Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

5e dimanche de Pâques
L'Église arménienne fait aujourd'hui mémoire du massacre au cours duquel, pendant la Première Guerre mondiale, plus d'un million d'Arméniens ont été tués
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 24 avril

Homélie

Après la résurrection, les apôtres et les disciples rencontrent Jésus tantôt au cénacle, tantôt sur la route d’Emmaüs ou sur la mer de Tibériade. C’est ce qui nous arrive aussi d’une certaine manière, de dimanche en dimanche. Nous nous retrouvons en effet pour rencontrer le Ressuscité, ce même Jésus qui avait dit aux siens, avec une incroyable tendresse : « Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps » (Jn 13, 33). Nous le rencontrons à notre époque, alors que beaucoup pensent qu’il est peu important et peu utile de s’approcher de lui et d’écouter sa voix. Pourtant, dans le cœur de chaque homme et de chaque femme, nous trouvons les larmes, le deuil, les pleurs et, surtout, une vie à bout de souffle. Ceux qui oublient de rencontrer Celui qui a vaincu la mort en ressuscitant à la vie restent seul avec leurs pauvres énergies, leurs pauvres sentiments, sans doute imbus d’autosuffisance ; ceux-là découvrent bientôt qu’ils sont à bout de souffle et que la meilleure part de leur humanité finit par s’obscurcir. Il suffit de lever un instant les yeux de notre existence et de regarder vers d’autres terres pour nous apercevoir à quel point la mort, les deuils et les pleurs affligent encore le monde. Et nous ne faisons rien ! Sans doute pourrions-nous au moins crier davantage devant le scandale de tant d’injustices et de prévarications. Comment pouvons-nous être aussi indifférents, comment pouvons-nous courir aussi vite dans notre existence, comme si nous étions ivres de nos propres problèmes, individuels ou collectifs ? Comment peut-on vivre, discuter, dialoguer, et même affronter la vie publique sans rencontrer la douleur et la mort, sans être incités à construire un monde différent ?
Le croyant va à la rencontre de la parole du Ressuscité et invoque un jour différent : ce jour où les pleurs ne se feront plus entendre, puisque la mort, avec tout son pouvoir obscur, aura été vaincue. Les choses anciennes sont encore trop fortes ; il faut œuvrer en vue des choses nouvelles, afin que le mal et ses partisans ne dominent plus le monde. Le rendez-vous qui convoque les frères et les sœurs autour du Ressuscité n’est pas un rendez-vous habituel. C’est un moment grave et exaltant. Le soir du jeudi de la dernière Cène, Judas venait de partir et l’atmosphère était devenue plus sereine et familière : alors Jésus leur donna « le commandement nouveau ». Et chaque dimanche, il en va ainsi. Le commandement que Jésus nous adresse est un « commandement nouveau » : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (v. 34). « Nouveau » veut dire « dernier », « définitif », nous pourrions même dire « unique », « fondamental ». Quand, autour de la table du Seigneur – cette table qui est dressée pour nous chaque dimanche (même si nous la désertons parfois) –, nous commençons à écouter ces paroles et à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (et nous devons chercher à nous aimer les uns les autres), un amour plus grand et plus large s’enflamme en nous, qui dépasse nos frontières habituelles. C’est de là que naît le souhait d’un monde différent, meilleur, le souhait de la fin de toute tristesse, de toute douleur, de tout pouvoir obscur. Aux chrétiens, il n’est pas demandé de construire une ville chrétienne, une ville sacrée. Nous tenant serrés autour du Seigneur, nous entendons une voix qui dit : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeure avec eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus ; et il n’y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu. Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 3-5).
La proximité du Ressuscité nous touche et nous transfigure : le ciel nouveau et la terre nouvelle adviennent lorsque nous commençons à nous aimer les uns les autres comme le Seigneur nous a aimés. Nous connaissons alors la transfiguration non seulement des individus, mais plus encore du groupe, qu’il soit grand ou petit. Jésus lui-même avait dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Là où vit le Seigneur, les choses anciennes n’existent plus : « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35). C’est surtout la pratique de l’amour, affirme Tertullien, qui a représenté pour ainsi dire une marque de feu aux yeux des païens : « Voyez comme ils s’aiment », disent-ils (alors qu’eux-mêmes se détestent) « et comme ils sont prêts à donner leur vie l’un pour l’autre » (alors qu’eux-mêmes préfèrent s’entretuer). Le commandement « nouveau » n’est pas seulement un signe d’appartenance au Christ, il est le visage même du Seigneur ressuscité qui vit dans ce petit groupe de pauvres disciples s’efforçant de le mettre en pratique.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.