Dans la ville de la Semaine sociale, Acli, Agesci, Action catholique, Communion et Libération, Sant'Egidio, Mcl, Mouvement pour l'unité, Rns et Aidu signent un document envoyé aux candidats à l'UE
L'idée est née vendredi après-midi à Trieste, lorsque plusieurs représentants d’associations catholiques se sont retrouvés pour s'adresser à des réseaux d'administrateurs locaux venus nombreux dans la ville pour entamer une discussion sur la prochaine Semaine sociale. C'est devant un public plus nombreux que prévu que les présidents et responsables d'Acli, Agesci, Azione cattolica, Comunione e liberazione, Comunità di Sant'Egidio, Mcl, Movimento politico per l'unità et Rinnovamento nello spirito ont décidé de lancer, ensemble, un signal fort : signer à Trieste un appel pour la paix adressé non seulement aux gouvernements et aux représentants des institutions, mais aussi et surtout aux candidats aux prochaines élections européennes. Le document est devenu officiel hier, en marge des travaux menés dans la ville de Trieste en vue de l'événement de juillet où interviendront le Pape François et le Chef de l'Etat italien Sergio Mattarella.
Le texte sera ouvert à la signature, dans les prochains jours, aux citoyens individuels et aux autres associations, mouvements et communautés, ecclésiaux et non ecclésiaux. Hier déjà, l'association d'enseignants universitaires Aidu a signé l’appel. L'intention des présidents et des responsables nationaux qui ont formulé l'appel est de proposer explicitement l'adhésion aux forces politiques et aux candidats aux élections européennes.
"Nous nous sommes réunis ces derniers jours à Trieste - écrivent les principales formations catholiques laïques du pays - pour réfléchir au thème de la prochaine Semaine sociale, intitulée "Au cœur de la démocratie", et nous avons partagé un sentiment d’urgence à adresser ensemble un appel sincère à la paix aux chefs de gouvernement, aux représentants des institutions et en particulier à ceux qui se présentent à la tête de l'Union européenne. Qu'émerge de façon décisive un engagement commun pour une Paix fondée sur la reconnaissance de la dignité infinie et inaliénable de la personne".
Dans le sillage du magistère et des appels du Pape François, rappelés dans le texte, les associations rappellent que "la guerre n'a jamais été la solution aux conflits et aux tensions entre les peuples et les nations, mais a toujours causé la mort et la souffrance pour tous et en particulier pour les plus faibles, qui paient et paieront toujours le prix le plus élevé". "La guerre, affirme l'appel de Trieste, est une défaite du droit, de la communauté internationale et de l'humanité tout entière. Face à "des armes de plus en plus puissantes et aux effets dévastateurs sur les personnes et l'environnement", les présidents de ces associations, au nom de leurs organisations respectives, expriment "un jugement commun et clair : la paix est un devoir de la politique. Un devoir obstiné et créatif". De plus, "aujourd'hui plus que jamais, la politique est "la plus haute forme de charité" si elle poursuit la paix".
Tout a commencé sur la scène vendredi à Trieste. Là, interviewés par le directeur d'Avvenire Marco Girardo, Emiliano Manfredonia (Acli), Francesco Scoppola (Acli), Giuseppe Notarstefano (Ac), Cesare Pozzoli (Cl), Adriano Roccucci (Sant'Egidio), Guglielmo Borri (Mcl), Argia Albanese (Movimento politico per l'unità), Giuseppe Contaldo (Rns) ont pris la parole. Leur discussion s'est poursuivie hier et a trouvé une synthèse dans cet appel qui rappelle que l’Union européenne a été "rêvée après la guerre et construite sur l'utopie de la paix". "Nous nous sentons tous responsables de l'héritage des hommes politiques européens, croyants ou non, qui ont priorisé ce qui unit sur ce qui divise. Aux forces politiques et aux candidats qui se présenteront aux citoyens les 8 et 9 juin, les associations demandent d'"assumer explicitement la responsabilité de se présenter comme des interlocuteurs pour la paix, en proposant sans réserve la voie diplomatique et la vraie voie politique. Nous ne pouvons pas nous résigner", poursuivent-elles, "à ce que la rhétorique belliqueuse et la non-culture de la confrontation envahissent nos vies, des relations personnelles aux relations sociales et politiques".
Cependant, les acteurs qui ont rédigé et signé l'appel, et qui le proposent aujourd'hui au pays, sont conscients que la paix n'est pas seulement du ressort de la politique. C'est aussi à ceux qui rendent service à la formation des consciences de s'engager. Les associations, mouvements et communautés chrétiennes ne reculent pas : "Nous continuerons à nous engager dans le domaine de l'éducation et de la formation, dans la solidarité concrète avec les plus faibles et les victimes de l'injustice, dans le dialogue pour le bien commun, avec les femmes et les hommes de bonne volonté".
[traduction de la rédaction]
Texte intégral de l’appel de Trieste [IT]
Nous nous sommes réunis à Trieste ces derniers jours pour réfléchir sur le thème de la prochaine Semaine sociale, intitulé "Au cœur de la démocratie", et nous avons partagé un sentiment d’urgence à lancer ensemble un appel sincère à la Paix aux chefs de gouvernement, aux représentants des institutions, et en particulier à ceux qui se présentent à la tête de l'Union européenne. Qu’émerge un engagement commun en faveur d'une paix fondée sur la reconnaissance de la dignité infinie et inaliénable de la personne émerge de manière décisive.
Il y a quelques jours, le pape François a réaffirmé sans équivoque : "N'oublions pas les guerres. Prions pour la paix. La guerre est toujours une défaite, toujours !”
La guerre n'a jamais été la solution aux conflits et aux tensions entre les peuples et les nations, mais elle a toujours causé la mort et la souffrance pour tous et en particulier pour les plus faibles, qui paient et paieront toujours le prix le plus élevé.
La guerre est une défaite du droit, de la communauté internationale et de l'humanité tout entière. Les conflits font rage à nos portes, en Ukraine, en Terre sainte et dans tant d'autres endroits du monde, avec des armes de plus en plus puissantes aux effets dévastateurs sur les populations et l'environnement. En cette heure terrible pour le monde, nous nous sentons appelés à une conversion profonde et à une opinion commune et claire : la paix est le devoir de la politique. Un devoir obstiné et créatif.
L'Union européenne, rêvée sur les décombres de la guerre, construite sur l'utopie de la paix, joue un rôle décisif. Et nous nous sentons tous responsables de l'héritage des hommes politiques européens, croyants ou non, qui ont priorisé ce qui unit sur ce qui divise. Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, l'a également rappelé récemment : "Le monde a besoin de paix, de stabilité, de progrès, et l'Union européenne est appelée à donner des réponses concrètes aux aspirations des peuples qui se tournent vers le projet de coopération le plus impressionnant conçu sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale.
C'est pourquoi nous demandons aux forces politiques et aux candidats aux prochaines élections européennes d'assumer explicitement leur responsabilité de se poser en interlocuteurs de la Paix, en proposant sans réserve la voie de la diplomatie et de la vraie politique.
Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que la rhétorique belliqueuse et la non-culture de la confrontation envahissent nos vies, des relations personnelles aux relations sociales et politiques. Nous continuerons à nous engager dans l'éducation et la formation, dans la solidarité concrète avec les plus faibles et les victimes de l'injustice, dans le dialogue pour le bien commun avec les femmes et les hommes de bonne volonté.
Aujourd'hui plus que jamais, la politique est "la plus haute forme de charité" si elle poursuit la Paix.
[ Marco Iasevoli ]