Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

1er Dimanche de Carême
Mémoire de saint Pierre Damien (1007-1072). Fidèle à sa vocation monastique, il aima l'Église et consacra sa vie à la réformer. Souvenir des moines dans toutes les régions du monde.
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Mercredi dernier, alors qu’il nous imposait les cendres, le prêtre nous a dit : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ». Par ces paroles et par ce geste, nous avons entamé le parcours quadragésimal qui nous conduira à Pâques. Prendre conscience de notre faiblesse, de notre fragilité et de notre misère est vraiment la première condition pour nous approcher du Seigneur. « Souviens-toi que tu es poussière », nous a dit le prêtre. Ces paroles peuvent nous paraître dures. Elles sont pourtant nécessaires, dans un monde qui s’efforce de cacher les faiblesses et d’exalter la force et l’autosuffisance. En vérité, notre vie est fragile ; il suffit vraiment de peu de chose pour que nous tombions malade, dans notre cœur et dans notre corps. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas à notre sort. Car il est écrit : « Il retire de la poussière le faible » (1Sam 2,8). Et le Carême contient également une annonce de joie : le jour de la Résurrection est proche. La poussière qu’était le corps de Jésus va ressusciter. Nous sommes en marche vers Pâques : ce jour-là, toute faiblesse sera vaincue, même la plus radicale de toutes, qui est la mort.
Le Temps du Carême est un moment propice non seulement pour reconnaître notre faiblesse et nos péchés, mais aussi pour contempler la miséricorde du Seigneur et la protection qu’il ne nous fait pas manquer. Oui, nous qui sommes aussi fragiles que la poussière, avons été pris par Dieu et modelés, recréés, comme il le fit pour Adam. Le premier pas que nous devons faire est de reconnaître notre besoin d’aide en adressant notre prière à Dieu. Nous venons d’entendre le passage du Deutéronome qui nous décrivait les souffrances d’Israël et l’intervention du Seigneur : « Les Égyptiens nous ont maltraités et réduits à la pauvreté, ils nous ont imposé un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur [...] Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres, malheureux, opprimés. Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte par la force de sa main [...] et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel » (Dt 26,6-9). Ces mots, les juifs les prononçaient autrefois à l’occasion de la fête du Printemps en apportant au prêtre leurs prémices, pour qu’il les offre en sacrifice à Dieu. Ils reconnaissaient ainsi la miséricorde puissante et libératrice de Dieu. Répétons-les aujourd’hui, alors que nous cheminons vers Pâques.
Le récit des tentations de Jésus inaugure traditionnellement le Temps du Carême, bien que les tentations rapportées par l’Evangile se situent à la fin des quarante jours de jeûne de Jésus, quand il est à bout de forces. Luc nous dit : « Alors (quand il eut faim) le diable le tenta ». La tentation, toute tentation, s’insinue dans les replis de notre faiblesse et de notre fragilité, en nous apparaissant, sinon comme attrayante, du moins comme tout à fait raisonnable : qu’y a-t-il de plus normal que d’avoir envie de manger quand on n’a rien mangé depuis quarante jours ? La première tentation est donc bien naturelle : « Ordonne à cette pierre de devenir du pain ». Tout aussi naturel est le désir de posséder tous les royaumes de la terre : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes ». Il suffisait que Jésus se prosterne. Devant combien de choses nous prosternons-nous sans état d’âme ! Le troisième assaut est tout aussi banal : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : ‘Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder’ ». C’est la tentation de vouloir mettre Dieu à notre service, et non l’inverse. Et de s’en prendre au Seigneur pour les épreuves qui nous frappent.
Ces trois tentations sont emblématiques, en ce sens qu’elles résument toutes les tentations que l’homme peut rencontrer dans sa vie. Mais Jésus n’a pas été tenté seulement ce jour-là. Au verset 1, Luc nous dit que Jésus fut emmené par l’Esprit au désert, où le diable le tenta pendant quarante jours. Et il ajoute que le Tentateur s’éloigna de Jésus « jusqu’au moment fixé », c’est-à-dire jusqu’au Gethsémani et à la Croix. Jésus s’est fait semblable à nous en tout, y compris dans les tentations, mais il les a vaincues. Comment ? En revenant chaque fois à la Parole de Dieu. Sa réponse aux trois tentations est exemplaire. La Parole de Dieu est notre force : nous qui étions faibles, devenons grâce à elle plus forts que le mal. Le Temps du Carême est un temps propice pour redécouvrir la force de la Parole de Dieu dans notre faible vie. Car « l’homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ».

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.