“Le Pape François est apparu comme un chef spirituel pour toute l’humanité lorsqu’il a déclaré qu’il n’existait pas de religion criminelle mais que dans toute religion il y avait des criminels”. C’est ce qu’a dit Mohammad Sammak, conseiller politique du Grand Mufti du Liban, lors de la séance inaugurale de la Recontre internationale pour la paix “Soif de paix. Religions et cultures en dialogue” qui s’est ouverte le 18 septembre à Assise.
Mohammad Sammak a également décrit ISIS comme un “groupe de revanchards, de désespérés et d’extrémistes qui ont détourné l’Islam pour l’utiliser à des fins de revanche, alors que pour l’Islam (faisant référence à la destruction d’églises et de monastères en Syrie et en Irak), par exemple, personne n’a le droit d’utiliser les pierres d’une église pour bâtir sa maison".
Il a, par ailleurs, évoqué le Père Dall’Oglio comme un homme qui “a dédié sa vie à servir les musulmans et les chrétiens de Syrie” ainsi que l’évêque d’Alep, Mgr Gregorios Johanna Ibrahim, enlevé il y a trois ans, qu’il avait personnellement rencontré lors de précédentes rencontres de prière pour la paix organisées par Sant’Egidio. Mohammad Sammak a, en outre, évoqué la mémoire du prêtre français assassiné en juillet dernier dans son église de Rouen : "le Père Jacques Hamel est une victime non seulement pour votre Eglise, mais également pour notre religion”.
Enfin, dans une référence implicite à son pays, le Liban, il a indiqué que “les relations entre les personnes de diverses religions ne peuvent être basées sur l’élimination de l’autre - comme le voudrait ISIS - ni seulement sur la tolérance. Elles doivent reposer sur la foi dans le pluralisme et dans la diversité, ainsi que sur le respect pour les fondements idéologiques et intellectuels qui sont le socle de la diversité”. "La citoyenneté, a-t-il conclu, ne peut être basée sur la tolérance mais elle doit l’être sur les droits”.