Prière pour l’unité des chrétiens. Mémoire particulière des communautés chrétiennes d’Afrique.

Lecture de la Parole de Dieu

Alléluia, alléluia, alléluia.

Ceci est l'Évangile des pauvres
la libération des prisonniers
la vue aux aveugles
la liberté des opprimés.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Psaume 97 (98), 1-6

¹ Psaume. Chantez à Yahvé un chant nouveau, car il a fait des merveilles; le salut lui vint de sa droite, de son bras de sainteté.
² Yahvé a fait connaître son salut, aux yeux des païens révélé sa justice,
³ se rappelant son amour et sa fidélité pour la maison d'Israël. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
⁴ Acclamez Yahvé, toute la terre, éclatez en cris de joie!
⁵ Jouez pour Yahvé sur la harpe, au son des instruments;
⁶ au son de la trompette et du cor acclamez à la face du roi Yahvé.

Alléluia, alléluia, alléluia.

Le Fils de l'homme
est venu pour servir.
Que celui qui veut être grand
se fasse le serviteur de tous.

Alléluia, alléluia, alléluia.

La liturgie nous fait chanter encore une fois le psaume 97, un hymne à la royauté de Dieu. Le psalmiste fait peut-être référence à la fin de l’exil babylonien. Il imagine le retour de l’exil de Dieu même, comme pour suggérer une identification entre Dieu et son peuple. On pourrait dire que Dieu lui-même a été vaincu et exilé avec son peuple à Babylone. Notre pensée va à la tragédie de la Shoah – que nous rappellerons d’ici quelques jours – et à la terrible question : où était Dieu ? De nombreux sages juifs ont répondu que Dieu était parmi son peuple humilié et détruit. Le psalmiste chante que le Seigneur, Dieu d’Israël, qui semblait vaincu par les dieux de Babylone, avait obtenu la victoire, une victoire qui était claire aux yeux de tous les peuples : « le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations » (v.2). Et voici le Seigneur, avec ses rachetés, qui rentre dans sa capitale et dans son palais comme un roi triomphant, pour prendre possession de son royaume légitime. A travers les paroles du psalmiste on peut voir une triple invitation à acclamer le Seigneur. C’est avant tout l’assemblée des croyants qui doit louer le Seigneur car « Il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël » (v.3). Et il est juste que l’assemblée se rassemble dans la louange à son Seigneur. Mais la ville tout entière est appelée elle aussi à applaudir le Seigneur : « Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez ! » (v.4). L’assemblée des croyants, en effet, n’est pas séparée des peuples qui habitent les villes de la terre. Les croyants sont responsables de la paix entre les peuples et de la justice sur la terre. Le célèbre début du texte Gaudium et Spes du concile Vatican II nous rappelle le sens de cette responsabilité : « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ ». Ce sont des paroles qui montrent l’inévitable implication des croyants dans la vie du monde. L’Église, comme son Seigneur, ne vit pour elle-même, mais pour le salut de tous les peuples. C’est pour cela que le pape François insiste aujourd’hui pour que l’Église soit « en sortie », une Église qui se dépense pour communiquer à tous et particulièrement aux pauvres l’Évangile de l’amour qui sauve de toute tristesse et de tout esclavage.