Prière pour la paix, en direct à 20h00

Isaïe 9, 1-6 

Pourquoi une grande exultation dans le peuple ? Il marchait dans les ténèbres et il a vu se lever une grande lumière. Oui, une lumière a brillé sur ceux qui habitaient dans les ténèbres. Ils ne voient pas le présent ni l’avenir car les ténèbres de la guerre les entourent. La guerre est une obscurité épaisse.

Désormais, certains se sont habitués à vivre dans l’obscurité depuis des années, comme les Syriens dont les enfants, n’ont connu que la guerre, et jamais la lumière de la paix. Beaucoup ont quitté la Syrie : plus de 5,5 millions de personnes, le nombre de réfugiés le plus important au monde ! Ils n’ont pas trouvé la lumière, mais plutôt l’obscurité des camps, obscurité au Liban, aujourd'hui privé d’électricité, les nuits sombres des traversées en mer, l’obscurité de l’attente interminable. Les Ukrainiens n’ont pas connu le printemps, ils sont plongés depuis des mois dans un hiver sans fin, dans une guerre lente, interminable qui détruit leur pays. Le pape François rappelle souvent que nous nous sommes accoutumés à leur obscurité, à la guerre, à tel point que nous ne pouvons rien faire pour éclairer leur vie. Je voudrais aussi rappeler les populations du Nord du Mozambique attaquées par une guérilla insensée qui sème la terreur et repousse les populations en les terrorisant avec des menaces pour une vie de misère, dans des zones inhospitalières, où il n'y a pas de nourriture.

Devant ces terres de ténèbres, à peine évoquées, la parole du prophète Isaïe resplendi comme une lumière. Est-il possible de faire la lumière, de transmettre la lumière ? Après tout, nous avons presque renoncé à espérer la lumière de la paix pour tous. Nous nous contentons de notre propre paix. Nous avons abandonné l'espoir d'une grande paix mondiale. Pourtant, le prophète dit : ils se réjouissent comme on se réjouit pour la moisson. Pourquoi ? Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Seulement cela, un enfant ?

Pensons aux nombreux enfants qui sont nés sur les terres obscures de la guerre. Leur vie est menacée par la violence ; l'obscurité de leurs jours n'est illuminée que par les éclairs des attaques et des armes. Que peut-on faire ? Si un adulte ne peut rien faire, que peut faire un enfant ? Au sujet de l’enfant, le prophète parle peut-être d'un futur roi qui va susciter l'espoir chez le peuple, avec un gouvernement digne. Sur ses épaules repose le signe du pouvoir. La lecture chrétienne de ce texte a vu dans l'enfant l’Emmanuel, ce Conseiller-merveilleux, ce Dieu-fort, ce Père-à-jamais, ce Prince-de-la-paix. Il s'agit presque de « l'évangile de Noël ». Ou bien, ces paroles marquent l'apparition du Messie en Galilée, qui semble réaliser cette prophétie. Mais il pourrait aussi s’agir de n'importe quel enfant, qui naît en ces jours. Le signe d’un nouvel homme, une nouvelle femme qui saura enfin nous donner la paix, alors que notre génération et les générations d'adultes au pouvoir ont trahit le monde en le livrant à la guerre, sans faire la paix. Nous ne voyons aucun guide, aucun leader, aucun artisan de paix, mais un enfant nous est donné ! Chaque enfant qui naît dans le monde peut être le prince de la paix, chaque enfant qui nait peut réaliser cette espérance ! Et que ce temps engendre des enfants de la paix, pour la paix ! Dans leur sagesse présomptueuse, les adultes sourient à l’idée qu’un enfant puisse apporter la paix. Mais où ont-ils conduit le monde pendant des années et des mois ? Dans certains pays règnent les ténèbres, et même, les ténèbres risquent de devenir une brume qui s’étend et qui corrompt une grande partie du monde, avec la pénurie de biens, le manque de travail, le manque de perspectives pour les jeunes. Car, chers frères et sœurs, la guerre est contagieuse. La guerre de certains fait du mal à tous. Ne pensons pas qu’il est possible de sortir indemne de la guerre des autres.

 

Prions donc le Seigneur afin que cet enfant règne sur la terre. Son pouvoir s'étendra et la paix sera sans fin. Ce fils aura la force de Dieu, il sera le fils de Dieu. Le joug qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran : tu les as brisés comme au jour de Madiane. La guerre prendra fin, les bottes du soldat qui frappaient le sol et les manteaux couverts de sang seront brûlés. Ne renonçons pas au jour de la paix ! Lorsqu’on n'entendra plus le pas lourd des soldats – ces pas qui terrorisent les femmes et les hommes sans défense, lorsqu’on ne verra plus de vêtements couverts de sang. Voilà l'attente de millions de personnes ! A leurs larmes et à leurs supplications se mêle ce soir notre prière confiante, éclairée par la parole du prophète ! Que s'arrête une fois pour toutes le règne des seigneurs de la guerre et que vienne le règne de Dieu, c'est à dire la paix ! Nous devons croire et nourrir cette espérance. Nous devons soutenir l'espérance de ceux qui souffrent. La soutenir par l'amitié, par la solidarité, par la prière et toute sorte d’engagements possibles. Nous devons y croire. Le prophète Isaïe le dit : si vous ne croyez pas, vous ne pourrez pas tenir ! (Is 7, 9)

La prière de la Communauté de Sant'Egidio est retransmise en direct sur le site, Facebook et YouTube le lundi à 20h.

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