ou préféré d'autres «évangiles»: «Et la preuve que vous êtes des fils, c’est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père! Aussi n’est tu plus esclave, mais fils ».

Comme elle est fragile et précieuse la vie de l'Église et de la communauté: le Seigneur l’a suscitée pour faire connaître le visage de Dieu et sa miséricorde dans le monde. Aimons-la, en elle nous avons eu la vie; soutenons-la, en elle nous avons trouvé le pardon ; faisons-la grandir, en elle trouveront la paix les peuples et les pauvres.

"Sous la protection de ta miséricorde, nous nous réfugions, mère de Dieu. Ne dédaigne pas dans la difficulté nos supplications, mais délivre-nous des dangers, toi la seule sainte et bénie. Amen.".