Intervention d'Adriana Ciciliani, personne porteuse de handicap, durant la visite du pape François à Sant'Egidio

16 Juin 2014

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VISITE DU PAPE FRANÇOIS À LA COMMUNAUTÉ DE SANT’EGIDIO

Rome 15 juin 2014

 Intervention d’Adriana Ciciliani, personne porteuse de handicap

 Saint Père,

 Je m’appelle Adriana et je fais partie de la Communauté de Sant’Egidio. J’ai rencontré la Communauté en 1974 : j’étais très jeune, j’avais 18 ans, j’habitais avec ma mère à deux pas d’ici. Cela fait donc de nombreuses années que nous nous connaissons... et pendant toutes ces années, bien des choses se sont passées pour moi. Aussitôt après ma naissance, je me suis retrouvée dans le coma : les médecins ont dit que j’étais pratiquement sans thyroïde, que je resterais petite, or, je fais un mètre soixante-quinze... Papa avait déjà une autre famille, maman m’a servi à la fois de maman et de papa. Je suis allée à l’école élémentaire jusqu’à l’âge de 14 ans (ils m’ont mise dehors parce que j’étais trop grande). J’ai beaucoup lutté pour avoir un travail, et aujourd’hui, je suis employée dans une crèche de la Ville de Rome. Lorsqu’on nous a expulsées de notre maison du Trastevere, je suis allée habiter avec maman en périphérie, dans les logements populaires du quartier de Vigne Nuove. Avec beaucoup de difficulté, ma vie avait fini par trouver un équilibre, même s’il était fragile. Mais j’ai alors perdu ma mère. Je me suis retrouvée seule ; je pensais mourir, pas seulement physiquement, mais aussi spirituellement. La Communauté ne m’a jamais abandonnée. Le vide s’est rempli petit à petit, avec les amis autour de moi. Maintenant, je dis que j’ai réussi à surmonter ces mauvais moments. Aujourd’hui, je suis contente. En 2009, je me suis même mariée, car j’ai rencontré la bonne personne, Fabrizio qui est serveur chez Mc Donald. Je dois vous le dire, la vie est belle, parce qu’elle est remplie d’amis et c’est pour cela surtout que je voudrais dire merci. Le don le plus grand, c’est d’avoir des amis et surtout d’avoir Jésus pour ami. Cela, je l’ai appris dans la Communauté. Je voudrais vous dire que, pour moi, le dimanche est le jour le plus beau, car je revois mes amis et surtout je rencontre Jésus, j’écoute sa Parole et je reçois la Sainte Communion. Je suis impatiente de voir arriver le dimanche !

Dans les Évangiles, Jésus guérit de nombreux malades. Je connais moi aussi diverses difficultés, comme les autres, tant physiques que psychiques, mais, tout au long de ces années, j’ai compris que ma plus grande maladie était la solitude. Mais Jésus m’a guérie.

Je voudrais dire quelque chose sur moi et sur ceux qui, comme moi, vivent dans la difficulté, …, cela se voit, on ne peut pas le cacher. Nous sommes faibles, mais nous ne sommes pas tristes ou apeurés ! Nous avons la force de l’Esprit de Jésus. Dans la liturgie de dimanche dernier justement, à la fête de Pentecôte, Jésus nous adonné son Esprit. Aujourd’hui, je suis ici qui vous parle, malgré ma faiblesse. Aujourd’hui j’annonce l’Évangile que j’ai reçu.