Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

26e dimanche du Temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 25 septembre

Homélie

Aujourd’hui, c’est le dimanche du pauvre Lazare, de ce Lazare qui gît à la porte du riche, couvert de plaies, et qui voudrait se rassasier de ce qui tombe de sa table. Lors du dernier adieu, au cours des funérailles, nous prions en souhaitant au défunt de pouvoir « jouir du repos éternel au ciel, en la compagnie de Lazare qui fut pauvre sur la terre ». L’Évangile veut que nous rencontrions aujourd’hui les nombreux pauvres Lazare et que nous apprenions à nous émouvoir de leurs plaies, à nous scandaliser de leur faim. Regardons-le donc, car c’est Lazare qui nous accueillera au ciel et qui sera notre intercesseur. « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire ». Jésus veut que les hommes ne vivent pas en « vautrés », ainsi que s’exprime le prophète Amos, c’est-à-dire en joyeux lurons, qui gaspillent leur vie et pensent que tout le monde peut vivre comme eux. Les « vautrés » acceptent sans sourciller tout un monde de souffrance et contribuent eux-mêmes à creuser un vide d’amour qu’on ne pourra plus combler. A l’opposé d’un cœur insouciant et superficiel, il n’y a pas une vie d’héroïsme ou d’hyperactivité, mais un cœur bon et humain.
« Il y avait un homme riche qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux ». Cet homme sans nom n’est pas décrit comme gaspillant particulièrement ou comme exploitant ses serviteurs. Il est comme tout le monde et se conduit selon les habitudes de ceux de sa condition : il vit sa richesse de manière insouciante. Le problème apparaît dans la suite du récit : « Un pauvre nommé Lazare était couché devant le portail, couvert de plaies. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ». Ici, l’évangéliste rapporte le nom de Lazare, marquant ainsi la différence entre sa situation et celle du riche. Ce tableau, qui oppose sans équivoque la vie de consommation de l’un et la misère la plus noire de l’autre, n’était nullement tenu pour une injustice par la théologie des scribes. Et puisqu’ils ne le tenaient pas pour tel, ces mêmes scribes soulageaient aisément les consciences avec la doctrine de l’aumône. Au fond, autrefois comme aujourd’hui, on trouvait de bonnes raisons pour que les choses demeurent telles qu’elles sont, pour que rien ne change, même dans un cas d’injustice manifeste comme celle que décrit l’Évangile. Après la mort des deux protagonistes, s’ouvre une scène tout à fait différente. Mais cette fois-ci apparaît aussitôt clairement quelle est la pensée de Dieu et son jugement. Le riche et Lazare sont tous les deux « fils d’Abraham ». Mais Lazare est assis avec ce dernier à la table des cieux ; tandis que le riche, qui n’est pas accueilli dans les demeures éternelles, est tombé dans le lieu de tourment.
Si le riche avait autrefois aidé Lazare, celui-ci l’aurait accueilli dans le ciel. Mais ce n’est que maintenant qu’il comprend la vérité de la vie, et c’est trop tard. Le riche admet implicitement que sa triste condition actuelle est inévitable, d’autant qu’il acceptait autrefois en toute tranquillité les vêtements de luxe et l’absence de soucis. Il ne demande pas de changer de lieu, mais seulement d’être soulagé un tout petit peu. Il lui suffirait de toucher de sa langue un doigt mouillé. Mais cela aussi est impossible ; Dieu lui-même ne peut combler l’abîme que l’homme creuse autour de lui. Or on ne cesse de creuser dans ce monde des abîmes entre les hommes, entre les peuples, les ethnies, et, au niveau de la planète, entre les pays riches et les pays pauvres. Lazare, c’est le clochard d’à côté, c’est l’étranger, c’est aussi cette ethnie opprimée, ce peuple violenté et exploité. Or la parabole montre très clairement la prédilection de Dieu pour Lazare et pour tous ceux qui, à chaque époque de l’histoire, se trouvent dans ces mêmes conditions.
Le riche et le pauvre meurent. Et le monde se renverse. Comme dans les béatitudes, le pauvre devient heureux, tandis que le riche reste seul avec sa richesse qui ne réchauffe pas, ne satisfait pas, mais tourmente. Le monde se renverse et c’est Lazare qui est dans le sein d’Abraham, tandis que le riche reste sans personne pour l’accueillir, sans consolation ; il était rassasié et maintenant il a faim ; il riait et maintenant il pleure. Les tourments du riche dont parle l’Évangile ne sont pas annoncés comme une menace. Jésus ne fait pas peur, au contraire, il rassure les hommes. Mais le Seigneur essaie de nous expliquer la vie telle qu’elle est en réalité. Il dévoile au riche que ce n’est pas dans la richesse qu’il trouvera sa joie et son avenir. Et que sans l’autre, il demeure seul et se prépare son propre enfer. Que faire ? Y a-t-il une espérance pour le riche ? Un riche peut-il changer ? Cette question angoisse beaucoup Jésus. Il est plus facile, dira-t-il, à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des cieux. Lui a aimé l’homme riche, mais il n’a pas été aimé de lui. Que faire ? Nous devons combler tant d’abîmes d’ignorance, de distance, ces absences de paroles, de mains tendues, ces refus de consolation. Comme le gérant trompeur, comblons donc ces abîmes, en y investissant la miséricorde. Comme le Samaritain, aimons de compassion un inconnu, en faisant de lui notre prochain. Jésus insiste encore en décrivant la réponse qu’Abraham fait au riche : nous n’avons pas besoin de miracles pour convertir notre cœur, pour combler ces abîmes. Il suffit de l’Évangile qui ouvre le cœur des hommes et le rend humain et proche des autres.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.