Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

Fête de la Trinité
Fête de saint Charles Lwanga qui subit le martyre en Ouganda avec ses douze compagnons (1886). Mémoire du bienheureux Jean XXIII
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 3 juin

Homélie

En ce premier dimanche après Pentecôte, la liturgie de l’Église célèbre la fête de la Très Sainte Trinité. Ce n’est pas un hasard si l’on met en relation l’Église, qui fait ses premiers pas le jour de Pentecôte, avec le mystère de la Trinité. Après avoir reçu l’Esprit Saint, les disciples sortent des murs étroits et fermés de leur maison, où ils se tenaient « par peur » et entreprennent de communiquer l’Évangile et de baptiser les premières personnes qui se convertissent à la foi. Ils obéissaient ainsi à ce que Jésus leur avait commandé avant de les quitter : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28, 19). Le jour de Pentecôte, la confusion des langues et la division du genre humain dont Babel est le symbole (Gn 11, 1-9), sont vaincues par la prédication évangélique qui, sans éliminer les différences de langue, rassemblait les peuples de toute la terre dans l’unique famille de Dieu.
A la fête de la Trinité, Dieu déchire le voile qui recouvre son mystère. Il rompt le silence sur sa vie (le mot grec « mysterion » signifie justement « se taire ») et nous laisse entrevoir la vérité du monde créé à son image et ressemblance. Les Écritures soulignent à chaque page la nature inconnaissable du mystère de Dieu. Il « habite une lumière inaccessible » que l’homme « ne peut voir tout en demeurant en vie ». C’est Dieu même qui rompt son silence - lui seul pouvait le faire - afin de se révéler aux hommes, à l’intérieur de l’histoire, « à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, par la force de sa main et la vigueur de son bras », ainsi que le dit la lecture de ce jour, tirée du premier des trois discours solennels de Moïse dans le Deutéronome. Or, ce n’est pas suffisant. « Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils » (He 1, 1-2), ajoute la Lettre aux Hébreux. Le jour de Pentecôte, du ciel, le Seigneur Dieu a répandu sur ses disciples l’Esprit Saint, afin que, ainsi que l’avait dit Jésus lui-même, il « les guide vers la vérité tout entière ».
Eh bien, le Père, le Fils et l’Esprit Saint que nous contemplons aujourd’hui dans la Trinité sont la racine, la source et le soutien de l’Église qui est née le jour de Pentecôte, signe d’unité de tout le genre humain. L’Église ne naît pas « d’en bas », c’est-à-dire qu’elle n’est pas le résultat d’une convergence d’intérêts entre les personnes qui la composent, ni le fruit de l’élan ou de l’effort de cœurs généreux, ni la somme de plusieurs individus qui choisissent de demeurer ensemble, ni une association de personnes de bonne volonté qui a pour but de réaliser un noble objectif. L’Église vient d’en haut, du ciel, de Dieu. Pour être encore plus précis, elle vient d’un Dieu qui est « communion de personnes ». Ces personnes s’aiment tellement les unes les autres qu’elles ne sont qu’un. C’est de cette communion que jaillit l’Église. C’est en direction de cette communion qu’elle marche, entraînant avec elle la création toute entière. La Trinité est l’origine et le terme de l’Église. Comme elle est l’origine et le terme de la création elle-même.
C’est pourquoi, l’Église est avant tout et surtout mystère : mystère à contempler, à accueillir, à respecter, à garder, à aimer. C’est un mystère de communion. Ce n’est que dans cette perspective que l’on peut comprendre l’Église en tant que communauté, en tant que corps structuré. Ceux donc qui écoutent l’Évangile avec leur cœur ne sont pas accueillis uniquement dans une communauté organisée, ils sont surtout accueillis dans le mystère même de la Trinité, dans la communion avec Dieu. Nous vivons dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit Saint. C’est un don grand et inestimable. Mais c’est aussi une tâche. Cette Église qui naît à la Pentecôte n’est pas n’importe quelle Église ; elle trouve dans sa constitution même sa vocation : le service de l’unité et de la communion. Tandis que le monde dans lequel nous vivons semble ensorcelé par tant d’égoïsmes d’individus, de groupes, de catégories, de nations qui ne savent - souvent qui ne veulent - pas voir au-delà de leur point de vue particulier ou d’intérêts soi-disant nationaux, l’Église de Pentecôte, issue de la Trinité, a la charge de recréer la chair lacérée de ce monde et de retisser la communion entre les peuples. L’Esprit répandu sur la communauté des croyants lui apporte des énergies nouvelles, ainsi que l’écrit saint Paul dans la Lettre aux Romains : « Vous n’avez pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la peur, mais vous avez reçu un esprit de fils » (Rm 8, 15) ; et Jésus dit à ses apôtre avant de les envoyer en mission : « Je suis au milieu de vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20).
La force que le Seigneur donne à ses enfants guérit la chair de l’humanité blessée par l’injustice, par la convoitise, par la domination, par la guerre et donne cette énergie qui permet de se lever et de s’acheminer vers la communion. Voilà le dessein de Dieu depuis la création du monde. Il y a, en effet, une correspondance entre le processus créateur et la vie intime de Dieu. Ce n’est pas par hasard que Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». L’homme - au départ ce terme désignait autant l’homme que la femme - n’avait pas été créé à l’image d’un Dieu solitaire, mais d’un Dieu-amour. L’individu, de même que l’humanité toute entière, ne pourra pas se réaliser et devenir lui-même en dehors de la communion. Ce n’est qu’à l’intérieur d’une communion qu’il pourra se sauver. C’est donc avec raison que le Concile Vatican II rappelle à tous les croyants que Dieu n’a pas voulu sauver les hommes individuellement, mais en les rassemblant dans un peuple saint. L’Église, née de la communion et destinée à la communion, se trouve donc prise dans le vif de l’histoire de ce début de millénaire comme un levain d’amour et de communion. C’est une tâche noble et urgente, en comparaison de laquelle nos querelles internes apparaissent mesquines (et coupables). Ce sont tous ces litiges dans nos communautés, ces divisions entre Églises chrétiennes, ces fractures qui brisent la communion entre les peuples. Ceux qui opposent des résistances à la force de la communion deviennent complices de l’œuvre principale du « prince de ce monde » qui est un esprit de division. C’est pourquoi, dans le but de nous faire percevoir l’urgence de la communion, l’apôtre Paul peut nous redire aujourd’hui encore : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26).
La fête de la Trinité est une invitation pressante à nous inscrire dans le dynamisme même de Dieu, à vivre de sa vie. Le Seigneur réalise son salut - ainsi que nous le dit Vatican II - en rassemblant des hommes et des femmes autour de lui dans une grande famille sans frontières. Et ce salut s’appelle, justement : « communion avec Dieu et entre tous les humains.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.